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Un chaudron bouillonnant

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Le XXIe siècle, annoncé comme le « siècle chinois », sera-t-il celui d’une déflagration en Asie-Pacifique ? Certes, les conflits territoriaux ne datent pas d’aujourd’hui. Certains remontent même à la fin du XIXe siècle (notamment la question des îles), et aucun n’a été réglé lors du grand partage de la conférence de Yalta en 1945, auquel les pays concernés n’ont pas participé — le Japon pour cause de défaite, la Chine et la Corée en raison de la guerre civile, le Vietnam ou les Philippines par suite de l’occupation occidentale. Les problèmes ne sont donc pas nés avec une soudaine agressivité chinoise. D’ailleurs, la querelle entre Pékin et New Delhi a commencé en 1962.

En revanche, l’affirmation de la Chine sur la scène diplomatique a avivé les peurs et engendré une poussée nationaliste sans précédent depuis l’après-guerre. Ravalé au troisième rang économique mondial, incapable de sortir d’une récession rampante depuis deux décennies, le Japon de M. Abe Shinzo, premier ministre, cherche à souder le pays autour du culte d’une nation forte : « Japan is back », répétait celui-ci pendant la campagne électorale de 2012. D’où ses visites revendiquées au temple Yasukuni où sont honorés des criminels de guerre, qui mettent en émoi Pékin comme Séoul. Ou encore ses démonstrations de force autour des îles Senkaku/Diaoyu.

La Chine de M. Xi Jinping n’est pas en reste, qui laisse faire, voire encourage les provocations autour de ces dernières mais également à proximité des îles Spratley, revendiquées, entre autres, par le Vietnam, pourtant le moins hostile de ses voisins. Le président multiplie d’autant plus les déclarations tonitruantes pour l’extérieur qu’il mène à l’intérieur une vaste purge anticorruption qui, selon son expression, touche « aussi bien les mouches que les tigres », parmi lesquels l’ancien patron de la sécurité intérieure ainsi qu’un ex-général des armées… Il faut rassurer les troupes.

Troisième grand acteur de ce jeu dangereux : les Etats-Unis, qui ont décidé d’opérer un tournant vers l’Asie et renforcé leurs liens stratégiques —avec les Philippines, l’Australie et même le Vietnam ! Si la Chine ne peut afficher aucune alliance de ce type, elle compte sur ses énormes réserves financières et sur son dynamisme économique pour séduire ses voisins. Ne vient-elle pas d’aider la Russie, mise au ban par l’Occident ? Moins par esprit de camp que par opportunisme antiaméricain. L’Amérique l’obsède (et réciproquement).

Selon Michael Pillsbury, spécialiste des questions militaires sino-américaines, « un article de la revue Proceedings de l’US Naval Institute intitulé “Prévenir le dragon” proposait, en février 2014, de poser des mines sous-marines offensives le long de la côte chinoise pour en fermer ainsi les principaux ports et détruire ses lignes maritimes de communication (1) ». De leur côté, les généraux chinois réclamaient, en 2013, de nouveaux moyens « pour combler en quantité et en qualité le fossé entre la Chine d’une part, la Russie et les Etats-Unis d’autre part », toujours selon Pillsbury. Chacun cherche des arguments pour justifier des dépenses militaires qui explosent, comme en Asie, ou pour tenter d’en endiguer la baisse, comme aux Etats-Unis.

La Chine, dont « les forces de défense maritimes n’étaient pas compatibles avec son statut et son image de grande puissance (2) », a multiplié par trois son budget militaire entre 2002 et 2012. La Corée du Sud l’a doublé, et le Vietnam plus encore (+133 %). L’Inde l’a augmenté de plus d’un tiers. Et si celui du Japon apparaît stable, c’est qu’une partie échappe à la comptabilité habituelle. Pékin y consacre officiellement 2,1 % du produit intérieur brut, l’Inde 2,4 %, la Corée du Sud 2,6 %, les Etats-Unis 3,8 %.

Si dangereuse soit-elle, la situation ne ressemble en rien à celle de la guerre froide. Aucune compétition de système n’oppose Pékin et Washington. Non seulement tous deux sont des partisans du libéralisme économique — à peine plus étatiste ici que là —, mais leurs économies dépendent dorénavant l’une de l’autre.

On assiste plutôt à une nouvelle forme de rivalité entre une puissance montante qui veut compter au nombre des grands de ce monde et une puissance au faîte de son pouvoir qui ne veut rien lâcher. Théâtre de leur rivalité, l’Asie devient un chaudron bouillonnant.

Martine Bulard

(1) Michael Pillsbury, « China and United States are preparing for war », Foreign Policy, 13 décembre 2014.

(2) Lucio Blanco Pitlo III, « Is China’s coast guard troubling the waters ? », East Asia Forum, 20 décembre 2014.

http://www.monde-diplomatique.fr/mav/139/BULARD/52564

 

 

 

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