L’Union européenne veut aider ses PME à investir au Vietnam

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L’Union européenne veut aider ses PME à investir au Vietnam

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Le commissaire européen à l’industrie effectue une tournée en Asie du sud-est. Au Vietnam, il plaide pour une plus grande participation des PME au développement du pays.

« Nous voulons aider les entreprises européennes à investir au Vietnam, pas à y délocaliser ». A Ho Chi Minh City, première étape de la mission qu’il conduit en Asie du sud est, Antonio Tajani a fixé le cadre de sa démarche. Le commissaire européen à l’industrie et vice président de la Commission européenne y est venu accompagné d’une quarantaine d’entreprises dont un tiers est constitué de PME et un autre tiers d’entreprises de taille moyenne. L’un des problèmes que nous avons en Europe, explique-t-il en substance, est la faible internationalisation de nos PME. Une enquête datant de 2011 montre que quelque 13% seulement sur un total de 23 millions de PME-PMI ont une activité hors des frontières de l’Union européenne. Ce qui signifie en d’autres termes que 7 entreprises sur 8 ne profitent pas de la croissance des pays émergents.

Pour la 10ème « mission for growth » qu’il emmène dans le monde, le vice-président de la Commission européenne met clairement l’accent sur l’investissement. A Hanoi, Antonio Tajani doit signer demain un texte destiné à faciliter la vie des PME. Outre la désignation d’un « Monsieur PME » , il y est prévu d’intensifier les échanges de bonnes pratiques ou encore de coopérer davantage dans la recherche. D’une manière générale, les autorités vietnamiennes accordent beaucoup d’attention et de subventions aux grandes entreprises et aux projets qu’elles portent. En revanche, les petites sont souvent livrées à elles-mêmes constatent les milieux d’affaires sur place. Malgré la concurrence farouche des pays voisins et aussi des Américains, elles peuvent trouver leur marché. Le pays bénéficie en effet d’une réglementation relativement ouverte. « Les principes du Code Napoléon s’appliquent et les Vietnamiens sont très vigilants dans la rédaction des lois » explique Nicolas Augier, avocat présent au Vietnam depuis 20 ans. En outre, le pays offre une main d’œuvre de qualité pour des coûts encore modestes. Mais le Vietnam a contre lui d’avoir la réputation d’un marché difficile, du fait bien sûr de la langue mais aussi de procédures certaines fois longues. « Il faut de la persévérance » note Pierre-Jean Malgouyres, président de la chambre de commerce et d’industrie française, ainsi que de la patience et de la prudence.

Favoriser l’accueil de touristes asiatiques en Europe

Antonio Tajani ne repartira pas les mains vides. Un autre texte doit être paraphé pour favoriser l’accueil de touristes asiatiques en Europe. Il y a beaucoup de personnes à fort pouvoir d’achat qui viennent en Europe et en apprécient les produits. Cela va du luxe bien sûr aux voitures en passant par le mode de vie. Des Japonais, des Chinois, des Coréens ont déjà pris le chemin des capitales européennes. Il faut élargir le cercle et faire en sorte que les Vietnamiens puissent se rendre en Europe. Mais celle-ci doit encore faire des efforts notamment dans l’octroi des visas. Un sujet sur lequel travaillent les services de la Commission.

Le message délivré par la délégation européenne est essentiellement politique. Cela ne peut que profiter aux 27, estiment en substance les experts sur place. Et permettre de gommer une aberration. Avec 34 milliards de dollars d’investissements, l’Union européenne est l’un des principaux partenaires économiques du Vietnam, mais n’a pas l’image d’une entité unie. « Les Vietnamiens prennent en compte les intérêts français, allemands ou anglais car chaque pays entretient une relation politique de haut niveau. Pas l’Union européenne» constate cet expert. Une telle visite montre qu’il y a un front uni européen. La présence à Hanoï du vice-président de la Commission est aussi l’occasion de passer en revue les problèmes existants, à commencer par l’énorme déficit commercial. Pendant que le Vietnam exporte pour 24 milliards de dollars par an vers l’Union européenne, celle-ci ne vend que pour 7 milliards.

Michel De Grandi (à Ho Chi Minh City)

(Source info: www.lesechos.fr)

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