Un Gersois roi du chocolat de terroir au Vietnam

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Un Gersois roi du chocolat de terroir au Vietnam

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   Samuel (à gauche) et son associé, très exigeants sur la qualité du cacao...

Originaire de Panjas [département du Gers en région Occitanie], Samuel Maruta a fait une carrière à l'international dans la banque, avant de se reconvertir avec succès, «faiseur de chocolats». Les Marou, excellents !

 
Panjas où il vient retrouver son père Hiroshi et sa mère Josiane reste le village «madeleine de Proust» de Samuel Maruta. Il y est né en 1974, il y a été écolier… Puis ce fut le collège de Cazaubon, le lycée à Nogaro avant Science Po et l'ESSEC à Paris. Puis une carrière à l'international dans la banque… Tokyo, Singapour, Londres, Hanoï enfin où «l'envie d'autre chose» lui fit prendre une année sabbatique lors de laquelle «heureux hasard» à l'occasion d'un bivouac dans la jungle vietnamienne il rencontra «le provençal» Vincent Mourou, bien diplômé lui aussi et tout aussi désireux de «rebondir» professionnellement. Bientôt l'idée leur vint de s'intéresser au cacao vietnamien pour en faire «leur» chocolat. Les chocolats Marou («on a joué avec nos patronymes») qui aujourd'hui se vendent comme… des petits pains. Au Vietnam mais surtout à l'export (Etats-Unis, Japon, Corée, France, Suède…) à une clientèle gourmande qui ne mégote pas sur le prix. Hors de prix les chocolats Marou ? La tablette de 80 g que Samuel nous invite à croquer, se vend à Paris entre «6 et 8€» soit quatre fois plus cher que le chocolat industriel proposé en grande surface. Mais 80 grammes de ce chocolat noir sont moins cher qu'un paquet de cigarettes…
 
Pour faire de leur chocolat artisanal à base de cacao vietnamien («qui ne pèse que 0,1 % de la production mondiale») un produit gourmand de référence, Samuel et Vincent n'ont rien négligé.
 
Puisqu'ils avaient constaté que le goût, les arômes du cacao vietnamien différaient selon la région, le «terroir», des cacaoyers, pourquoi ne pas produire des chocolats de terroir ? Ce choix s'est révélé excellent. «Nous travaillons sur six provinces avec environ 25 agriculteurs producteurs de cacao». Six terroirs qui permettent à l'entreprise Marou d'offrir toute une variété de goûts, de saveurs. Une vingtaine au total dont un chocolat-café fameux !
 
«Pour obtenir cette qualité de chocolat nous sommes très exigeants quant à la qualité de la matière première. En leur payant 4000 dollars la tonne de cacao alors que le cours moyen est de 2000 dollars, nos producteurs savent que nous voulons le meilleur».
 
Partis «de zéro» en 2011, Samuel et son associé qui ont choisi de se définir «faiseurs de café» de préférence à chocolatiers, produisent 100 tonnes de chocolats Marou par an, emploient une centaine de salariés, exploitent leurs deux boutiques vietnamiennes et continuent à prospérer.
 
Le petit-fils d'albert
 
Le petit-fils Hiroshi Maruta, le père de Samuel, est arrivé à Panjas depuis son Japon natal dans les années 60 pour exercer en tant que sexeur de volailles. Un métier, un savoir-faire qu'il a bien développé au long de sa carrière professionnelle. Hiroshi vit à Panjas comme Josianne, née Destouet, la mère de Samuel. «Mon grand-père Albert Destouet était le correspondant de La Dépêche du Midi sur Panjas» se souvient le petit-fils, heureux que son épouse australienne apprécie aussi les séjours en Armagnac comme leurs deux enfants. «Nous nous sommes mariés à Panjas. Quand j'ai décidé de réorienter ma vie professionnelle, j'ai été tenté de quitter le Vietnam et de venir entreprendre quelque chose dans le Gers. Mais quoi ? Je n'ai pas trouvé… Et c'est alors que le projet chocolat s'est précisé…». Samuel le promet, si un commerce (le café-resto ?) vient à rouvrir à Panjas, il fera en sorte qu'il soit… point de vente des chocolats Marou vendus dans quelques boutiques à Paris et autres grands villes françaises mais nulle part encore dans le Gers. Peut-être le nouveau distributeur France que mettent en place Samuel et Vincent trouvera-t-il à proposer ces chocolats de terroir à Auch, Lectoure et ailleurs en Occitanie.
 
B.D.
 
(Source info: www.ladepeche.fr)
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