(exportblog.ch) - Grâce à la diversification de son économie, le Vietnam fait front. Même si des réformes s’imposent, les perspectives sont prometteuses pour les exportateurs expérimentés. Stephan Lauper, conseiller pour l’Osec (1), nous en dit plus.

«Les PME suisses exploitent avec succès les marchés de niche»

Les entreprises suisses installées au Vietnam reflètent la diversité de l’économie helvétique. La facilité avec laquelle elles parviennent à trouver des marchés de niche qu’elles exploitent ensuite avec succès est impressionnante. Dans un premier temps, le pays a d’abord attiré des entreprises de la construction, des machines, de l’électricité, mais aussi de la pharmacie et de la chimie (pesticides et engrais). Puis, dans un deuxième temps, vers 2000, sont venues des entreprises de logistique, suivies plus tard d’entreprises des TI. Depuis quelque temps, on observe davantage de sociétés de services dans le secteur de la formation. Stephan Lauper, responsable des affaires commerciales et économiques à l’ambassade de Suisse à Hanoi nous explique les tenants et aboutissants de ce marché.

Comment l’économie vietnamienne a-t-elle surmonté la crise?

Dans l’ensemble, le Vietnam a relativement bien résisté, bien que son économie soit extrêmement dépendante des exportations, notamment parce que la palette de produits qu’elle offre s’appuie essentiellement sur des biens de consommation à bas prix et sur des produits agricoles (le riz entre autres). Il semble que cette diversification lui ait permis de mieux résister. Le Vietnam continue d’afficher après la crise une croissance parmi les plus dynamiques d’Asie. A cela s’ajoute le fait qu’une grosse majorité des acteurs du marché est convaincue que le pays recèle un potentiel considérable.

Au vu de la conjoncture, quelles sont les prévisions pour ces prochains mois?

Le pays s’oriente cette année encore vers la croissance même s’il faut bien admettre qu’elle marquera le pas par rapport aux années précédentes. Le gouvernement doit relever des défis d’importance: maîtriser un taux d’inflation préoccupant (aux alentours de 12% l’an dernier), consolider une monnaie qui se déprécie, rénover les infrastructures et réformer le système éducatif. Et pour finir, les autorités doivent également subir une réforme globale. Pour autant, le développement de ce pays ne laisse pas d’impressionner. Comptant encore il y a peu parmi les pays en voie de développement sans envergure, le Vietnam a su se hisser au rang des tigres asiatiques en très peu de temps. Malgré les obstacles qui se dressent, les perspectives sont bonnes.

Quelles régions et quels secteurs offrent les meilleures perspectives aux PME suisses?

Il n’y a pas véritablement de règles. Une grande majorité des entreprises suisses, notamment les PME, sont actuellement très présentes au sud, dans la région de Ho-Chi-Minh-Ville. Au nord, on rencontre surtout des entreprises qui travaillent, directement ou indirectement, avec les autorités. Mais comme au sud les coûts de production grimpent, nous allons assister sous peu à un déplacement vers le centre et surtout vers le nord du pays.

Sur le plan sectoriel, il convient de rappeler que le Vietnam est un pays émergent et que le pouvoir d’achat de la population augmente, bien qu’il demeure encore assez modeste (revenu par habitant en 2010: 1156 USD). La demande en biens d’équipement s’accélère avec l’industrialisation croissante du pays. Je pense que des perspectives s’ouvrent pour les PME dans le domaine des projets d’infrastructure (production d’énergie), des télécommunications, de l’informatique et de la formation entre autres.

Concrètement, comment soutenez-vous vos clients?

Nous avons la chance de pouvoir offrir aux entreprises suisses une vaste gamme de services. En raison du rôle déterminant de l’État dans de nombreux secteurs économiques, l’ambassade fait office de plateforme essentielle, en entretenant des contacts réguliers et étroits avec les nombreuses sociétés établies dans le pays. La plupart des entreprises qui souhaitent s’installer au Vietnam s’adressent d’abord à l’ambassade pour obtenir des informations générales et entrer dans le réseau.

Leur proposez-vous d’autres services?

Dans le cadre des mandats de l’Osec, nous pouvons leur offrir d’autres prestations et un grand choix d’instruments. Le Vietnam est un pays très intéressant mais aussi très complexe, et pour les acteurs extérieurs, le marché n’offre pas une grande transparence. Il est essentiel que les entreprises préparent soigneusement leur arrivée sur le marché, démarche pour laquelle nous pouvons leur prêter assistance en leur fournissant des informations fiables et en les aidant à trouver des partenaires. Il est particulièrement crucial de trouver les bons partenaires pour réussir sur le marché vietnamien.

Quelles sont les particularités de ce marché, quels obstacles faut-il surmonter?

L’économie vietnamienne est jeune. Elle offre un potentiel incontestable mais non dépourvu de risques. Le cadre juridique n’est pas très développé, les lois existantes ne sont pas toujours appliquées et l’indépendance des tribunaux laisse à désirer. Les entreprises évoluent dans un contexte culturel très complexe qui requiert énormément de tact. Si l’on ne maîtrise pas la langue, la communication peut constituer un premier obstacle. Par conséquent, le Vietnam ne convient pas forcément aux entreprises qui veulent faire leurs premiers pas sur la scène internationale. En revanche, pour les entreprises jouissant déjà d’une première expérience internationale qui se donnent le temps de préparer leur arrivée sur le marché, ce pays offre d’excellentes perspectives.

(source: exportblog.ch)

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(1) L’Osec (Office Suisse d’Expansion Commerciale), le centre de compétences pour la promotion de l’économie extérieure suisse. L’Osec informe, conseille et accompagne les PME suisses et liechtensteinoises dans le dé-veloppement de leurs activités à l’international.