Les leçons de réalisme du textile vietnamien

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Les leçons de réalisme du textile vietnamien

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Entre accidents meurtriers et esclavage, le textile asiatique s'est longtemps développé au détriment des ouvriers. Des producteurs du continent, Vietnam en tête, ont pourtant su fermer les ateliers clandestins au prix d'une stratégie ambitieuse, et se posent aujourd'hui en modèles pour Dacca, capitale du Bangladesh.

Car Dacca fait face à la concurrence de pays voisins socialement plus sains. Le Vietnam communiste, qui produit pour Zara, Mango ou H & M, témoigne de ce qu'il est possible de disposer de lois du travail « extrêmement fortes » et de salaires décents .

Les acheteurs qui font leurs courses au Vietnam, où les salaires sont trois fois plus élevés qu'au Bangladesh, sont ceux qui « ont une réputation à maintenir ».

Les exportations vietnamiennes de textile, d'une valeur de 2,36 milliards d'euros au premier trimestre 2013, ont augmenté de 18,3 % sur un an. Et la « priorité numéro un » du gouvernement est l'investissement technologique, selon l'expert Nguyen Dinh Huan.

Outre les caisses de l'État et le secteur privé, les grands gagnants sont les ouvriers qui sont su, et pu, refuser les méthodes tyranniques de certains groupes étrangers, notamment sud-coréens et taïwanais.

Nguyen Huu Linh, 36 ans, dirige une petite société de fabrication de bagages mais a commencé à l'usine. « Les entreprises ont loué des terrains, bâti des logements pour les ouvriers », explique-t-il, évoquant des salaires nominaux multipliés par trois en quinze ans. « Le développement des techniques et de la science a aussi réduit le fardeau des ouvriers. Nous faisions beaucoup de choses à la main. Maintenant, les machines nous aident. »

Le Cambodge voisin, où le textile est une source de revenus majeure, combat pour sa part son image d'atelier clandestin avec l'aide de l' Organisation internationale du travail. Des évanouissements collectifs ont alerté sur la santé des ouvrières. Et si grandes marques et sous-traitants se renvoient les responsabilités, le corps syndical se renforce et le gouvernement négocie.

Quant à la Thaïlande, elle n'est pas exempte de reproches. Mais si les petits ateliers restent problématiques, les conditions se sont améliorées dans les grandes structures depuis que l'incendie d'une usine de jouets a fait 188 morts en 1993.

Reste l'espoir que les derniers drames au Bangladesh ne soient pas sans conséquences.

(source: www.lavoixdunord.fr)

   

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