Les exportateurs vietnamiens de café pris à la gorge

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Les exportateurs vietnamiens de café pris à la gorge

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Pris à la gorge, les exportateurs vietnamiens ne livrent plus de café Par Claire Fages (www.rfi.fr ) . La récolte de café est bonne cette année au Vietnam, un peu plus d'un million de tonnes de robusta. Pourtant, les sacs de fèves ne sortent qu'au compte-goutte du pays : les exportateurs vietnamiens sont dans l'incapacité d'honorer leurs contrats et donc d'embarquer la marchandise.

Comme c'est souvent le cas au Vietnam, beaucoup d'exportateurs ont pris de gros risques pour remporter des marchés. Certains ont vendu la récolte qu'ils n'avaient pas encore achetée à un prix de 100 à 300 dollars de moins que le prix à terme de Londres. Or, contrairement à l'arabica qui s'est envolé à New York, le robusta s'est effondré sur le Liffe : de 1 605 dollars la tonne en août dernier, il est tombé à 1 212 dollars à la fin de la semaine dernière. Les exportateurs vietnamiens sont donc piégés. Contraints de vendre à perte une récolte qu'ils doivent acheter aux paysans vietnamiens un prix minimum, beaucoup mettent la clé sous la porte, voire s'enfuient avec la caisse.

La crise financière est passée par là. Les banques vietnamiennes rechignent à soutenir les exportateurs et le gouvernement de Hanoï ne les y pousse guère, inquiet des risques de surchauffe liée au crédit facile. Par conséquent, leurs clients, les négociants, se retrouvent le bec dans l'eau ; il leur manque en tout 20% de leur marchandise. Pour honorer leurs propres contrats avec les multinationales du café, les négociants sont obligés de se mettre en quête de robusta, acheté beaucoup plus cher au comptant, au Vietnam ou en Europe.

Ils n'ont jamais vu ça en dix ans au Vietnam, la maison de négoce Louis Dreyfus a même déploré que ces agissements « détruisent la réputation du Vietnam », aujourd'hui deuxième exportateur de café, et premier de robusta. « Ça n'arriverait pas au Brésil ni en Indonésie, reconnaît Bertrand Bouvery, un des pionniers sur le marché du café vietnamien, les exportateurs au Vietnam sont de gros joueurs et ils conservent de petites marges, ce qui ne leur permet pas de parer aux mauvais coups ». Mais les sociétés de négoce ont aussi leur responsabilité, avoue l'une d'entre elles, elles exigent souvent des exportateurs vietnamiens qu'ils leur livrent de trop grosses quantités et ne les soutiennent pas toujours en cas de problème. Cette année, les faillites vont aussi toucher les entreprises les plus fiables.

Cependant, il y a tout de même un point positif : la rétention du café vietnamien a fait remonter le cours du robusta de près de 50 dollars en début de semaine. D'autant que la récolte indonésienne tarde à sortir à cause des pluies mais aussi parce que les paysans attendent que les prix s'améliorent encore un peu !RFI

Voir aussi DOSSIER / ECONOMIE/ CAFE  de cap vietnam: http://www.cap-vietnam.com/dossier/cafe-vietnamien.html

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