Le Viêtnam séduit de plus en plus les investisseurs

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Le Viêtnam séduit de plus en plus les investisseurs

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Officiellement, le Viêtnam est toujours un État communiste. Mais des gens d'affaires occidentaux qui s'y rendent régulièrement vous diront que le petit pays asiatique est «all business».
 

À preuve: avec une main-d'oeuvre abondante, jeune et bon marché ainsi qu'une nouvelle politique d'ouverture aux investissements étrangers, le Viêtnam est l'un des marchés les plus «chauds» du monde émergent. En témoigne la croissance des investissements directs étrangers (IDE) dans ce pays, qui est inégalée en Asie, selon une étude britannique.

Qui plus est, le Viêtnam vient de poser deux gestes importants qui le rendront encore plus attrayant pour les milieux d'affaires.

D'une part, à la fin juin, Hanoi a assoupli considérablement les restrictions sur les investissements des étrangers, qui pourront éventuellement détenir jusqu'à 100% des sociétés locales dans plusieurs secteurs. Un signal fort de cet État qui, malgré toutes les épreuves subies durant son histoire, s'ouvre à la communauté d'affaires internationale.

D'autre part, la semaine dernière, le Viêtnam a signé une entente historique en vue d'un accord de libre-échange avec l'Union européenne (UE). Le traité, qui doit entrer en vigueur en 2017, éliminera les tarifs douaniers sur 36 milliards de dollars d'échanges commerciaux avec les 28 nations du bloc européen.

Une pluie d'investissements

De toute évidence, des investisseurs et des entreprises avaient pressenti ces changements. Car pour profiter de l'essor économique vietnamien, ils injectent des milliards dans ce pays de 90 millions d'habitants.

Selon une étude de la firme FDI Intelligence, une division du Financial Times, le Viêtnam domine toutes les économies émergentes quant à sa capacité d'attirer les capitaux étrangers pour de «nouveaux» projets (ou de type «greenfield»).

Sur une période d'environ 10 ans, l'indice des nouveaux investissements étrangers au Viêtnam s'élève à 8,14, soit loin devant la Roumanie (3,91), au deuxième rang, et très loin devant des géants comme le Brésil (0,85) ou la Chine (0,56). Cet indice est basé sur les sommes investies en tenant compte de la taille de l'économie d'un pays.

Autrement dit, le poids plume vietnamien ne fait peut-être pas le poids face aux colosses du monde émergent, mais la croissance des investissements étrangers dans ce pays est, en termes relatifs, exceptionnelle.

D'autres sources brossent un tableau aussi reluisant.

Ainsi, les étrangers ont investi 6,3 milliards US durant la première moitié de 2015, en hausse de 9,6% sur un an, selon le ministère du Développement économique. Peu de pays peuvent se vanter d'une telle augmentation.

Hautes technologies

Selon la firme Infocus Consultants, de Ho Chi Minh Ville (l'ancien Saïgon), le secteur manufacturier accapare plus de la moitié des investissements, mais l'industrie des hautes technologies attire aussi des noms prestigieux. Le géant américain Intel exploite au pays une usine de 1 milliard US depuis 2010. Et le plus gros investisseur étranger, le coréen Samsung, a injecté 11 milliards US dans une unité de production.

Le traité de libre-échange avec les Européens devrait donc susciter encore plus d'investissements. Selon l'accord, la quasi-totalité des droits de douane sur les biens échangés entre les deux partenaires sera levée immédiatement ou d'ici sept ans.

C'est notamment le cas pour les vins et alcools européens, qui seront libres de droits au Viêtnam en 2022. De son côté, l'UE éliminera ses barrières tarifaires sur les chaussures et textiles vietnamiens. Et on a prévu des critères stricts concernant leur lieu de production afin d'éviter que le Viêtnam ne serve de cheval de Troie à la Chine pour écouler ses produits en Europe.

Certes, le Viêtnam a beaucoup à faire pour dissiper les doutes, concernant notamment la lourde bureaucratie gouvernementale et les infrastructures souvent délabrées du pays. Reste que l'économie vietnamienne connaîtra une croissance «parmi les plus fortes du monde» d'ici 2050, soutient PriceWaterhouseCoopers.

Les boursicoteurs, eux, en sont convaincus. L'indice VN de la Bourse de Ho Chi Minh, malgré les récentes secousses causées par le krach de la Bourse chinoise, affiche une hausse d'environ 30% sur cinq ans, contre un recul d'environ 10% pour l'indice MSCI de l'ensemble des pays émergents.

La prochaine étape de la stratégie de relance vietnamienne, c'est le Partenariat transpacifique. Ce cercle de 12 pays, dont le Canada, négocie actuellement le plus important accord de libre-échange au monde. Advenant une entente, ce traité créera un marché de 650 millions de personnes représentant 40% de l'économie mondiale. Bref, un nouvel élan pour le commerce mondial.

Le Viêtnam est déjà prêt à en profiter.

(Source info: affaires.lapresse.ca)

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