Le Vietnam craint d'être la victime collatérale des tensions entre les Etats-Unis et la Chine

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Le Vietnam craint d'être la victime collatérale des tensions entre les Etats-Unis et la Chine

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  Hanoï cherche des solutions alternatives en multipliant notamment les accords commerciaux.

Craignant que  la guerre commerciale sino-américaine n'ait des conséquences fâcheuses sur son économie, Nguyen Xuan Phuc, le Premier ministre du Vietnam, est à la recherche de solutions alternatives pour assurer la croissance de son PIB. Au premier semestre, la croissance a atteint 7,1 % signant là l'une des meilleures performances asiatiques, juste derrière l'Inde.
 
Décisions protectionnistes

Les risques de décisions protectionnistes, voire de mise en place de normes sanitaires plus restrictives, inquiètent au premier plan les dirigeants vietnamiens car la Chine, comme les Etats-Unis, se rangent parmi ses principaux partenaires commerciaux. Bon an mal an, le Vietnam réalise un tiers de ses échanges commerciaux avec son voisin chinois et a exporté l'an dernier pour 42 milliards de dollars vers les Etats-Unis sur un total de 215 milliards. Seule différence : le Vietnam a dégagé un excédent de 29 milliards de dollars en 2017 avec les Etats-Unis, tandis qu'il comptabilisait un déficit de 21,6 milliards de dollars avec la Chine.
 
Coups d'accordéon

Lors du Forum économique de l'ASEAN qui vient de se tenir à Hanoï, le chef du gouvernement vietnamien a publiquement demandé aux Etats-Unis de réintégrer le TPP, l'accord commercial transpacifique, Washington ayant claqué la porte le jour de l'investiture de Donald Trump.
 
Hanoï veut avant tout éviter les coups d'accordéon dans les échanges provoqués par des tensions politiques. Dans cette optique, il compte donc multiplier les accords commerciaux en plus des douze déjà conclus. « J'ai expliqué à Donald Trump que je comprenais ce besoin de rééquilibrer les échanges. Mais ce que nous livrons aux Etats-Unis profite au consommateur américain tandis que les investissements américains sur notre sol sont utiles à notre économie », explique-t-il dans une interview accordée à Bloomberg.
 
Manifestations anti-chinoises

Jusqu'à présent, le Vietnam a joué la carte américaine pour contrebalancer l'influence grandissante de la Chine. Une enquête d'opinion menée l'an dernier par Pew Research Center montre que seulement 10 % de la population vietnamienne porte un regard bienveillant sur son voisin chinois tandis que 84 % se disent favorables aux Etats-Unis.
 
Régulièrement, la relation Chine-Vietnam connaît des poussées de fièvre. En juin, le projet d'installer sur le sol vietnamien des zones économiques spéciales favorisant les investisseurs chinois a provoqué de nombreuses manifestations à travers la péninsule. La loi créant ces zones a depuis été mise en sourdine lors de la session de printemps de l'Assemblée. A cela s'ajoute le différend sur la mer de Chine du sud dont Pékin revendique la suprématie sur plus de 80 % de sa superficie, générant des conflits entre les deux capitales notamment en matière d'exploration pétrolière.
 
Michel De Grandi

(Source info: www.lesechos.fr)
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