Plusieurs médecins de l'hôpital de Dreux s'envolent pour le Vietnam

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Plusieurs médecins de l'hôpital de Dreux s'envolent pour le Vietnam

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Chirurgien orthopédiste à l’hôpital de Dreux, Abboud Abo est à Hanoï pour réaliser des interventions, sous la houlette de l’association drouaise France Vietnam.
 
«L'hôpital de Dreux, c'est du grand luxe par rapport à celui de Hanoï. Là-bas, les chirurgiens orthopédistes se débrouillent avec 4-5 clous et une plaque ». Le docteur Abboud Abo est arrivé vendredi à l'hôpital de la poste d'Hanoï (Benh Vien Buu Dien), un établissement qu'il fréquente depuis une quinzaine d'années dans le cadre d'échanges menés conjointement par le centre hospitalier drouais et l'association Amitié solidarité France-Vietnam.
Cette nouvelle mission, d'une durée de 2 semaines, sera aussi intense que les précédentes : interventions chirurgicales, formation avec le staff médical, consultations et distribution de matériel. « J'apporte 50 kg d'équipements divers pour le bloc, ciseaux, pinces, matériel d'ostéosynthèse, déambulateurs, cannes anglaises, etc. Ce sont des dons des hôpitaux de Dreux et de Verneuil. Les équipes médicales sont très compétentes, mais elles manquent surtout de matériels comme des attelles de genoux, d'épaules, des ordinateurs, des portables, etc. ».
 
Le docteur Abo n'est pas le seul Drouais à s'engager dans cette mission de coopération. D'autres praticiens partent, à leur tour, au Vietnam, très prochainement. C'est notamment le cas de Pierre-Jean Brouzes, kinésithérapeute à la retraite : « J'interviens dans un orphelinat pour enfants handicapés (pathologies neurologiques et neuropsychologiques) à Bich Hoa, à 25 kilomètres de Hanoï ». Et de préciser qu'il se rend aussi dans la région des Meuong (à 120 km de Hanoï), pour aider « des habitants qui travaillant 16 heures par jour, n'ont aucun accès aux soins. On développe des soins dans un dispensaire ».
 
Les professionnels de santé expliquent que, en ville comme en campagne, « les besoins sont immenses ». Par exemple, toutes les générations sont concernées pour recevoir une prothèse (de genoux ou de hanche) ou corriger une malformation physique « due notamment à un puissant herbicide, l'agent Orange, déversé par l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam ».
 
Le salaire moyen vietnamien est de 129 €, alors qu'une prothèse coûte environ 2.580 €. Le docteur Abo précise : « Il n'y a pas de Sécurité sociale. Pour qu'un malade ait une prothèse, toute une famille se mobilise pour réunir l'argent. Elle n'y arrive pas toujours, et on voit régulièrement des gens boitant avec des cannes dans les rues ».
 
Forts de leur expérience sur le terrain, les membres de France Vietnam refusent pour autant de sombrer dans le catastrophisme. « Car les gens sont très généreux, appréciant l'aide qu'on leur apporte ». Le kiné Pierre-Jean Brouzes retient « les sourires des parents et des enfants. Des liens se sont créés, en particulier avec les médecins ».
 
Les échanges sont valables dans les deux sens. Des médecins et chirurgiens vietnamiens se rendent chaque année à l'hôpital de Dreux. Car l'ambition des intervenants drouais « est de transmettre un savoir pour que les Vietnamiens deviennent autonomes et assurent la continuité des soins ». Ils reconnaissent que la tâche est immense, « mais il faut mesurer les progrès ». Le docteur Abo se félicite de l'ouverture d'un deuxième hôpital à Hanoï. « On n'opère plus sur un coin de table, avec la porte ouverte ».
 
Olivier Bohin
 
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