Une filiale d'AvH pour désaliniser le delta du Mékong

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Une filiale d'AvH pour désaliniser le delta du Mékong

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Rent-a-port a imaginé des micro-usines de désalinisation pour sauver le delta du Mékong. © rv

Pour lutter contre la salinisation du delta du Mékong, Rent-a-Port a imaginé un système de petites éoliennes et d’unités de désalinisation, placé sur des barges pour atteindre des endroits reculés.

Le gouvernement vietnamien va signer ce jeudi à Paris une déclaration d’intention avec la société belge Rent-a-Port, filiale à 72% du holding Ackermans & van Haaren, pour prendre à bras-le-corps le problème de la salinisation du delta du Mékong.

La volonté? Trouver les fonds nécessaires pour fabriquer cinq exemplaires pilotes de micro-unités de désalinisation renouvelables, ainsi que pour mener une étude de faisabilité sur leur déploiement à grande échelle. "Le gouvernement vietnamien envisage d’en construire 250 exemplaires dans les trois ans au Vietnam, avec l’aide d’un financement de la Banque mondiale", explique Marc Stordiau, CEO de Rent-a-Port.

Victime des changements climatiques

Le delta du Mékong est un véritable grenier à riz, qui fait non seulement vivre des millions de Vietnamiens, mais aussi une partie de l’Asie, puisque le Vietnam est le deuxième exportateur de riz au monde. Mais il est menacé par un grave problème de salinisation de ses eaux. Les changements climatiques entraînent en effet une diminution du débit du fleuve en eau douce, fortement aggravée par les prélèvements effectués en amont du fleuve, notamment en Chine, pour les barrages et l’irrigation.

Et la montée du niveau des mers fait le reste: à marée haute, l’eau saline fait intrusion jusqu’à près de 100 kilomètres à l’intérieur des terres, menaçant 200.000 hectares de rizières. "À 80 kilomètres de la côte, l’eau présente la moitié de la salinité de l’eau de mer, ce qui la rend impropre à l’irrigation des rizières. Le problème est énorme, et occupe régulièrement la une des médias locaux", souligne Marc Stordiau.

Rent-a-Port est active depuis 20 ans au Vietnam, où elle est notamment occupée à démultiplier la surface de la zone industrielle à proximité de la ville de Hai Phong. Et elle a développé des liens solides avec les autorités locales, qui l’ont conduite à imaginer une solution avec sa filiale Rent-a-Port Green Energy.

Le système, qui est en cours de brevetage, combine deux unités de production d’eau douce placées dans des conteneurs, qui filtrent ensemble 400 mètres cubes par jour grâce à la technique de l’osmose inverse. De quoi fournir en eau douce plus de 40 hectares de rizières.

Elles sont alimentées par deux petites éoliennes sans boîte de vitesses, ce qui diminue les coûts d’entretien. Des éoliennes qui pourraient venir du Japon, mais aussi de la société flamande Vyncke, et qui peuvent être érigées grâce à un simple treuil, et repliées quand un typhon menace.

Elles sont accompagnées de batteries qui, grâce à un logiciel, prennent le relais pour arrêter la pompe en douceur et rincer les membranes quand le vent tombe, l’installation ne pouvant être stoppée brutalement sans dommage.

2,4 millions de dollars

Le système peut être placé sur deux barges afin d’atteindre des endroits reculés. Son coût: 2,4 millions de dollars. Une autre version, meilleur marché, sera elle testée à terre, sur les digues de la rivière et à l’intérieur des rizières.

Une société française travaille de son côté sur une solution assez similaire, mais alimentée par des panneaux solaires.

Le gouvernement vietnamien et Rent-a-Port vont se mettre ensemble à la recherche du financement nécessaire pour les cinq prototypes et l’étude qui les accompagne. L’espoir est d’avoir un premier prototype opérationnel l’an prochain, et si le concept donne satisfaction, un déploiement à grande échelle à partir de 2019.

À terme, Rent-a-Port imagine que ces micro-usines de désalinisation pourraient aussi être utilisées pour produire de l’eau potable, insuffisante en période de sécheresse. "Cette solution aurait aussi de l’intérêt pour d’autres pays dans le monde qui disposent de vent et d’insuffisamment d’eau potable, comme la Mauritanie, le sud du Maroc, la Namibie, le Sénégal ou le Mozambique", pointe Marc Stordiau.

(Source info: www.lecho.be)
 

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