La VinFast VF e35, un SUV 100 % électrique du « segment » D (Tiguan, le BMW X3, DS7), arrivera sur nos routes dans un peu plus d’un an. | VINFAST

Le constructeur vietnamien part à la conquête de l’Europe et de l’Amérique du Nord avec des voitures électriques à charge ultra-rapide.

Octobre 2018, Mondial de l’automobile de Paris. Sous une pluie de flashs, David Beckham sourit aux photographes sur le tapris rouge du Hall n° 1. La star du foot anglais est venue prêter son image au lancement d’une nouvelle marque automobile. VinFast, c’est son nom, n’a alors que quelques mois d’existence. Mais un solide compte en banque.

David Beckham et Trân Tieu Vy, Miss Vietnam, lors du lancement officiel de la marque au Mondial de Paris 2018. | ARCHIVES VTV

Car, derrière ce nouveau constructeur, se trouve le discret Pham Nhat Vuong, 53 ans, l’homme le plus riche du Vietnam, patron de VinGroup, un conglomérat privé présent dans l’immobilier, le BTP, le tourisme, les hôpitaux, les centres commerciaux, l’éducation…

Un empire qui pèse 14 milliards d’euros

Après des débuts dans les années 1990, en Ukraine, comme fabricant de nouilles instantanées, il est aujourd’hui à la tête d’un petit empire qui emploie 70 000 salariés, pèse 14 milliards d’euros et représente, à lui seul, 2,2 % du PIB (la richesse produite) du Vietnam.

Pour s’attaquer à l’automobile, Pham Nhat Vuong a déboursé près de quatre milliards d’euros, rien que pour la construction, en un temps record (21 mois) d’une usine flambant neuve. dans le nord du Vietnam. Ultra-automatisée, elle est capable de produire 250 000 voitures par an. Pham Nhat Vuong s’entoure aussi d’experts en débauchant du beau monde chez General Motors, BMW, Tesla, Apple… Et pour le design, quoi de mieux que le mythique bureau d’études italien Pininfarina ?

L’usine VinFast de Haiphong, à l’est de Hanoï (nord du Vietnam) est capable de produire 250 000 voitures et 500 000 scooters par an. | VINFAST

Des modèles 100 % électriques

Après un tour de chauffe sur le marché local (30 000 véhicules écoulés en 2020), VinFast part aujourd’hui à la conquête de l’Europe et de l’Amérique du Nord, avec des voitures 100 % électriques. Le credo de la marque ? Des voitures premium au prix d’une voiture moyenne​, résumait, en octobre 2018, l’américain David Lyon, le directeur du style, ancien de chez GM.

À la manœuvre, un nouveau PDG, l’allemand, Michael Lohscheller, ex-patron d’Opel. Il a pris ses fonctions le 1er septembre 2021.

Malgré le Covid, nous avons réussi à maintenir notre plan de route comme prévu​, explique Jean-Christophe Mercier. Lui aussi vient d’arriver. Ce Français, ancien président de Nissan Europe, passé par Peugeot et Volvo, a rejoint VinFast cet été en tant que vice-président Europe.

Sa mission : tisser un réseau de sites en propre, pour s’affranchir des concessionnaires. À la manière de Tesla, on veut garder la maîtrise totale, de la construction à la distribution, jusqu’au service après-vente. ​En France, un site « pilote » ​pourrait voir le jour… à Rennes (Ille-et-Vilaine), glisse ce parisien tombé amoureux de la Bretagne (il vit une partie de l’année à Saint-Malo).

VinFast dévoilera ses deux modèles en novembre 2021, au salon de Los Angeles. ​« La commercialisation débutera en milieu d’année prochaine pour des livraisons en octobre-novembre 2022. » Se lancer seul, à l’heure où les constructeurs historiques resserrent les rangs, à l’image de Stellantis (né du mariage de PSA avec Fiat Chrysler en début d’année 2021), est un sacré défi : ​« L’électrification a changé la donne. Elle permet aux nouveaux acteurs de s’affranchir de nombreuses lourdeurs qui pèsent sur les constructeurs traditionnels. »

Surtout, VinFast avance un argument de taille pour faire la différence. Grâce à une technologie développée par son partenaire israélien StoreDot, ses batteries promettent de se chargert en un temps record : 80 % en quatre à cinq minutes et 100 % en dix minutes. Imbattable.

(Sources info: ouest-france.fr - VTV - Vinfast)