Le Vietnam à l’échelle humaine

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Le musée d’Aquitaine accueille les photos de Sébastien Laval. Regard humaniste sur un Vietnam méconnu.

«Je ne suis pas nostalgique du Vietnam tel que je l'ai découvert en 1995. Aujourd'hui les régions reculées ont des dispensaires. Les maladies reculent. L'électricité arrive. Le niveau de vie s'élève. » Pas nostalgique, Sébastien Laval, mais conscient du fait qu'en une quinzaine de voyages en Extrême-Orient il a recueilli une somme de photos qui sont autant de témoignages de mutations profondes.

Ce travail a été jugé suffisamment intéressant pour que l'Orangerie du Sénat, à Paris, lui commande une rétrospective pour juin prochain. Ou qu'une équipe de « Faut pas rêver » ait suivi Sébastien Laval lors de son dernier voyage au Vietnam. Le reportage doit être projeté en mai sur France 3.

Et dans l'immédiat, c'est à Bordeaux, au musée d'Aquitaine que le travail de ce photographe poitevin est visible jusqu'au 2 février 2014. « Jusqu'ici je n'en ai montré que des petits bouts. C'est la première fois qu'une exposition regroupe des photos prises sur près de 20 ans et auprès de populations aussi variées », explique-t-il.

Le premier intérêt de cette exposition, c'est en effet de révéler cette mosaïque culturelle. « Vu de France on peut avoir l'impression que le Vietnam est un pays monoethnique parce que le principal groupe représente plus de 80 % de la population. Or il existe officiellement 53 autres ethnies. Et il serait sans doute plus juste de parler d'une soixantaine. Certaines ne comptent que quelques centaines d'individus. »

Le choix du noir et blanc

Pa Then vivant dans des villages de montagne accessibles après 6 heures de marche, et dont les habits rappellent les costumes traditionnels chinois; chef de village gie trieng portant des colliers et pendentifs traditionnels, dans un hameau construit sur une ancienne piste d'atterrissage de l'armée américaine; femme jaraï arborant une croix chrétienne, « dans un pays où toutes sortes de religions cohabitent pacifiquement »; scènes de rue à Hanoï, où la moto est reine et où tout un chacun est habillé à l'occidentale : les photos de Sébastien Laval soulignent de profonds écarts de mode de vie.

Mais elles le font à hauteur d'homme. En privilégiant le portrait, « parce qu'il permet de raconter une rencontre », et le noir et blanc. « Ça peut paraître surprenant alors que certains sites possèdent un panel de couleurs incroyable. Mais, précisément, je ne voulais pas que la beauté des paysages perturbe le regard qu'on porte sur les personnages. Avec le noir et blanc on insiste sur les visages, les yeux, les rides... » Une approche facilitée par le choix de l'appareil : un Hasselblad des années 50, qui utilise des pellicules de format carré.

Ça n'interdit pas quelques images insolites, comme ces deux enfants ta ôi qui se balancent dans le reste d'une bombe américaine : « Au Vietnam les métaux issus de la guerre sont régulièrement recyclés dans des petits travaux artisanaux. » Ou cet homme qui veille sur six petits enfants installés sur sa moto Yamaha, « un luxe dans le nord du pays ». Pendant ce temps leurs mères tiennent des étals sur un marché hmong. Plus que de l'anthropologie, de la photographie humaniste.

Jusqu'au 2 février au musée d'Aquitaine, 20 cours Pasteur à Bordeaux. Entrée libre de 11 heures à 18 heures (sauf lundis et jours fériés). 05 56 01 51 00 - www.musee-aquitaine-bordeaux.fr

(Source media: www.sudouest.fr)

 

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