La presse, même vietnamienne, en a peu parlé, mais il est un candidat à la présidentielle américaine injustement mis à l’écart, sans doute en raison de l’aridité de son programme électoral. Je vous laisse juger : réintégration immédiate et sans condition de Brian Johnson au sein d'AC/DC, ajout de Lemmy au mont Rushmore, peine de mort pour les auteurs de selfies, engagement pour une Cour Suprême sans drogue à l'horizon 2050…

Originaire d'Arizona comme Mc Cain, meilleur acteur que Ronald (revoir ces chefs d'oeuvres du cinéma indépendant que sont Prince of Darkness, Shocker et Wayne's World), meilleur golfeur (et encore plus born again) que Dobeuliou, meilleur cuisinier qu'Hillary, meilleur amant que Bill, meilleur animateur de casino que Donald, encore meilleur musicien que Giscard… au cours d'une carrière dont la probité sans faille et la longévité le hissent à la hauteur des Chirac et des Fidel Castro, il a fréquenté les plus grands génies du siècle passé : Zappa, Dali, Morrison, Ozzy… Bref, qui d'autre qu'Alice Cooper incarne mieux le rêve américain ?

I can't get a girl, cause I ain't got a car
I can't get a car, cause I ain't got a job
I can't get a job, cause I ain't got a car
So I'm looking for a girl with a job and a car

I can't go to school, cause I ain't got a gun
I ain't got a gun, cause I ain't got a job
I ain't got a job, cause I can't go to school
So I'm looking for a girl with a gun and a job

Conscient du fait qu'environ 9 % des présidents américains sont assassinés au cours de leur mandat, (et imitant ainsi Raspoutine qui prenait du cyanure pour se prémunir des tentatives d'empoisonnement), il se prépare à la fonction en s'auto-décapitant lui-même assez régulièrement, de préférence en public mais aussi, nous dit-on, en privé.

Quel rapport avec le Vietnam, me direz-vous ?

Autant l'avouer, vous pensez que c'est la que le bât blesse. Vous attendez la tuile. The bollock in the potage. La mouche dans le lait.

J'entends d'ici vos insinuations perfides… Que faisait Alice Cooper en plein flower power ? Ou était-il pendant que la vermine beatnik se frittait avec les MP pour le désengagement américain au Vietnam ? Fumait-il des boulons avec le jeune Clinton en essayant de ne pas avaler * ? Se prenait-il des cantines avec le jeune Dobeuliou avant de découvrir la foi au fond d'une canette de Bud ?

Mais je vais vous dire une bonne chose : si votre parti-pris philosophique consiste à douter de tout,  à repeindre en noir les neiges éternelles,  à engluer dans le goudron de contrebande les cormorans les plus majestueux, alors nous ne parlons pas la même langue. Je sais que sous le plus ardent sourire de la plus envoûtante des madones, vous vous acharnerez à découvrir une fiente de pigeon, je sais qu'au cœur de la plus exquise des roseraies vous entendrez résonner l'hymne nazi… Non, non, mille fois non !

La vérité historique est irréfutable, attestée par plusieurs spécialistes, dont moi. Sagement, studieusement, irrémédiablement, Alice Cooper mordillait son crayon à papier, et s’échinait à finaliser les dernières lignes de son programme, rubrique « prévention des risques domestiques ». Écoutez Dead Babies et vous saurez.

Irréprochable, vous dis-je, notre homme est irréprochable. 

Vous me réciterez dix fois le star spangled banner avant mardi, et pendant que vous y serez, un petit God Bless America.

* n'y voyez aucune contrepèterie capillotractée
** celle-là, j'avoue, je j'ai piquée au Professeur Rollin