Un documentaire raconte l'histoire de Noyant-d'Allier

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Un documentaire raconte l'histoire de Noyant-d'Allier

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(www.lasemainedelallier.fr) - «Le Petit Vietnam», de Philippe Rostan, sorti en mai en DVD, raconte l'histoire de Noyant et revient sur son mélange culturel singulier. Entretient.

Philippe Rostan, scénariste et réalisateur français né au vietnam, s'est intéressé à la commune de Noyant-d'Allier et surtout à son métissage culturel singulier. « Le Petit Vietnam », un documentaire retraçant l'historique de ce village emblématique, est sorti en DVD en mai. Entretient avec le réalisateur.

Pourquoi avoir choisi Noyant-d'Allier pour ce documentaire ?

L'idée de réaliser un documentaire sur le sujet m'est venue lors du cinquantième anniversaire de Dien Bien Phu. Je me suis alors rappelé que mes parents étaient allés visiter le village de Noyant il y a plusieurs années. À leur retour, ils avaient été impressionnés par le mélange culturel de cette commune au coeur de l'Allier. J'y suis donc retourné en espérant retrouver ce dont mes parents m'avaient parlé. Et je n'ai pas été déçu.

Qu'est ce qui vous a marqué à votre arrivée dans le village ?

J'ai été d'abord surpris, puis charmé. Les habitants nous ont réservé, à l'équipe de tournage et moi-même, un accueil chaleureux. Je suis entré en contact avec une dizaine de personnes. Ils m'ont reçu avec beaucoup de plaisir et cela m'a permis de m'imprégner des lieux pour le tournage. Noyant reste emblématique en France. Cette petite commune de 900 habitants a vu d'un seul coup arriver une population asiatique nombreuse, c'était presque une intégration à l'envers, ça n'a pas dû être facile au départ. Mais à l'heure de la construction de la pagode, les noyantais étaient déjà partie prenante du projet. Je n'aime pas trop les termes d'intégration, ou d'immigration. Ce sont des termes politiques. Ce qui fait la force de l'être humain, depuis toujours, c'est ses facultés d'adaptation. À noyant, deux cultures se rencontrent, et pas une ne prend le pas sur l'autre. Il y a une vraie harmonie. En ce sens, on peut parler d'intégration relativement réussie.

Comment s'est déroulé le tournage ?

Il s'est étendu sur environ un an, j'ai fait beaucoup d'aller-retour jusqu'à Noyant, et notamment en hiver, car je voulais y filmer les paysages enneigés. Ce décalage climatique très visuel témoignait également du décalage, mais également du mélange, de ces cultures.

Y a-t-il eu des rencontres qui vous ont marqué ?

J'ai été marqué par l'importance qu'ont eue les femmes asiatiques. Ces femmes qui ont épousé des Français. Elles sont le lien d'intégration, elles ont permis à cette population eurasienne et à la population de Noyant de s'accepter et d'être curieuses l'une envers l'autre. Elles ont réussi à vaincre les douleurs de l'exil, elles se sont très vite rapprochées des femmes de Noyant dans leurs activités quotidiennes. Quand on partage une culture au quotidien, on la comprend toujours mieux.

Conjointement à ce documentaire, un autre travail, « Inconnu présumé français », vient de paraître.

« Inconnu présumé français » soulève une question qui n'avait encore jamais été posée. Le documentaire raconte l'histoire des enfants nés d'une mère vietnamienne et d'un père inconnu présumé français pendant la guerre d'Indochine. J'ai voulu parler de cette communauté asiatique qui s'est mariée, mais pas de façon administrative, sans père reconnu. C'est un sujet qui est longtemps resté tabou dans la société française. Pourtant, il y avait vraiment un besoin fort pour ces gens de témoigner et de raconter leur histoire.

DVD édité par jour2fête, distribué par Arcadès.

Article rédigé par :
Tristan Potelle

(source media: www.lasemainedelallier.fr)

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