Trois ans après l'embargo, le marché vietnamien ouvre à nouveau ses portes aux pommes françaises. Effective le 15 août prochain, cette nouvelle a été confirmée par les ministères de l'Agriculture des deux pays. Si la France n'exportait que 600 tonnes de pommes dans ce pays avant 2012, les producteurs tarn-et-garonnais se réjouissent de revenir sur un marché aussi prometteur.

«Nous n'exportions pas de grosses quantités mais nous étions en pleine accélération, l'embargo nous a stoppés en plein élan» regrette Marc Peyres, directeur de la communication export chez Blue Whale, une centrale d'achats montalbanaise. Des problèmes administratifs liés aux nouveaux protocoles phytosanitaires sont à l'origine de l'embargo. L'action des responsables politiques, à l'image de Martine Pinville, secrétaire d'État au commerce extérieur, qui s'est rendue à Hanoï en juillet dernier et la visite récente d'une délégation vietnamienne dans le sud de la France ont, semble-t-il, atténué les tensions. «Je pense qu'ils ont été rassurés par la qualité de nos modes de production, il y a un potentiel certain dans le Tarn-et-Garonne».

Après des années moroses en termes de rendement, dont 2 012 qui a vu la production chuter de 27 %, l'embargo russe a lui aussi pesé sur l'activité de certains producteurs, la Russie restant le premier importateur mondial de pommes. «Il est certain que lorsque le plus gros marché mondial se ferme il y a des conséquences, mais il n'y a pas de marché miracle, l'important est d'être présent sur un grand nombre de marchés».

Autre problème à gérer pour les producteurs de l'Hexagone, la multiplication des vergers partout en Europe et notamment au Royaume-Uni. «La consommation de pommes reste stable en Europe donc si la production venait à augmenter, nous aurions du mal à rester compétitif, n'oublions pas que le prix reste le critère principal chez le consommateur».

Si l'Union européenne reste le principal client de la France, beaucoup lorgnent sur le marché asiatique. La réouverture du marché vietnamien représente donc une avancée importante. Une centaine de conteneurs quittaient le Tarn-et-Garonne pour le Viêtnam en 2012, soit approximativement 35 tonnes.

Sur un marché déjà inondé par les pommes à bas coût venues de Chine, les producteurs Tarn-et-Garonnais joueront la carte du haut de gamme et proposeront de nouveaux produits. Optimiste, Marc Peyres dévoile ses objectifs. «Nous comptons exporter dès cette année en repartant sur les bases de 2012, soit une centaine de conteneurs».

(Source info: www.ladepeche.fr)