L'indochine : le récit de la piste de Ho Chi Minh

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L'indochine : le récit de la piste de Ho Chi Minh

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Photos saisissantes de paysages fascinants, magnifiques temples, villes et villages traditionnels, des rizières de toutes couleurs, une jungle pleine d’animaux, voilà le menu que j’anticipais lors de la soirée des Grands Explorateurs. L’Indochine était annoncée au programme. Le Vietnam, le Laos et le Cambodge. Rien de tout cela ne nous fut présenté. C’est au cœur de la jungle, en croisant des paysans ici et là, que les images, souvent de piètre qualité, se sont baladées.

Le périple de Cécile Clocheret et François Picard, des explorateurs pédestres parisiens, âgés de 32 ans, a permis de suivre un tronçon de la mystique piste Ho Chi Minh, un ensemble de routes et de sentiers traversant également le Vietnam, le Laos et le Cambodge, routes camouflées qui ont servi à ravitailler les soldats durant la Guerre du Vietnam. Un kilomètre à pied, ça use… et pourtant, au bout d’un peu plus de 1.300 km, Cécile et François se portent, ainsi que leurs souliers, comme un charme, mais maganés, usés et à bout de force…

C’est cette aventure que nous relatent les conférenciers, loin du reportage de voyage et de cartes postales. «Nous avions très envie de découvrir la région et recherchions un trajet quand nous sommes tombés sur les cartes de cette piste, que la CIA a déclassées, il y a trois ans » relate Cécile. « Après quelques mois de préparation, nous nous sommes lancés à l’aventure.» «La plupart du temps, c’était formidable. Nous traversions des forêts, des champs, plus rarement de vraies routes et le soir, nous dormions chez l’habitant. Souvent, ils se demandaient ce que faisaient là ces deux blancs. Mais les chefs de tribus sont souvent ravis et fiers de nous accueillir. Ce n’était pas facile de se faire comprendre, mais nous improvisions!»

Improviser semble en effet le maître mot lorsque la piste s’efface ou que les rivières sont en crue… « Nous nous sommes perdus deux fois, la première fois au Vietnam, dans la jungle », se souvient François. «Nous avons eu très peur parce que nous n’avions plus rien à manger et très peu d’eau. Nous avons passé la nuit près d’une rivière et, par chance, nous sommes tombés le matin sur deux pêcheurs qui nous ont indiqué la route à suivre. Nous les avons suivis et nous nous sommes rendus compte que nous étions en fait revenus à notre point de départ… La deuxième fois c’était dans le Mondolkiri, et là nous avons entendu des tronçonneuses au loin, nous nous sommes dirigés vers le bruit et avons retrouvé le chemin. Peu après, nous devions traverser une route à Zébu qui s’était transformée, avec la saison des pluies, en véritable rivière ! Nous avons dû nous accrocher à des troncs d’arbres pour parvenir de l’autre côté, mais nos avons eu très peur pour notre matériel. Sans oublier toutes ces bombes enfouies qui n’ont pas encore explosé et qui n’attendent que le faux pas. « Armés de matériel vidéo, d’une boussole et d’une solide paire de chaussures, ils ont déjà parcouru plus de 1.300 km. Et ont déjà des souvenirs pleins la tête. » La piste a vu transiter des millions de soldats et civils qui l’ont emprunté péniblement tant et tant de fois, et des millions de tonnes d'armes et de nourritures, du nord vers le sud du Vietnam, malgré les incessants bombardements américains. Et les célèbres tunnels qui servaient de centres de ravitaillement et de repères pour le repos. Ce furent surtout les femmes qui transportaient nourriture et équipements aux soldats. Une grande épreuve de force qui a trompé l’ennemi et permis de gagner la guerre.

Le Vietnam a célébré le 18 mai 2009, le 50e anniversaire de la piste surnommée "la piste de sang", qui a contribué à la défaite des États-Unis pendant la guerre du Vietnam. Une guerre qui a fait au moins trois millions de morts du côté vietnamien et 58.000 morts côté américain avant de prendre fin le 30 avril 1975. Finalement, nous avons hérité du récit historique d’un grand événement.

Par Claude BÉRUBÉ

(source: www.journalexpress.ca)

 

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