Mondial Pupilles. L’Olympique Lyonnais entraîne les espoirs du foot au Vietnam

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Mondial Pupilles. L’Olympique Lyonnais entraîne les espoirs du foot au Vietnam

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Julien Négri est salarié de l’Olympique Lyonnais et directeur technique du centre de formation d’Hô-Chi-Minh-Ville. Il a emmené son équipe de jeunes Vietnamiens au Mondial Pupilles.

Entretien avec Julien Négri, directeur technique du centre de formation d’Hô-Chi-Minh-Ville, au Vietnam. Il accompagne une équipe de jeunes joueurs pour le Mondial Pupilles 2018.

Vous êtes salarié de l’Olympique Lyonnais au Vietnam. Que fait un club français dans ce pays d’Asie ?

L’OL a noué un partenariat avec la fédération de football d’Hô-Chi-Minh-Ville et le gouvernement vietnamien, dans le cadre du développement d’une académie d’excellence. C’est un programme de quatre ans, commencé il y a deux ans. Moi, je suis le directeur technique de l’académie, je gère la politique sportive, la formation des coaches et le suivi d’une équipe : celle qui est à Plomelin cette année. Je les entraîne avec les méthodes de l’OL et c’est un peu le fil rouge de ces quatre années.

Quel est l’intérêt du Vietnam pour votre club ?

L’objectif de l’OL c’est de développer son image sur le continent asiatique, mais aussi exporter son savoir-faire en matière de formation. Pourquoi l’Asie ? Ce sont des pays émergeant avec un très fort potentiel économique. Le Vietnam est un pays qui vit football, les gens le jouent et le regardent, c’est le sport numéro un. La Ligue 1 est de plus en plus retransmise là-bas et il y a aussi une émission qui propose tous les résumés.

Y’a-t-il un championnat national au Vietnam ?

Oui il y a un championnat professionnel. L’objectif de l’académie d’Hô-Chi-Minh-Ville, c’est de former des jeunes qui intégreront les équipes nationales.

Formé à Valence, vous avez ensuite joué en amateur. Il y a cinq ans, vous avez intégré l’OL en tant qu’éducateur, avant de partir pour le Vietnam. Quel regard sur ce pays ?

C’est un pays incroyable ! Je me sens comme chez moi. C’est une culture fantastique, les Vietnamiens sont très calmes, accueillants, ils sont prêts à tout nous donner…

Vous croyez en vos jeunes joueurs, pour ce Mondial Pupilles ?

Au Vietnam, on a des résultats plus que convenables ! C’est bien de participer au Mondial Pupilles pour pouvoir se jauger, par rapport aux équipes européennes. Pour le moment, on est bien partis (l’interview a été réalisée jeudi, NDLR) : on a gagné 2-0 face à Dijon et 1-0 face à Bully-les-Mines. Le chemin est encore long. Il reste beaucoup de matchs.

(Source info: www.ouest-france.fr)
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OL – Julien Negri : « La Ligue 1 est de plus en plus populaire au Vietnam »

Formateur et éducateur à l’Olympique Lyonnais depuis 2012, Julien Negri est depuis plus d’un an directeur technique de la Hô-Chi-Minh Football Fédération au Vietnam. il nous en dit plus sur sa vie de directeur technique au Vietnam ainsi que le rôle de l’Olympique Lyonnais en Asie.

Olympique-et-lyonnais.com : Comment vous êtes-vous retrouvé directeur technique de la Hô-Chi-Minh Football Fédération ?

Julien Negri : J’ai débuté le football à l’US Culoz dans l’Ain à l’âge de 6 ans, puis à 15 ans j’ai intégré le centre de formation de l’ASOA Valence. Le club avait le statut professionnel à l’époque, ce qui m’a permis d’y faire toute ma formation jusqu’en U19. Pour ma première saison en Senior j’ai rejoint le SO Chambéry Football en Savoie qui évoluait en division d’honneur. Enfin j’ai fini ma carrière de joueur au niveau régional en jouant pendant deux ans pour le club du C.S Belley dans l’Ain puis et six ans à Aix Football Club en Savoie. C’est dans ce dernier que j’ai débuté ma carrière d’éducateur à l’âge de 22 ans, travaillant ainsi avec les différentes catégories jeunes pendant six ans avant de venir sur la catégorie des seniors de ce même club lors de ma dernière année. La saison suivante, en 2012/2013, j’ai eu l’opportunité d’intégrer les équipes de jeunes de l’OL avec lesquelles je suis resté trois saisons (U10 – U11 – U12). J’ai également été formateur en interne et dispensé les premières formations d’entraineur a certains jeunes joueurs du club. En parallèle, j’ai coaché pendant deux saisons en senior au niveau régional à Ain Sud Foot avant d’officier depuis plus d’un an comme directeur technique du club vietnamien d’Hô-Chi-Minh, dans le cadre du partenariat avec l’Olympique lyonnais.

Cela n’a pas été trop difficile pour vous de quitter la France pour rejoindre le Vietnam ?

J’ai découvert en arrivant ici une culture très riche, des personnes accueillantes, respectueuses et pour qui le partage et la solidarité sont des valeurs essentielles. Il a fallu un temps d’observation et d’analyse pour tout d’abord s’imprégner de cette nouvelle et magnifique culture asiatique, de leur façon de vivre, de travailler, de communiquer, pour ensuite être capable de mettre en place un projet sur quatre ans. Un projet qui doit tenir compte des spécificités athlétiques, culturelles et environnementales. Mon intégration a été très simple, les gens ici sont chaleureux et voient d’un très bon œil l’arrivée de ce projet qui va leur permettre de développer et d’optimiser leurs compétences. Le staff technique du club fait preuve d’une réelle ouverture d’esprit et d’une grande volonté d’apprentissage ce qui facilite mon travail au quotidien.

« L’objectif est de former des joueurs polyvalents »

L’Olympique lyonnais est réputé sur la scène internationale pour son centre de formation. Comment transmettez-vous les méthodes lyonnaises à Hô-Chi-Minh ?

Au niveau sportif, le projet de jeu et les principes qui en découlent sont communs à toute l’académie. L’idée est d’avoir une vision et un langage en commun. Une situation de match doit engendrer une réaction de nos joueurs, l’objectif est que cette réaction soit guidée par les mêmes principes de jeu. L’idée est également de développer le talent des joueurs à l’intérieur d’un système de jeu, qui ne sera pas unique et commun à toute l’académie puisque l’objectif est de former des joueurs polyvalents, capables de s’adapter et surtout faire preuve de créativité. On peut citer des exemples de joueurs, formés à Lyon et capables de s’adapter très rapidement dans les meilleurs championnats européens comme Karim Benzema au Real Madrid, Samuel Umtiti à Barcelone, Corentin Tolisso au Bayern et Alexandre Lacazette à Arsenal. L’objectif est de faire progresser nos joueurs dans tous les domaines de la performance, avec au centre du projet l’aspect tactique et l’intelligence de jeu. À partir de là nous développons la technique, l’athlétique, l’aspect mental mais aussi l’attitude et la connaissance de soi. Il faut également sensibiliser les joueurs dès le plus jeune âge à ce que l’on appelle la préparation invisible et transmettre des habitudes sur l’hygiène de vie que doit adopter un sportif de haut niveau.

Comment réalisez-vous le suivi de votre mission ?

Il s’agit avant tout d’un travail participatif où chacun doit être acteur de son propre projet et surtout du projet de l’équipe. Nous construisons et développons tous ensemble ce que va être notre projet de jeu, notre projet de vie et la philosophie générale de l’académie. L’objectif, pour la réussite de ce projet, est d’avoir une vision à long terme car la création et le développement d’une académie d’excellence nécessite un engagement sur plusieurs années. Nous formons des joueurs qui deviendront pour certains de futurs professionnels d’ici 5 à 8 ans. Les joueurs doivent se retrouver dans un double projet, à la fois sportif mais aussi humain. Ce projet doit être un outil pour la réussite de l’apprentissage sportif mais également un outil de réussite éducative pour nos joueurs. C’est pour cela que nous les accompagnons dans le développement d’un projet de vie, avec des valeurs fortes qui les guideront tout au long de leur parcours. Nous devons former des personnes responsables.

Pouvez-vous nous donner plus de détails sur votre rôle de directeur technique ?

Les principaux axes de travail sont la structuration de l’académie, la formation des éducateurs et la prise en charge de la génération 2005 que je vais suivre et entrainer durant les quatre années du partenariat. Une des missions est également de structurer le football dans les écoles pour permettre aux jeunes de 8 à 11 de bénéficier d’une formation de qualité dès le plus jeune âge. Les axes de développement du projet sont assez vastes dans cette ville de plus de 12 millions d’habitants mais les conditions sont réunies pour réaliser un travail de qualité et valoriser au mieux la méthode de formation de l’Olympique lyonnais.

Du coup, c’est assez compliqué d’organiser des déplacements ou des rencontres avec vos jeunes ?

Une des grandes difficultés est l’absence de championnat majeur pour les équipes de jeunes. Le Vietnam est un territoire très étendu, la distance entre les principales grandes villes ne permet pas la création d’un championnat comme en France sur une saison. Nous devons alors nous adapter et trouver des moyens pour réunir plusieurs équipes sur un même site pour y réaliser des tournois. Nos équipes participent à leur championnat respectif en fin de saison avec un premier tour qualificatif qui s’étend sur deux semaines et où nous pouvons jouer tous les 3 jours avec une phase finale sur la même organisation.

Qu’est-ce qui a motivé l’Olympique lyonnais à s’implanter au Vietnam ?

L’OL est très sensible à son développement dans les pays asiatiques et la Fédération de football d’Hô-Chi-Minh souhaitait créer et développer une académie d’excellence donc le rapprochement s’est fait tout naturellement. Grâce à des partenariats comme celui-ci, l’OL peut ainsi transmettre tout son savoir-faire au niveau de la formation et en même temps accroitre sa notoriété sur le territoire asiatique où le football devient un des sports les plus populaires. Ce partenariat coïncide parfaitement avec la diffusion des matchs de Ligue 1 de plus en plus populaire au Vietnam et avec l’apparition d’émissions avec le résumé des rencontres sur les grandes chaînes vietnamiennes.

« Cette notion de partage, de solidarité, on doit la retrouver sur le terrain »

Comment se passe votre quotidien d’expatrié, loin de la France ?

Je me sens vraiment comme chez moi au Vietnam. J’ai été adopté très rapidement et comment ne pas tomber amoureux de ce magnifique pays ? Les gens sont si généreux, heureux de vous faire découvrir leur culture et de vouloir découvrir la France. Hô-Chi-Minh est un réel paradoxe, c’est une ville de 12 millions d’habitants, une véritable fourmilière. La circulation, la vie, tout est très impressionnant mais les gens sont d’un calme et d’une sagesse incroyables. En priorité, les gens ici s’occupent de leur famille, de leur santé, c’est un peuple très solidaire. Grâce à eux, on peut se sentir comme chez nous, même à 12000km de la France. Cela modifie clairement votre façon d’approcher les choses, votre manière de communiquer, d’être en contact avec les autres. Par là, vous évoluez aussi en tant qu’entraîneur, votre pédagogie gagne en maturité. Durant ma première année ici, j’ai eu la chance de découvrir la Malaisie, la Thaïlande, le Cambodge et les différentes parties du Vietnam, la partie rurale et la partie moderne. C’est un enrichissement incroyable, on gagne beaucoup à s’ouvrir aux autres. Cette notion de partage, de solidarité, on doit la retrouver sur le terrain, c’est ce qui lie les individus entre eux.

Comment s’adapte-t-on à l’éloignement familial ?

Ce n’est pas toujours facile mais avec les technologies actuelles et les appels vidéos, je suis quotidiennement en contact avec ma famille. Je peux voir mes enfants Kylian et Lyia. J’ai la chance de les avoir près de moi lors des vacances scolaires, ils font partie intégrante de cette belle aventure et ils découvrent avec des yeux émerveillés ce nouveau monde pour eux.

La nourriture française ne vous manque pas trop ?

C’est le paradis des gourmands ici. La cuisine est délicieuse et très variée, on peut manger vietnamien, japonais, thaïlandais, chinois, coréen. On trouve aussi quelques bons restaurants français.

(Source info: www.olympique-et-lyonnais.com)

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