Vendredi 29 mars 2024, 5:54 | Dernière mise à jour : 0 minute
Petit voyage en sériciculture
Culture
Petit voyage en sériciculture
Une étape de fabrication de soie.
Dominique de Miscault visite le Vietnam depuis de très nombreuses années. Elle ne compte plus ses heures passées à photographier les scènes pittoresques de la grande région du delta du fleuve Rouge. Elle nous offre aujourd’hui une histoire de vers à soie, illustres producteurs de ce fil très prisé et grands amateurs de feuilles de mûrier.
Pour réussir un élevage de vers à soie, il faut provisionner quantité de mûriers, garantir une température moyenne de 28oC et prévoir moult antibiotiques (les vers sont très fragiles). Une grande patience et une présence assidue autour d’eux sont aussi indispensables.
Une dizaine de jours après la ponte de 300 à 700 œufs par la femelle du papillon, les petits affamés éclosent. Une fois leur propre coquille consommée, les vers sont alimentés en feuilles de mûrier pendant un peu plus d’un mois. Gonflés ainsi de 10.000 fois leur poids de naissance, les vers passent ensuite deux ou trois jours à tisser leur cocon en soie, secrétant un fil continu, jusqu’à 1,5 km de longueur, et se transformant doucement en chrysalides.
C’est le moment d’intervenir avant que le nouveau papillon ne perce un trou dans cette coque protectrice, endommageant définitivement le fil de soie. Ayant préalablement mis à part quelques heureux épargnés qui engendreront la prochaine génération, il faut donc tuer le ver dans le cocon. La méthode habituelle, c’est de l’échauder, ce qui permet de faire fondre la séricine (la colle qui maintient le fil en forme de cocon), ainsi que de produire une petite friandise bouillie à l’intérieur.
La chrysalide précuite et éventuellement assaisonnée de quelques épices (le plat se nommant nhộng en vietnamien) se vend sur les marchés du Vietnam, comme un peu partout ailleurs en Asie. C’est un produit riche en protéines, facile à digérer. Une fois la chrysalide échaudée, suit le dévidage qui demande beaucoup de travail et occupe des villages entiers dans la région. Cette étape de préparation peut se faire à la main ou avec un dévidoir.
Les villages qui dévident la soie achètent les cocons aux sériciculteurs et revendent les produits semi-ouvrés aux villages filateurs, qui eux laissent à un quatrième groupe le soin du tissage.
Tout commence par des vers à soie, grands producteurs de fil.
Pour bien élever ces vers à soie, il faut d’abord beaucoup de feuilles de mûrier.
Les vers à soie passent deux ou trois jours à tisser leur cocon en soie, secrétant un fil continu.
La méthode habituelle, c’est de l’échauder, ce qui permet de faire fondre la séricine.
Le dévidage peut se faire à la main ou avec un dévidoir.
Et voilà le résultat final !
Texte : Hervé Fayet/CVN
Photos : Dominique de Miscault/CVN
(Source media: Le Courrier du Vietnam)
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