Les Vietnamiens ont coutume de se rendre à la pagode durant les premiers jours de l’année lunaire. Ils y vont pour prier, bien sûr, mais aussi pour retrouver un peu de sérénité, loin des soucis de la vie quotidienne.  

Même s’ils peuvent s’y rendre n’importe quel jour de l’année, les Vietnamiens préfèrent aller à la pagode le jour de l’An, qu’ils considèrent comme un moment sacré marquant la transition entre l’année qui s’achève et celle qui débute, comme un moment de communion entre le ciel et la terre. Le son de la cloche retentit dans l’espace, plongeant le sanctuaire dans une atmosphère méditative.

En général, pour faire des prières, on brûle les bâtonnets d’encens. Mais on peut tout aussi bien préparer un plateau d’offrandes en l’honneur du Bouddha, même si ce n’est pas obligatoire. Le bonze supérieur Thích Thanh Nhã de la pagode Trấn Quốc : « Le plateau d’offrandes est souvent composé de fleurs, de fruits, de gâteaux, de bâtonnets d’encens et de bougies. Il n’y a jamais de chair animale sur ce plateau, car le bouddhisme préconise le végétalisme. »

Devant l’autel, mains jointes, on murmure des prières pour se mettre toutes les chances de son côté en ce début d’année. Il y a ceux qui récitent des textes dûment appris, sur le mode psalmodique, et ceux, plus spontanés, qui tâchent d’exprimer le fond de leur pensée avec les mots qui leur viennent aux lèvres. Peu importe, seule compte la sincérité.  Thích Thanh Nhã : « On va à la pagode dans l’espoir de s’attirer des grâces. Il faut à la fois prier, se perfectionner et faire le bien autour de soi pour une meilleure prise de conscience de soi-même. »

La visite des pagodes et des temples durant les premiers jours de l’année lunaire permet aussi de jouir de la beauté de la nature au printemps. Ainsi, à Hanoi, le temple de Tây Hồ, les pagodes Quán Sứ et Trấn Quốc, ou encore le temple de la Littérature sont souvent bondés. Mme Loan est une fidèle de la pagode Trấn Quốc. Chaque année, elle parcourt les 150km qui séparent la province de Quảng Ninh de Hanoi, pour se rendre à cette pagode : « Lorsque je vais à la pagode, je prie pour que le pays vive en paix et pour que toutes les familles connaissent la prospérité et le bonheur. Je voudrais que mes descendants suivent les préconisations du Bouddha pour devenir des gens utiles au pays. »

Est-ce que toutes nos prières seront exaucées ? Bouddha seul le sait... évidemment. Ce qui est sûr, par contre, c’est que les pagodes apportent calme et sérénité à ceux qui s’y rendent. Et puis, en dehors de l’aspect purement spirituel de la question, les pagodes font partie de l’imagerie du Têt. Elles sont le détour presque obligé de tous les Vietnamiens qui souhaitent placer la nouvelle année sous le signe du bonheur et de la paix.

(Sources info: VOVworld, Giao Duc)