Les femmes qui conduisent le cyclo pour faire vivre leur famille

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Les femmes qui conduisent le cyclo pour faire vivre leur famille

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Mme Lan, 59 ans, exerce le métier de conducteur de cyclo-cargo depuis 30 ans au pont Cua Tiên, province de Nghê An.

Conduire le cyclo, étant intrinsèquement un métier d’homme, devient actuellement le moyen de subsistance des femmes qui travaillent près du pont Cua Tiên, dans la ville de Vinh, province de Nghê An (Centre). Reportage.

Chaque jour, ces femmes attendent quotidiennement des clients qui veulent charger des marchandises. Ce n’est pas un travail bien rémunéré et stable, mais leur famille peut survivre grâce à ce revenu. Avant d’exercer ce métier, elles avaient essayé un certain nombre d’emplois : portefaix, pêcheur, ouvrier... Elles se sont rassemblées enfin au pont Cua Tiên, et ont décidé de faire le cyclo-cargo, un travail physique très dur pour les femmes.

Chaque jour, de 06h00 du matin jusqu’à 18h00, ces femmes de 40 ans et plus pédalent au pont Cua Tiên et attendent les clients. Pham Thi Lan, 59 ans, la plus âgée qui exerce ce métier depuis 30 ans dit que bien qu’elle soit grand-mère, elle est toujours le pilier économique de la famille avec 12 personnes à nourrir. Elle est toujours prête à charger tout ce qu’on lui demande : sol, roche, sable, gravier au ciment, bois, matériaux...

Un métier pénible pour les femmes

Bien que ce soit trop dur pour une femme âgée, la somme qu’elle reçoit va de 50.000 à 150.000 dôngs en fonction de la distance et du volume de matière transporté. Pourtant, il existe aussi des jours où elle n’a pas de clients, c’est-à-dire, elle ne peut pas gagner de l’argent pour sa famille. Pédaler depuis 30 ans l'épuise mais il semble qu’elle s’accroche toujours à ce métier pour nourrir sa famille.

Trân Thi Huong, 46 ans, pédale autour de la ville depuis 12 ans avec son vélo à 3 roues. Elle choisit ce métier car elle n’a aucun autre choix. Son mari est mort en 2004 et lui a laissé trois enfants avec un cyclo. Désormais, elle doit jouer le rôle d’une mère ainsi que d’un père pour nourrir ses enfants en pédalant chaque jour, quelles que soient les conditions climatiques.

Quant à Nguyên Thi Song, 52 ans, elle est prête à sacrifier sa vie pour que ses enfants puissent aller à l’école. Elle ne veut pas que ses enfants suivent ses pas, pas de diplôme, sans argent, ni futur, et elle sait évidemment qu’étudier est la meilleure solution pour éviter ce sort. C’est pourquoi elle fait tout ce qui lui permet de gagner de l’argent. Et les filles de Mme Song ont donc bien étudié. Après avoir été diplômée, la fille aînée a trouvé un travail à Hanoï. La deuxième fille est étudiante à l’Université de Vinh, province de Nghê An (Centre) et la troisième étudie au lycée Lê Viêt Thuât dans cette localité.

En général, la plupart des femmes qui font le cyclo-cargo ont un même sort. Elles consacrent toute la journée à ce labeur, et le soir, elles retournent chez elles pour faire le ménage et la cuisine. Elles sont toujours prêtes à se sacrifier et travailler pour leur famille et leurs enfants. Comme elles travaillent en libéral, elles n’appartiennent à aucun syndicat. Alors, quand elles ont des accidents, ou qu’elles sont malades, elles s’occupent les unes des autres pour surmonter leurs problèmes ensemble. Chaque jour, s’asseyant sur le trottoir et regardant les passants, elles ont un seul désir : gagner suffisamment pour nourrir leurs enfants pour qu’ils puissent échapper à la pauvreté.

Texte et photos : Chu Thi Thanh/CVN

(Source media: Le Courrier du Vietnam)

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