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Christina Noble et les enfants du Vietnam - “Je me sens très proche de ceux qui cumulent les souffrances”

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Christina Noble a créé sa fondation, des orphelinats, des centres de rééducation pour aider les enfants du Vietnam. C'est parce qu'elle a elle-même connu de grandes souffrances qu'elle vient en aide à des milliers d'enfants aujourd'hui.

 

Paris Match. Qu’est-ce qui vous a donné la force de créer votre fondation ?


Christina Noble. J’ai vécu cette inégalité, cette ségrégation. Je la comprends mieux que personne. A l’école, on m’a trop souvent fait ressentir que je ne ­valais rien, que j’étais stupide parce que nous étions pauvres. Très jeune, j’ai compris, j’ai vu cette fracture qui séparait les individus. J’aimais déjà secourir les autres.

Le chant pour lequel vous étiez très douée vous a-t-il aidée ?


Oui, certainement. Quand j’étais petite, j’adorais chanter pour les enfants, pour ma mère aussi. Je construisais des ­estrades et je me hissais dessus. J’aimais l’interaction que cela provoquait entre les uns et les autres. Et puis, cela me permettait de gagner un peu d’argent pour aider ma famille. A la maison, nous ­n’avions rien, mais ma mère m’a appris à être ­généreuse et à partager. Quand elle est morte, cela a été la destruction de notre famille et une grande épreuve.

Votre père était violent, alcoolique, et, n’a pas su s’occuper de vous. Lui avez-vous pardonné ?


Je n’ai pas de haine, j’aime mon père. Quand il était paralysé par l’alcool, le ­regard vide et absent, il voyait sur les murs les ombres de son passé, le temps où il pensait ­devenir champion de boxe. Mon père vivait dans la nostalgie, pas dans le présent.

 

"Dans mes songes, je voyais des enfants dans la poussière, les yeux emplis de douleur"

Pourquoi avez-vous décidé d’œuvrer au Vietnam ?


Je ne l’ai jamais compris. Je ne connaissais pas ce pays. Ma vie était vraiment difficile et j’avais besoin de rêver. Dans mes songes, je voyais des enfants dans la poussière, les yeux emplis de douleur. Je ressentais leur peur et leur peine. J’ai demandé à ma voisine où se trouvait le Vietnam, elle m’a répondu que c’était loin et qu’il y avait la guerre. Sans doute suis-je la seule femme en ­Irlande qui ait concrétisé son rêve ensuite !

Vous êtes quasiment devenue mère à 10 ans lorsque vous avez dû vous occuper de vos frères et sœurs à la mort de votre mère. Est-ce ainsi que vous êtes devenue Mama Tina ?


Je m’occupais d’eux avant la mort de ma mère, car elle a été malade longtemps. Après, j’ai fait de mon mieux. Mes jeunes frères et sœurs ont commencé à m’appeler « maman ». C’était difficile, je devais trouver de l’argent. On avait froid, on avait faim. On ramassait ce qu’on trouvait dans la rue. Nous étions sales. Ma plus jeune sœur rêvait d’une grande poupée et je n’ai pu lui en trouver qu’une petite… Je n’ai jamais oublié sa déception.

 

"Je n'ai pas voulu sombrer, mais au contraire, aider ceux qui souffrent à croire en eux"

Votre action est-elle une réponse aux douleurs de votre enfance ?


Sans doute. Marche après marche, je me suis reconstruite. Très tôt, j’étais déterminée à devenir une battante, pas une perdante. Je n’ai pas voulu sombrer mais, au contraire, aider ceux qui souffrent à croire en eux. J’ai enduré beaucoup, et c’est pour cette raison que je comprends ceux qui cumulent les souffrances.

On vous a retiré Thomas, votre enfant né d’un viol. S’occuper des enfants ­orphelins est-il un moyen de guérir ce chagrin ?


Aller au Vietnam pour aider les ­enfants ne m’a pas permis d’en guérir. C’était un très beau bébé et je n’ai pas imaginé qu’on me le prendrait. Le viol dont il est issu et la séparation, cela a été très brutal, mais je n’ai jamais ressenti autre chose que de l’amour pour lui. Personne n’a réussi à briser le lien que j’ai avec Thomas. Je n’ai pas de mots pour décrire le degré de mon chagrin de ne jamais l’avoir retrouvé. Et je n’ai jamais cessé de l’aimer.

 

"Je ne pouvais pas me résoudre à voir ces enfants des rues rejetés"

Quand vous êtes arrivée au Vietnam il y a vingt-neuf ans, par quoi avez-vous commencé ?


Le plus difficile a été de trouver de l’argent. La pauvreté y était tellement ­répandue. Alors, même si au départ c’était une goutte d’eau dans un océan, je ne pouvais pas renoncer et je me suis battue avec l’administration pour avoir le droit de continuer. J’étais déterminée, même si une fois ou deux j’ai été prête à tout abandonner. Mais quand je voyais ces mères, après la guerre, qui ne s’en sortaient pas, j’ai voulu créer un centre médical pour enfants. C’est ainsi que cela a commencé. Je ne pouvais pas me résoudre non plus à voir ces enfants des rues rejetés et appelés “poussière de vie”. Aujourd’hui, ma fondation s’est développée, mais elle a toujours de gros besoins.

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Qu’est-ce qui vous semble le plus urgent ?


Aujourd’hui, le trafic d’organes et l’exploitation des très jeunes filles pour récupérer leurs bébés sont les dangers qui guettent. Je ne comprends pas qu’on laisse le destin de ces ­enfants être ­détruit. Ils sont notre futur. En Mongolie, j’essaie de secourir des petites filles qui ont été adjugées plusieurs fois aux enchères et dans plusieurs pays. J’ai vu des enfants se mutiler le visage avec un verre pour ne pas être vendus, des fillettes de 10 ans accoucher. Nous devons nous lever tous ­ensemble pour lutter contre ces trafics d’enfants. Maintenant, je dis stop, ça suffit !

Vous pensez que les gouvernements n’agissent pas ?


Pas suffisamment. Et je me demande pourquoi ils laissent faire. Qui, aujourd’hui, s’occupe vraiment de ces problèmes ? Pourquoi autant de personnes fuient-elles leur pays ? Ce sont aux gouvernements d’agir, les associations ne suffisent pas. Regardez ce qu’on fait subir aux filles en Syrie et au Nigeria ! Il y a les riches d’un côté et les pauvres de l’autre. Et puis, les insectes, ceux qui ne sont rien. Ce n’est pas tolérable ! Qu’on arrête de les exploiter ! Il faut avoir le courage de dire la vérité. Les gens se mobilisent au moment d’une catastrophe parce qu’ils sont émus, mais après, cela s’arrête. Mon rêve est que nous nous ­levions tous ensemble dans le monde entier pour lutter contre l’exploitation de la misère.
Le 19 octobre, sortie en DVD du biopic « Christina Noble » de Stephen Bradley.

http://www.parismatch.com/Actu/International/Je-me-sens-tres-proche-de-ceux-qui-cumulent-les-souffrances-Christina-Noble-et-les-enfants-du-Vietnam-823037

 

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