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Escale à la villa Phuc Tao à Hoi An

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Escale à la villa Phuc Tao à Hoi An

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Nuit blanche dans un bus

J’avais pris soin de coincer la petite lampe torche de mon téléphone entre le menton et le torse pour tenter de lire quelques pages d’un bouquin de Duong Thu Huong. Je me disais que cela m’aiderait certainement à tuer le temps, coincé dans mon petit siège couchette, aux premières loges du sleeping bus qui nous emmenait à Hoï An. Mais il n’y avait rien à faire, impossible de faire quoi que ce soit d’autre que de fixer la route devant moi, les bras solidement amarrés aux accoudoirs de ma banquette, à espérer que l’autobus ne percute pas une moto ou pire un camion venant dans l’autre sens. Nous étions évidemment tombé sur l’un des ces chauffeurs complètement fêlés qui ne prennent plaisir à conduire qu’à partir du moment où ils ont le pied coller au plancher. Et celui-là était particulièrement fougueux. Et ne pouvant se satisfaire de la seule conduite de son véhicule, il psalmodiait toute la nuit des prières issues d’un petit livre noir qu’il tenait coincé entre ses jambes. Impossible de dormir, impossible de lire, impossible de boire, il fallait juste attendre, attendre le moment où tout se finirait. Je ne sais même pas pourquoi l’homme priait, convoquait-t-il les ancêtres, implorait t-il le pardon des esprits ou bien invoquait-t-il la protection d’êtres supérieurs pour que le trajet se passe sans encombre ? Mais dans ces cas là, ce ne sont certainement pas tes prières qui nous sauveront, lève le pied bonhomme, je t’en prie, lève le pied. Il n’entendra pas mes supplications.

rues hoi an

Évidemment le lendemain, lorsque l’autocar stationne dans les faubourgs de la ville d’Hoi An, la moitié des passagers n’ont pas encore réussi à s’endormir. Les visages sont livides, les traits tirés, certains ont les yeux injectés de sang. Nous nous traînons péniblement dans la cour intérieure d’un petit café qui doit certainement faire la plus grande partie de son chiffre avec l’arrivée des bus de nuit, en provenance de toutes les provinces du Vietnam. Deux hommes assez âgés, la soixantaine je dirais, même si il m’est toujours difficile de donner un âge aux vietnamiens, sont au service. Pas vraiment pressés évidemment, mais c’est habituel ici. Sur le menu du restaurant, nous hésitons longuement avant choisir nos plats. Toujours les mêmes formules pour touristes affamés, même si je dois bien l’avouer, à cette heure-ci en fait, il m’importe peu d’avaler un continental, un american ou bien un english breakfast. D’autant que dans l’assiette finalement, la différence est mince. Un peu plus de tomates dans celui-ci, du beurre dans un autre, une confiture pour le troisième. A la table d’à côté, un groupe de jeunes japonnais en vacances déambulent aux quatre coins de la cour. Deux jeunes hommes font sans arrêt des allers-retours aux toilettes pour des retouches coiffures ou bien un brin de toilette. En cuisine, on entend les poêles qui crépitent et l’on voit les deux hommes s’affairer, avec le secours d’une vieille dame arrivée de nulle-part, sans doute était-elle partie faire quelques courses pour faire face à l’afflux de clients, nombreux à cette heure matinale. Voici enfin nos assiettes que nous avalons en vitesse, sans la moindre satisfaction. La fatigue l’emporte sur tout, plus de goût, plus d’énergie, presque plus de plaisir.

La villa du bonheur

A cette heure-ci la ville est encore calme, presque personne dans les rues excepté quelques taxis qui attendent les passagers du bus. Les rues sont calmes, les maisons basses, on respire ici, à la différence d’autres villes du pays qui bouillonnent en permanence. Je regarde ces petites maisons colorées qui ressemblent déjà à un décor de cinéma avec leur petits volets en bois peint.

Vers neuf heures, peut-être dix, enfin je ne sais plus très bien, nous quittons le café pour sauter dans un taxi qui nous emmène vers l’extérieur de la ville, sur la route de la plage, où nous avons réservé deux chambres dans un petit hôtel récent prénommé la Villa Phuc Tao. Une jeune hôtesse du nom de Phuong Phang nous invite à prendre place dans le petit salon, le temps qu’elle termine les formalités avec d’autres voyageurs sur le départ. On nous sert presque immédiatement une petit jus de fruit, comme il est de coutume dans certains établissements d’Asie. La jeune fille parle un excellent anglais, ce qui est presque une exception au Vietnam. Elle nous apporte tout un tas de formulaires à remplir et à signer, puis prend le temps de nous expliquer en détail le fonctionnement de la maison. Elle est touchante lorsqu’elle s’applique à prononcer avec soin certains mots, tout en exagérant l’accent anglais. Un jeune homme nous installe dans les chambres 202 et 205, au premier étage. Elles sont spacieuses et toutes neuves, l’une avec un lit double, l’autre des lits jumeaux. Sur le lit, la femme de chambre a disposé une étoffe qu’elle a patiemment plier à la manière des serviettes de table dans un mariage. Elle a certainement dû passer de longues minutes avant d’obtenir un résultat identique sur chacun des lits.

Sans le vouloir, nous avons provoqué la plus grande confusion auprès de tout le personnel de la pension. A l’évidence, voir deux hommes partager un lit double est une chose absolument inconcevable pour eux. Nous avons beau leur répéter que cela nous est parfaitement égal, il ne parviennent pas à le comprendre. Ils reviennent un par un, deux par deux, ou bien seul. Nous sentons un léger malaise, rien de méchant mais je crois que quelque chose nous échappe.

rizieres hoi an

Vers quatorze heures trente, nous sommes installés au bord de la piscine, seule activité possible à cette heure, après la nuit blanche d’hier. Partout dans la cour, il y a des plantes en pot, des roses trémières, des œillets d’Espagne ou des bonsaïs, plus loin des yukas et des arbustes en fleurs. Les branches d’un petit palmier frottent contre le coin de ma chaise longue. J’ai l’impression d’entendre le bruit d’une vieille balançoire, comme celles que l’on pouvait trouver au fond du jardin de nos grands-parents. Nous sommes quasiment seuls dans la villa, une tête dépasse par l’entrebâillement d’une fenêtre au premier pendant que deux voyageurs traversent la cour avant de prendre des vélos pour se rendre en ville.

Phuong Phang vient de m’apporter un Coca complètement gelé, à force que nous lui répétions que nous voulions des boissons fraîches. Toute la famille discute autour de la table du hall, tout en grignotant différentes petites graines multicolores disposées dans un plat de service en bois. Je ne comprends évidemment pas un mot de ce qu’ils racontent, mais leurs rires me font penser qu’ils échangent sur les derniers potins du quartier. Ils semblent occuper deux des chambres du premier étage, la mama est parfois installée sur le balcon et du linge sèche à la fenêtre. Souvent le soir, j’aperçois Phuong Phang ou sa collègue, emmitouflées dans une couverture, dissimulées derrière le comptoir de l’accueil. Ils doivent certainement passer la plus grande partie de leur vie ici, du matin lorsque nous nous levons, jusqu’au soir, souvent très tard. Toujours aux petits soins avec les clients, ils en font parfois même un peu trop. Merci, je vous en prie, pas de problème, profitez bien, sont des formules qu’ils utilisent une bonne centaine de fois pendant la journée. Au moindre mouvement, quelqu’un accoure pour s’assurer que tout va bien. L’hôtesse, le bagagiste, l’homme à tout faire, la lingère, chacun passe et repasse, jette un œil, esquisse un sourire. Une hospitalité qui devient même pesante par moment, surtout avec la fatigue. Lorsque je me lève du transat, on me demande si tout va bien. Quand je remonte dans ma chambre pour aller aux toilettes, on s’empresse de me demander où je vais. Lorsque nous prenons des vélos pour aller balader dans la campagne, on nous souhaite un bon après-midi suivit d’un « Enjoy ! ». Enjoy, un mot qui sort de la bouche de Phuong Phang quasiment à chaque phrase, mais qui finit petit à petit par perdre tout son sens. En même temps, je crois que j’ai ce sentiment surtout parce que je n’ai pas eu l’habitude d’être reçu comme cela, ailleurs au Vietnam. La mentalité des gens du centre semble bien différente de celle des provinciaux du sud. Un sourire sur un visage, voilà bien une expression que je n’avais presque pas entrevue depuis mon arrivée au Vietnam. Mais voilà, parfois on tombe au bon endroit, un petit hôtel tout neuf, ouvert depuis peu et dans lequel on ne demande qu’à accueillir des voyageurs étrangers. Évidemment une ambiance totalement différente des grands hôtels de Saigon ou du delta du Mékong qui voient défiler chaque jour des régiments entiers de touristes. Et pourtant, Hoi An est l’une des villes les plus visitées du pays, mais déjà je sens qu’elle me laissera un souvenir impérissable…

http://www.petits-voyageurs.fr/la-villa-phuc-tao-a-hoi-an/

 

 

 

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