Les visées impérialistes de Pékin irritent le Vietnam

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Les visées impérialistes de Pékin irritent le Vietnam

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Dire que la Chine n'inspire pas confiance, surtout à ses voisins, relève de l'euphémisme. Dire que la Chine est perçue de manière croissante en Asie comme une nation aux visées impérialistes, c'est désormais une évidence. On ne peut pas faire confiance à la Chine : les Vietnamiens qui, en dépit d'une hostilité séculaire à l'égard de leur voisin du nord avaient plutôt choisi la voie de la diplomatie pour tenter de régler leurs différends territoriaux, viennent d'en faire l'amère expérience.

En avril, la CNOOC, une compagnie pétrolière chinoise, avait décidé de mettre en service une plate-forme de forage dans les eaux disputées de l'archipel des Paracels, en mer de Chine méridionale, sans aucune concertation préalable avec Hanoï. Cette provocation patente a suscité une vive réaction du gouvernement vietnamien, le 7 mai : il a envoyé des navires de gardes-côtes sur place pour dire son fait à l'« envahisseur ». Il s'en est alors suivi une sorte de bataille navale qui a vu des navires chinois asperger au canon à eau la flottille vietnamienne avant d'en tamponner les bateaux. Ceux-ci ont répliqué en jouant aussi au navire tamponneur.

Il y a six mois, pourtant, à l'occasion d'une visite à Hanoï du premier ministre chinois, Li Keqiang, la République populaire de Chine et la République démocratique du Vietnam (*) avaient indiqué qu'elles allaient chercher les moyens de s'entendre sur une possible exploitation conjointe de gisements pétroliers et gaziers.

Une fois de plus, les Vietnamiens, conscients de la nécessité d'entretenir d'indispensables relations économiques avec la Chine, avaient estimé que les voies de la concertation valaient mieux que celles de la confrontation. Peine perdue : la soudaine installation de la plate-forme de forage, que l'expert chinois des questions stratégiques Shi Yinhong estime être la résultante d'une « décision prise au plus haut niveau », vient de provoquer une spectaculaire dégradation des relations sino-vietnamiennes. L'une des plus significatives, sans doute, depuis que les deux pays s'étaient livrés une courte et sanglante guerre de frontière en 1979.

A la suite de l'incident naval, des manifestations pacifiques de protestation ont eu lieu à Hanoï et Hô Chi Minh-Ville, le 11 mai. Elles ont été suivies par de violentes émeutes contre tout ce qui pouvait ressembler à des entreprises chinoises dans 22 des 63 provinces du Vietnam. Bilan, deux morts chinois, 140 blessés, des centaines d'usines incendiées et pillées. Le Vietnam, qui avait plutôt laissé faire la manifestation d'Hanoï, est très embarrassé de n'avoir pu empêcher que les défilés d'ouvriers vietnamiens ne dégénèrent ailleurs contre leurs collègues chinois.

Ces détestables violences sont les conséquences désastreuses du comportement de Pékin. La montée en puissance de la Chine n'est pas seulement économique. Elle s'affirme de plus en plus sur un mode nationaliste qu'accompagne la modernisation de ses forces militaires, notamment de sa marine.

INFLEXIBLE VOLONTÉ CHINOISE

Depuis sa nomination au poste de chef de l'Etat, en 2013, le président Xi Jinping – qui cumule les fonctions de chef du Parti communiste et de chef de la Commission militaire centrale – s'est imposé comme un dirigeant de fer, impérial et volontariste. En un sens, après les années de règne du falot Hu Jintao, M. Xi incarne politiquement l'inflexible volonté chinoise de s'imposer comme une puissance régionale. La Chine revendique toute cette mer du sud qui porte son nom. Sans parler de la querelle qui l'oppose, au nord, avec le Japon, en mer de Chine orientale.

Les Vietnamiens vont-ils finir par changer de politique à l'égard de la Chine, qu'ils entendaient jusque-là ménager ? Ce qui valait d'ailleurs parfois au gouvernement vietnamien de vives critiques de la part d'une opinion publique traditionnellement très sinophobe, les derniers événements l'ayant illustré… Comme le dit l'analyste politique vietnamien Nguyen Quang A, « le désir d'invasion, les Chinois l'ont dans le sang. Nous, c'est la résistance… » On ne pouvait mieux dire alors que les Vietnamiens viennent de fêter en grande pompe le 60e anniversaire de la chute de Dien Bien Phu !

Le président vietnamien, Truong Tan Sang, a haussé le ton après les émeutes des 13 et 14 mai. « La Chine dit que le Vietnam devrait se retirer [de la zone où la compagnie chinoise a installé la plate-forme de forage] . Mais ici, c'est chez moi ! Pourquoi devrais-je me retirer ? », a-t-il déclaré.

Jusqu'à présent, c'étaient les Philippins qui s'étaient montrés les plus offensifs à l'égard des Chinois. Même si une mini-confrontation autour d'un atoll disputé entre Manille et Pékin, il y a deux ans, avait tourné à l'avantage des Chinois : les Philippins avaient dû se retirer, laissant la possibilité aux pêcheurs chinois d'exploiter les eaux poissonneuses de l'atoll de Scarborough. Le président Benigno Aquino demande désormais un arbitrage international. Mais la Chine s'en moque. Elle méprise tous ces « petits » qui ont la malchance de se trouver dans sa zone d'influence géographique. Sûre d'elle et dominatrice, elle est convaincue de la potentielle suprématie de son imperium. Certains disent que le XXIe siècle sera celui de la Chine. Ce n'est pas une bonne nouvelle.

(*)Note de Cap Vietnam:  Il s'agit en fait de la République Socialiste du Vietnam

(source: www.lemonde.fr)  le 19/05/2014
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Commentaires

ASEAN

 Le Viet Nam est dans l'ASEAN organisation des pays d'Asie du sud qui est maintenant en oposition direct a l'invasion chinoise (tout les pays de cette organisation a ou a eu des problemes avec les chinois)

Ma devise : Độc lập, tự do, hạnh phúc !

tres bon article

 en esperant qu'en France et dans le monde en general les peuples finissent par comprendre ce qu'est vraiment le gouvernement chinois qui n'a plus rien a voir avec le communisme , mais est en fait l'un des plus imperialiste, apres leurs multiples trahisons contre le Viet Nam les invasions, leur soutient avec pol pot etc... ils continuent, le gouvernement chinois est le dangers numero 1 du Viet Nam et en regle general de toute L'asie puisque il y a aussi des tres gros problemes avec le japon et même avec la russie. pour en revenir a la France, qu'est ce que c'est enervant quand on appelle les Vietnamiens "chinois" ! Maintenant stop ! Chine degage, occupe toi des ton peuple qui souffre au lieu de faire ch*er le monde !

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