M. Pascal Cagni - Président de Business France, l'agence de soutien au commerce international et à l'investissement du gouvernement français. Photo : ABC

Le président de Business France a déclaré que les entreprises vietnamiennes auront de nouvelles opportunités de développement lorsque la France se réindustrialisera, nécessitant beaucoup de ressources étrangères.

"La France est un bon point d'appui pour que le Vietnam entre en Europe", a déclaré à VnExpress M. Pascal Cagni, président de Business France, en marge du Forum des conseillers à HCM-Ville le week-end dernier. Business France est la première agence de soutien à l'investissement et au commerce international du gouvernement français, chargée d'aider les entreprises françaises à l'exportation et au développement international, ainsi que de promouvoir et d'attirer les investissements étrangers en France.

Pascal Cagni a déclaré que les relations étroites entre les deux pays pendant 50 ans d'établissement diplomatique augmentent la proximité et constituent une condition favorable pour les deux parties. Actuellement , la France est un partenaire important au Vietnam, se classant au troisième rang des pays européens en termes de capitaux d'investissement. Au début de cette année, la France a versé 3,6 milliards de dollars dans environ 300 entreprises au Vietnam, employant près de 50 000 personnes. Cependant, en sens inverse, la France n'a pas enregistré beaucoup de flux d'investissements en provenance du Vietnam.

Selon M. Pascal, la plupart des entreprises vietnamiennes préfèrent desservir le marché intérieur et les pays voisins comme le Laos, le Cambodge, la Chine ou l'Indonésie. Pendant ce temps, l'opportunité d'entrer dans d'autres territoires comme la France est encore très ouverte, en particulier dans les industries liées à la transition verte, au zéro émission et à la durabilité environnementale.

Le président de Business France a déclaré qu'après l'épidémie, la France a mis en place un plan de relance à grande échelle pour la réindustrialisation, misant sur l'innovation sur les transitions vertes avec un budget de plusieurs centaines de milliards de dollars. La France a lancé un programme d'investissement 2030 avec 10 objectifs. Le premier objectif est notamment de produire mieux, de décarboner toutes les zones industrielles, de produire deux millions de véhicules électriques et de favoriser les énergies renouvelables. Le pays veut aussi se réindustrialiser en adoptant "l'industrie 4.0", en utilisant davantage de robots. Pour ce faire, la France doit coopérer avec de nombreuses ressources étrangères dans les temps à venir.

"Nous réformons vraiment le pays et accueillons davantage d'investisseurs", a déclaré M. Pascal.

En France, un certain nombre de grandes entreprises vietnamiennes telles que Vietnam Airlines , FPT Corporation , Viettel et VinFast ont exploité le marché et créé des filiales. M. Nicolas Warnery - Ambassadeur de France au Vietnam, a déclaré que la France est prêt à soutenir les entreprises vietnamiennes en implantant des usines industrielles, des centres de recherche et développement sur le territoire français. Dans les mois à venir, l'agence prévoit de visiter de nombreuses entreprises vietnamiennes pour discuter de ces opportunités et trouver des moyens de mieux les soutenir.

Selon les experts du Forum des conseillers du commerce extérieur de la France, être en France permet non seulement d'élargir le réseau d'activités mais aussi un bon « tremplin » dans le processus de développement international des entreprises vietnamiennes. Le pays dispose d'un marché important et dynamique avec près de 70 millions de consommateurs, ainsi que de liens privilégiés avec l'Union européenne, l'Afrique et les territoires d'outre-mer. Le marché est vaste, mais le coût d'ouverture d'une entreprise et d'exploitation en France est inférieur à celui de l'Italie ou de l'Allemagne. Les travailleurs sont bien formés, tandis que le coût moyen est moins cher qu'aux Pays-Bas, aux États-Unis ou en Allemagne.

Représentant de l'une des entreprises faisant des affaires en France, M. Phan Thanh Son - directeur du développement commercial de FPT IS sous FPT Corporation, a déclaré que le Vietnam aura de nombreux avantages à travailler et à investir dans ce pays. Car, les deux pays ont une longue histoire de 50 ans de relations diplomatiques et possèdent de nombreux programmes de coopération au niveau gouvernemental.

Il a en outre analysé que la France a longtemps été à la pointe de l'application des technologies et a toujours été au top dans l'aérospatiale, l'électricité et l'agriculture. Cependant, au fil des années, ce pays a été ébranlé à bien des égards et a besoin de reconstruction. Le plan ci-dessus mobilise de nombreux partenaires pour participer, créant une porte ouverte pour les entreprises étrangères avec des opportunités non seulement pour les "grands".

M. Son donne un exemple de l'accord entre FPT et Airbus. Comme de nombreuses grandes entreprises, ce constructeur d'avions est confronté au défi de protéger les connaissances qui ont été développées et accumulées au fil des ans, devenant des « lingots d'or » à l'avenir. Cependant, il est difficile pour Airbus de s'entendre avec partenaires technologiques majeurs lorsqu'il existe un risque de perdre le droit de propriété industrielle et d'être contraint de partager des avantages. Par conséquent, cet avionneur doit trouver de nouveaux partenaires, même si sa réputation sur le marché n'est pas trop grande, mais a beaucoup de potentiel. Aujourd'hui, Airbus et FPT sont devenus des partenaires stratégiques avec une orientation à long terme.

Des histoires similaires seront une opportunité pour les entreprises vietnamiennes. Cependant, entrer sur le marché français n'est pas facile. Le président de Business France a hautement apprécié la structure jeune de la population vietnamienne, la qualifiant de "grand atout". Mais il a noté la question de l'éducation. Comment former des ressources humaines à la fois de qualité et suffisamment rapides pour suivre l'air du temps et répondre aux normes françaises, sera un gros problème.

De plus, le représentant FPT a aussi noté la difficulté de ce marché. Comme les pays de l'UE, la France a de nombreuses normes très élevées en matière de production et d'affaires, obligeant les entreprises à mettre à jour en permanence leurs techniques, à améliorer leurs processus et à fournir une formation avancée aux employés. De plus, la barrière de la langue est aussi une barrière lorsque le français n'est pas vraiment aussi populaire que l'anglais.

(Source info: vnexpress.net)