Ils sont rentrés du Vietnam sur un vélo en bambou

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Ils sont rentrés du Vietnam sur un vélo en bambou

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Amandine et Édouard Sabourdy exerçaient comme chiropracteurs à Hô-Chi-Minh-Ville, au Vietnam. Pour regagner la Normandie, ils ont pédalé neuf mois, sur un tricycle biplace en bambou, parcourant 10 586 km.

Amandine Sabourdy est originaire de Chandai, dans l’Orne, où ses parents tiennent une auberge. Son mari Édouard, chiropracteur comme elle, est né à Orléans et a vécu à Chamonix. Ils se sont connus à l’Institut franco-européen de chiropraxie d’Ivry-sur-Seine, en région parisienne, avant de se marier en 2015 à Chandai.

« Je travaillais en Italie en même temps qu’à Chamonix, raconte Édouard, quand un ami m’a proposé de le suivre au Vietnam. J’ai déposé ma candidature mais je suis parti seul car il s’est désisté… »

Amandine, elle, terminait ses études à Ivry et l’a rejoint en 2013 à Hô-Chi-Minh-Ville, l’ex Saïgon. « Nous avons été employés dans l’American Chiropractic Clinic. À la fin de notre contrat, nous avons décidé de retourner en France. »

Tricycle couché

Mais pas par n’importe quel moyen : à vélo. « Là-bas, un Écossais nous a fabriqué un vélo en bambou en quelques mois. Nous nous sommes promenés avec à travers le Vietnam afin de le tester, en parcourant près de 600 km vers l’île de Phu-Quoc, dans le delta du Mékong. »


Amandine et Édouard ont pédalé durant neuf mois sur ce drôle de tricycle, au cadre de bambou, assemblé par des pièces de métal. (Photo : DR)

Il fallait alléger les bagages. Dès le mois de décembre 2016, ils ont rapatrié la majorité de leurs affaires en France, distribuant le reste au Vietnam.

Le 18 janvier, Amandine et Édouard se lancent, sur leur tricycle couché biplace, à cadre de bambou renforcé de métal et sièges de bambou. Avec son manche central directionnel et les roues de moto venues remplacer le premier modèle, l’engin pèse 65 kg à vide.

Quittant Hô-Chi-Minh-Ville, ils suivent la côte vietnamienne vers Vung-Tau et traversent le Vietnam vers le Nord, en faisant du camping jusqu’au mois de mars et en profitant des plages. « De jolis moments. On campait le soir quand il faisait beau et, quand il pleuvait, on allait dans des chambres d’hôtes. » Puis, les voyageurs arrivent en Chine où ils restent 80 jours.

« On avait demandé un visa qui nous a été refusé. C’est à Hanoï que nous avons pu l’obtenir en quatre jours car nous étions résidents vietnamiens. Nous avons parcouru le centre de la Chine, nous avons traversé le Guang-Xi et la ville de Guilin, une magnifique région. »

Sans eau dans le désert

Pour se faire comprendre de la population, le couple télécharge un dictionnaire anglo-mandarin sur un smartphone : « On allait chez l’habitant pour demander à dormir devant les maisons : il y a peu de jardins ou de champs, car tout est occupé par les rizières. On a reçu un superbe accueil et on a très bien mangé chez l’habitant ou dans des restaurants de campagne. Les gens nous offraient même des vivres sur la route, des sortes de brioches fourrées et cuites à la vapeur, ou des nouilles et des soupes. »

De fin mai à début juillet, les cyclistes roulent en Mongolie. « On faisait près de 70 km par jour, sous une chaleur torride. » Traversant le désert de Gobi, ils viennent à manquer d’eau et se retrouvent, sans réserves, avec un vent de face… « On a trouvé des gens qui nous ont donné des fruits et des boissons. »

À Oulan-Bator, la capitale, de la Mongolie, Amandine et Édouard attendent douze jours pour obtenir le visa pour la Russie, valable trente jours seulement. Puis, entrent en Russie, longeant le lac Baïkal jusqu’à Irkoutsk en Sibérie. « Nous avons rencontré des problèmes mécaniques mais les Russes nous ont bien aidés. En Chine et en Mongolie aussi, nous avions été dépannés à plusieurs reprises. »

Une pause pour les mollets : le couple met son vélo dans un train de marchandises et rejoint Moscou par le mythique Transsibérien, un voyage de quatre jours et cinq nuits.

Visa périmé

À Moscou, le vélo reste une semaine entière à l’atelier. Amandine et Édouard visitent Saint-Pétersbourg jusqu’à début août mais le temps presse : leur visa va expirer. Il faut à tout prix passer la frontière avec l’Estonie.

« Nous nous sommes levés à 4 h du matin, avons pédalé pendant 124 km, sous la pluie, jusqu’à la frontière. Là, nous avons mis pied à terre car notre vélo ne passait pas : il a fallu démonter les sièges. Les douaniers russes nous ont bien accueillis, si ce n’est qu’il a fallu payer une amende car nous sommes passés en retard avec un visa périmé. Nous nous sommes couchés que le lendemain, à 7 h du matin et sous la pluie ». Courant août, ils traversent l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie.

« J’ai vu mes parents en Lituanie et la maman d’Édouard est venue nous voir en Lettonie », raconte Amandine. Puis le voyage se poursuit vers la Pologne, l’Allemagne et enfin la France. Le couple parcourt encore la Picardie avant d’arriver à Chandai, le 1er novembre, après un périple de 10 586 km.

Depuis, Amandine et Édouard se reposent, entre famille et amis. Ils envisagent de repartir en janvier pour le Portugal, où ils veulent ouvrir une clinique. On ne sait pas encore s’ils iront là-bas à vélo…

(Soure info: ouest-france.fr)

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