L'île de la Baleine, le secret le mieux gardé du Vietnam

Vous êtes ici : Actualité » Tourisme » L'île de la Baleine, le secret le mieux gardé du Vietnam

Tourisme

L'île de la Baleine, le secret le mieux gardé du Vietnam

L'île de la Baleine, le secret le mieux gardé du Vietnam
Agrandir le texte
Réduire le texte
Imprimer
Envoyer à un ami

Pour arriver ici, il faut sérieusement le désirer. Avion depuis Hanoï, au nord (deux heures de vol), ou en provenance de Hô Chi Minh-Ville, au sud (une heure et quart), atterrissage à Nha Trang, puis voiture avec chauffeur. Étant donné le folklore de la circulation locale, minimum deux bonnes heures jusqu'au bout du bout de la jolie péninsule de Hon Gom. La route glisse entre deux dunes majestueuses. Bateau enfin, vingt minutes, avant d'accoster au ponton de l'île de la Baleine. Chiffonné par un si long périple mais enchanté d'un spectacle bluffant: une miniature tapissée de végétation qu'on traverse dans l'heure ou presque, une eau limpide détaillant tous les verts de la création, des fonds protégés qui ravissent les plongeurs, du sable blanc en écharpe… et des maisonnettes toutes simples pour en profiter.

La déesse de la mer

Cette cachette a été créée par un Français il y a un peu plus de vingt ans. Aujourd'hui, un autre de nos compatriotes est à l'accueil et dirige la maison. Alexandre Portier a rompu les amarres pour épouser une Vietnamienne et venir s'installer avec leurs deux enfants à l'abri du monde et de ses tourments. Son royaume compte 31 bungalows, un bar en surplomb du lagon, une salle de jeu (billard, écrans pour Internet), un (excellent) restaurant à l'entrée duquel l'ardoise et la craie chantent les menus du jour, un centre de plongée, des hobie cats, plusieurs plages, deux chemins glissés sous les cycas, les manguiers et les palétuviers dans lesquels jouent papillons et oiseaux, mille et mille cocotiers, autant de pandanus, ainsi qu'un chien, Banh Bao, bonne bouille et jamais grognon, le plus heureux des chiens.

Les chambres sont d'une réjouissante simplicité. Bois local, cordages, lit avec moustiquaire, brasseur d'air, salle d'eau sommaire et parfaite indépendance. La nuit, les ouvertures sont occultées par des battants de bambou et la symphonie du noir joue de ses croassements, bruissements et crissements. Aucun péril à redouter. Le jour, vue grand écran sur le large où les pêcheurs jettent leurs filets.

Ainsi coulent les jours heureux sur l'île de la Baleine. Plongée avec ou sans bouteille dans un aquarium géant, soirées partagées entre familles australiennes et scandinaves, couples américains et brésiliens, voyageurs français et italiens… Tous bienheureux de partager le secret de la Baleine. Le cétacé est vénéré ici comme la déesse de la mer. Sur le continent, de nombreux temples rendent hommage à celle qui protège les pêcheurs de la tempête ou, s'il est trop tard, garde leur âme. Elle les raccompagnera en s'échouant sur la plage, près du village. Cela mérite bien de saluer le ciel lorsqu'il s'embrase.

Mémoire de France

Passage obligé avant ou après la Baleine, Nha Trang (prononcer «tchang») n'a plus ces heureuses délicatesses. Au cœur d'une magnifique baie qui déroule sa large plage de sable fin sur plusieurs kilomètres, la ville (600.000 habitants) se rêve en capitale de la fête et des vacances. Les bétonneuses bourdonnent jour et nuit, les néons brillent en russe et en anglais, les terrasses cultivent le style lounge et les salons de massage prospèrent. L'architecture du front de mer sans grand charme n'altère toutefois pas les plaisirs de la baignade, encore moins la sincérité de la vie locale qui foisonne dans les allées du marché resté dans son jus ou sur le parvis de la cathédrale quand sonne la messe dominicale. Mémoire de France qui s'efface. Les façades coloniales tombent en ruine et l'avenue Yersin est la dernière à se souvenir de ce pasteurien qui soigna sans compter.

L'heure est désormais au culte du bronzage, des tee-shirts fluo et dongs (la monnaie locale) qui tourbillonnent dans les bars et restaurants du quartier touristique, juste derrière l'hôtel Novotel. On mange espagnol, français, italien, éventuellement vietnamien. Des manières importées, contrôlées avec vigilance. Plaisir des vacanciers contre euros, roubles et dollars. Une fois encore, le Vietnam garde son âme face à l'invasion.

(Source info: www.lefigaro.fr)

Nouveau Envoyer à un ami