Le Vietnam prêt à transformer l'anacarde en Côte d'Ivoire

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Le Vietnam prêt à transformer l'anacarde en Côte d'Ivoire

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  L'anacardier, l'arbre de noix de cajou, avec des pommes de noix de cajou non mûres.
 
Premier fournisseur mondial de noix de cajou prêtes à la consommation, le Vietnam a coutume d'acheter les noix brutes en Afrique pour les décortiquer sur son territoire. Mais une société vietnamienne, T&T, vient de franchir le pas. Elle promet de transformer l'anacarde en Côte d'Ivoire, le premier producteur mondial de noix brutes.
 
Le Conseil ivoirien du coton et de l'anacarde (CCA) l'a confirmé ce mardi : le conglomérat vietnamien T&T s'est engagé à construire sur le sol ivoirien une usine qui pourra décortiquer 50 000 tonnes de noix de cajou, en échange d'un approvisionnement garanti en matière première.
 
Doublement des capacités ivoiriennes ?
 
De quoi doubler ou presque la capacité de transformation de la Côte d'Ivoire. Une capacité qui s'est développée, mais qui est encore faible, moins de 8% de la production ivoirienne (65 000 tonnes transformées en 2018 sur une production de 850 000, selon les statistiques fournies par N'Kalo). La Côte d'Ivoire, elle, ambitionne de transformer 50 % de sa production dans cinq ans.
 
Révolution en Afrique et au Vietnam

 

Machine (de la marque vietnamienne "Viet Mol Machine") à décortiquer les noix de cajou

Le Vietnam va donc participer à cette révolution. Une révolution pour l'Afrique... et pour le Vietnam. Le pays indochinois fournit 80 % du marché mondial en noix de cajou prêtes à consommer, en important et en décortiquant 70 % des noix brutes africaines  ! Faut-il qu'il déplace la transformation en Afrique, pour devenir un simple fournisseur de matériel spécialisé dans la cuisson, le décorticage et l'épluchure de la noix de cajou ? Ce courant, observe Pierre Ricau, analyste de cette filière chez Rongead, ne l'emporte pas au sein de l'association vietnamienne du secteur, la Vinacas, la noix de cajou fournit trop d'emplois au Vietnam.
 
Floraison d'investissements étrangers
 
Mais le champion asiatique ne peut pas non plus ignorer que la transformation se développe en Afrique depuis deux ans. Les investissements fleurissent en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Bénin. Majoritairement des investisseurs étrangers, pour des raisons d'accès au financement - l'activité a des besoins élevés en capitaux pour les machines mais surtout pour acheter la production de noix brutes. Des investissements israéliens, libanais, canadiens, marocains, hollandais, indiens, avec Olam et Fluidor, ou brésiliens, avec Usibraz... Originaires donc, de pays eux-mêmes producteurs de noix de cajou... Comme le Vietnam, qui ne veut pas rater ce virage.
 
Climat propice
 
Prendre une part de marché dans la transformation africaine s'impose. C'est une filière nouvelle mais appréciée par les importateurs pour sa traçabilité et ses faibles coûts de transport. La conjoncture est favorable, avec une noix de cajou très abondante et peu chère, et une fiscalité qui encourage la transformation, notamment en Côte d'Ivoire, le premier fournisseur de noix brute. C'est là qu'a promis de s'installer le Vietnamien T&T, sans plus de précision sur le lieu pour l'instant. D'autres investisseurs vietnamiens pourraient suivre, comme LongSon et Quang Thien Imex.
 
(Source info: www.rfi.fr)
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