Pierre Gramegna: «On a une super image ici»

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Pierre Gramegna: «On a une super image ici»

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Pierre Gramegna dresse un bilan positif de la visite de la délégation commerciale luxembourgeoise.

Entretien avec notre envoyé spécial à Hô Chi Minh-Ville, Bertrand Slézak
 
Il a participé, hier matin, au séminaire économique où le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselbon, a remplacé Jeannot Krecké. Mercredi soir, le directeur de la Chambre de commerce avait refusé de commenter le départ précipité de Jeannot Krecké (voir notre édition d'hier) mais, après quelques minutes d'hésitation, a finalement accepté de répondre à nos questions.

En quoi l'ouverture vers l'extérieur de l'économie vietnamienne l'a-t-elle transformée?

Pierre Gramegna: Ça a créé un taux de croissance remarquablement élevé, ça a doublé en cinq ans. Alors, malheureusement, cela vient aussi d'une inflation importante mais cela reste positif.

Cette inflation galopante (NDLR: 23% en septembre) a-t-elle une influence sur les rapports économiques avec l'extérieur?

Cette inflation vient du fait que la monnaie vietnamienne est relativement faible (NDLR: elle a été dévaluée quatre fois en 15 mois, un euro vaut environ 28000 dongs) car le pays importe beaucoup de matières premières, chaque fois cela débouche sur un surcoût, il y a donc une inflation autoentretenue. Cette inflation crée toujours un peu d'incertitude économique, on est obligé d'en tenir compte, mais ce n'est pas non plus une inflation hors de contrôle. Nous avons rencontré des responsables mardi, ils ont dit être conscients du problème mais qu'ils faisaient tout pour freiner ce cercle vicieux.

L'économie se libéralise mais l'État vietnamien reste très présent. Cela exige-t-il une approche différente?

Ça gêne certains investisseurs. Mais regardez, nous avons visité un port en eaux profondes à 30kilomètres au large d'Hô Chi Minh-Ville. Quatre infrastructures aéroportuaires y sont construites. Cela peut donc freiner certains projets mais ça ne les empêche pas.

En 2010, le volume des échanges entre le Vietnam et le Luxembourg est resté modeste. Comment peut-on le faire progresser?

C'est un chiffre relativement modeste mais, si on le compare avec les chiffres d'il y a trois ou quatre ans (voir infographie), il y a des progrès significatifs. Plusieurs entreprises luxembourgeoises ont ici de grands projets concrets. Je pense à Jan-de-Nul, à Paul-Wurth ou SES Astra qui a un projet de potentiellement plusieurs centaines de millions d'euros. Et puis, grâce aux effets de la coopération au développement (voir notre édition de mardi), on a une super image ici. Il y a une grande volonté de développer les relations économiques avec le Luxembourg dans les domaines des transports, de la logistique, des finances, de la construction et ils ont un plan stratégique d'économie verte qui est en train d'être développé.

Les entreprises luxembourgeoises (voir encadré) qui vous accompagnent ont-elles déjà l'assurance de conclure des contrats?

Ce n'est pas le but de signer des contrats, on noue plutôt des contacts. Mais je peux vous dire que SES a signé un "memorandum of understanding" (protocole d'accord) avec le ministère vietnamien de la Communication dont je ne connais pas le contenu exact mais qui, en quelque sorte, formalise ces contacts.

Le Luxembourg a l'ambition de devenir une plate-forme de distribution des produits vietnamiens vers l'Europe: qu'est-ce que cela signifie exactement?

Il y a déjà Cargolux (NDLR: le transporteur de fret luxembourgeois dessert deux fois par semaine l'aéroport d'Hô Chi Minh-Ville et deux autres fois celui d'Hanoi). Nous voulons aussi essayer de développer l'acheminement de produits à plus faible valeur ajoutée par la mer.
 
Entreprises représentées dans la délégation commerciale luxembourgeoise: Paul-Wurth (trois personnes), VIP Products (une), Secalt (une), Diane Heirend Architectes (une), ATTF (une), Jan-de-Nul (quatre), Deloitte (une), Eiger Ventures International (une), Centre Henri-Tudor, Lam Schaus & Partners, Enfants du Vietnam ASBL (une), 3P-Solutions, Excellence Trading (une), Excellia Consult (une), SES Astra (quatre), Kiswire ArcelorMittal (une), Cagolux (trois). 

Le renouveau vietnamien 

En 1986, le Congrès du Parti communiste a entériné l'ouverture progressive de son économie vers l'extérieur, la Doi Moi (le renouveau), pour redresser une économie à genou après des dizaines d'années de guerre. Le système a mis du temps à se mettre en place mais le pays est petit à petit passé d'une économie socialiste planifiée, fortement dépendante de l'aide de l'ex-URSS, à une forme d'économie mixte. Mais attention, le gouvernement conserve, aujourd'hui, un contrôle absolu sur les acteurs économiques.

(source: www.lequotidien.lu)
 

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