« La Francophonie pour moi, c’est la solidarité, la fraternité »

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Photo : vnexpress.net

Ceux qui ont suivi les cours de français à la télévision vietnamienne il y a quelques années connaissent tous le visage de Nguyen Thi Cuc Phuong. La vice-rectrice de l’Université de Hanoi a consacré toute sa carrière à la promotion de la langue française. Et ses efforts ont été récompensés puisqu’elle vient de recevoir le prix d’Honneur du Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones au Vietnam (GADIF). Au micro de VOV, Nguyen Thi Cuc Phuong nous explique ce que le français représente pour elle.

Nguyen Thi Cuc Phuong : Une représentation n’est jamais fixe. Ça va changer avec le temps. Quand j’étais jeune à l’université, pour moi le français, c’était plutôt la culture, les œuvres littéraires que j’ai lues beaucoup, en vietnamien surtout, avec des traductions, et ensuite en français, quand j’ai commencé à avoir le niveau approprié. Mais après l’université, quand j’ai commencé à travailler comme enseignante, le français est devenu pour moi le moyen d’accéder à  des connaissances didactiques ou professionnelles dont j’avais besoin pour développer ma carrière. Et maintenant en tant que gestionnaire de l’université, le français continue à me permettre de lire des documents portant sur plusieurs domaines : la gestion, le management, le contrôle de qualité universitaire, etc… et dans ce cas-là, le français est pour moi un outil d’aide très utile pour me fournir des connaissances en management et en gouvernance universitaire.

VOVworld : Comment votre travail avec le français a-t-il évolué au fil des années ?

Nguyen Thi Cuc Phuong : Comme je viens de vous le dire, après l’université j’ai travaillé comme enseignante. Ensuite je suis allée au Canada, plus précisément au Québec, pour faire un master et un doctorat en sciences de l’éducation. Après je suis rentrée au Vietnam, en 1998. J’ai travaillé, toujours à l’université, tout d’abord comme enseignante de français, ensuite comme enseignante de traduction et d’interprétation. Et après à partir de 2002-2003, j’ai commencé à donner des cours de master et de doctorat à l’université de Hanoi. En fait, je pourrais dire que ma carrière, c’est d’abord l’enseignement du français langue étrangère, et d’autres matières comme la didactique du français langue étrangère, ou les méthodologies de la recherche.

VOVworld : Pourriez-vous nous parler un peu de l’enseignement du français langue étrangère (FLE) au Vietnam ?

Nguyen Thi Cuc Phuong : L’enseignement du FLE [français langue étrangère] au Vietnam connait des hauts et des bas. On a connu une période florissante, la période des classes bilingues où on a formé des milliers d’élèves, de la 1ère jusqu’à la 12ème classe. Maintenant, face à l’enseignement imposant de l’anglais dans les écoles, on trouve d’autres voies pour le français. Par exemple, dans des universités, on essaie de professionnaliser le français. C’est-à-dire qu’on ne s’arrête pas tout simplement à l’enseignement du français, mais on essaie de créer des filières de spécialités enseignées en français. Par exemple, le tourisme, la gestion des entreprises, le management, la communication… Tous ces spécialités peuvent être enseignées en français, et c’est ça la voie des départements de français ou des universités qui souhaitent maintenir le français comme moyen et outil langagier pour permettre aux étudiants d’avoir accès à des savoirs et savoir-faire francophones.

VOVworld : Maintenant que vous êtes vice-rectrice de l’Université de Hanoi et que vous êtes très occupée, comment faites-vous pour continuer à contribuer à la promotion de la Francophonie ?

Nguyen Thi Cuc Phuong : J’occupe le poste de vice-rectrice de l’Université de Hanoi depuis six ans déjà, mais je n’ai jamais « quitté » le français. Je travaille toujours avec mes collègues au Département de Français sur différents projets. Par exemple, je planifie avec eux des projets de coopération avec des universités francophones. Mais il y a d’autres projets intéressants comme la création d’une plateforme d’enseignement du français à distance, que l’on appelle Innofle, c’est un projet financé par l’Organisation Internationale de la Francophonie… De toute façon, j’essaie d’organiser mon temps, mon agenda pour continuer à enseigner dans les programmes de master et de doctorat et d’accompagner mes collègues du Département de Français. Je les aide à régler des difficultés, soit administratives, soit financières.

VOVworld : Que signifie pour vous le fait de recevoir le prix d’Honneur du GADIF ?

Nguyen Thi Cuc Phuong : C’est un prix d’Honneur, donc évidemment c’est un honneur pour moi. Je considère le prix d’Honneur du GADIF comme un prix collectif, et non un prix individuel. Je n’aurais jamais eu ce prix s’il n’y avait pas mes collègues du Département de Français qui sont toujours à mes côtés, qui m’accompagnent dans tous les projets. La Francophonie pour moi, c’est la solidarité, la fraternité. On travaille en équipe, on ne travaille jamais seul. C’est pourquoi je partage ce prix avec tous mes collègues vietnamiens, et aussi avec les partenaires, avec qui j’ai eu la chance de travailler. Je ne travaille jamais toute seule, même en enseignement à la télévision vietnamienne, il y a toujours des collègues français et vietnamiens qui travaillent avec moi. Pareil pour d’autres projets.

Hoa Ha

(Source info: VOVworld)

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