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Vietnam : comment réussir une deuxième "révolution" économique ?

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Vietnam : comment réussir une deuxième "révolution" économique ?

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Le contexte en chiffres
Epées de Damoclès
Prix à payer pour la réforme des groupes publics
L’inquiétude est réelle. Pour Nguyen Duc Kien, vice-président de la commission des finances du Parlement, « la dette publique progresse trop vite. Surtout dans une période où la reprise et la croissance restent encore lentes. Nous devrons réduire nos dépenses ! » D’autres experts comme le célèbre économiste Nguyen Tran Bat, sont plus mesurés : « La dette publique n’est pas un problème en soi. Elle peut doper l’économie en temps de crise si sa gestion est judicieuse. La grande menace ici au Vietnam, ce sont des emprunts inconsidérés pour des investissements qui le sont encore plus, voire des malversations… Comme l’économie mondiale n’a pas retrouvé ses couleurs, le Vietnam aura probablement des difficultés à réduire sa dette avec les recettes espérées. » Troisième menace pesant sur l’économie du pays : les groupes publics. Le pays en compte environ 1300 dans l’aéronautique, les transports, les banques, la construction, l’énergie ou les chantiers navals. Le ministère du Plan et de l’Investissement est conscient du besoin urgent de réforme, comme nous le confie l’un de ses fonctionnaires : « Les conglomérats d’Etat génèrent près de 40 % du PIB mais sont responsables de 80 % de la dette contractée. Ils sont accusés de tous les maux à juste titre. Opaques, mal gérés, corrompus, au-dessus des lois, ces groupes pesaient en 2013 près de 45 % des investissements réalisés par le pays. Ils bénéficient de 60 % des crédits que les banques commerciales sont « incitées » à octroyer. » Alors qu’ils absorbent 70 % des aides au développement, ils contribuent seulement à hauteur de 30 % à la croissance, et cumulent 61 milliards de dollars de dettes, soit la moitié de la dette publique du Vietnam.
« Quelques-uns d’entre eux possèdent même des dettes de trois à dix fois supérieures à leurs capitaux, reconnaît l’agent du ministère. Et des erreurs ont été commises, faisant perdre à l’Etat des milliards de dollars ! »
Les milliards se sont volatilisés, mais les autorités ne cachent plus les problèmes sous le tapis. Car l’heure est au nettoyage en prévision des traités de libre-échange internationaux à venir. Le Premier ministre Nguyen Tan Dung a pris des mesures pour accélérer la privatisation des mastodontes publics. Malgré sa volonté affichée, la tâche reste néanmoins ardue. Car ces groupes publics sont devenus des entrelacs inextricables d’intérêts politiques et privés avec des sociétés en cascade. Pour remettre tout cela au propre, il y aura un prix à payer dont personne ne saurait prédire le montant.
L’espoir mis dans les traités de libre-échange
Ingrédients de la deuxième « révolution » économique
Il est 5 heures du matin à Saïgon, capitale économique du Vietnam. Ici, on se lève tôt. Le soleil aussi. On est si près de l’équateur. L’immense portail coulissant de la zone de production industrielle Tan-Thuan (Tân Thuận) se met en mouvement. Soudain, le calme matinal est rompu. Comme les abeilles ouvrières sortant des ruches, des milliers de travailleurs, en motocyclettes et à vélo, se croisent dans le bruit et la fumée des moteurs. Les uns quittent leur shift de huit heures, les autres le débutent. Dans ces usines de textile, de chaussure en sous-traitance, machines, hommes et femmes ne dorment jamais. Nguyen Thi Tâm est une ouvrière de 24 ans originaire de Nam-Dinh, une province du centre nord du Vietnam. Préposée à l’étiquetage des chaussures, elle coupe le contact de sa vielle moto Honda modèle Dream, version « copie » chinoise. « La production augmente un peu plus, confie-t-elle. Ce n’est pas comme avant, mais c’est mieux que rien ! J’ai pu faire 2 heures supplémentaires par jour cette semaine. Ça m’aidera à la fin du mois, car tout devient plus cher : la nourriture, le carburant… Bon, je vais me coucher ! » Un peu plus tard, à environ 25 km de là, dans le district 9. Le « Saigon Hi-Tech Park » met lui aussi en scène son ballet des travailleurs, mais dans une autre ambiance. Les deux roues, plus rares, ont cédé la place aux voitures particulières et aux nombreux bus affrétés par les entreprises de haute technologie dont l’Américain Intel. Ici, point de lignes de production de chaussure, ni de jeans au kilomètre. Le géant américain du semi-conducteur a investi plus d’un milliard de dollars dans son immense usine de production et d’assemblage de micro-processeur – des « FCBGA » (Flip Chip Ball Grid Array ou puces utilisant des billes métalliques) destinés aux appareils mobiles. La septième plus grande usine Intel dans le monde.
Trân Son, 32 ans, originaire de Cân-Tho, une ville du delta du Mékong, possède un diplôme d’ingénieur en micro mécanique. Mais chez Intel, il est technicien supérieur et s’occupe du contrôle qualité. « Mon salaire est de 900 dollars, sans compter les avantages sociaux et les heures supplémentaires. Ce n’est pas mal du tout comparé à ce que peut payer une entreprise vietnamienne. Je travaille et en même temps, je suis des formations continues offertes par l’entreprise, et des cours du soir d’anglais technique que je paie moi-même. Je vais investir aussi dans un master de télécom dispensé par une faculté privée singapourienne. Mon rêve ? Un poste d’ingénieur design ! »
Voilà deux témoignages dits avec des sourires et la pudeur caractéristique des Vietnamiens. Pourtant, la même inquiétude est palpable. L’ouvrière et l’ingénieur sentent que les entreprises vietnamiennes – 90 % sont de très petites entreprises, des PMI-PME sans capitaux solides – dépendent des technologies étrangères, surtout chinoises. A vrai dire, les parcours de Tâm et de Trân Son illustrent la réalité de l’économie vietnamienne. Son dynamisme et sa croissance viennent en majorité du secteur de la sous-traitance — qu’elle soit textile ou high-tech —, de l’exportation de produits agricoles non transformés et des ressources naturelles brut comme le pétrole. Les secteurs financiers, les services, les produits transformés et la haute technologie, des logiciels au numérique, font certes des débuts prometteurs.
Mais ils restent encore marginaux dans le PIB vietnamien. Pourtant, tous ces ingrédients feront demain la deuxième « révolution » économique du Vietnam. Ils l’aideront à sortir de son statut « d’émergent ».
Pour l’économiste Le Dang Doanh, le pays doit « construire une véritable économie de production et de transformation », afin de réduire la dépendance aux industries de sous-traitance et à l’exportation de matières premières. Pour réussir, conclut Le Dang Doanh, le pays sera obligé de « révolutionner ses structures et sa pensée économique. Ce sera douloureux mais nécessaire ! »
https://asialyst.com/fr/2015/07/08/vietnam-comment-reussir-une-deuxieme-revolution-economique/
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