Drogue: Opium, Heroïne, Cocaine

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Drogue: Opium, Heroïne, Cocaine

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Opium et guerre en Asie du Sud EstHanoi et le traffic de drogueLongtemps hésitant, le Vietnam parie désormais sur la méthadone contre l'héroineElargir le programme de désintoxication par méthadone

 Au Vietnam, malgré la suppression des cultures de pavot et de cannabis et le contrôle accru du trafic des substances toxicomanogènes, la drogue, souvent venue de l'étranger, continue de faire des ravages.
La drogue pénètre dans le pays essentiellement par voie terrestre et principalement via les portes-frontières du Nord, du Nord-Ouest, du Centre et du Sud-Ouest. Et d'ajouter que la plupart des grands réseaux de trafic sont bien souvent établis par des dealers vietnamiens cherchant à se mettre en contact avec des trafiquants étrangers.

Ces 10 dernières années, le trafic et l'usage de drogue, tant dans la région que dans le monde, ont tendance à s'aggraver. Ainsi, de nombreux experts s'accordent à dire que le phénomène prend de l'ampleur. Le Vietnam n'a pas été épargné et au cours de ces 10 ans de lutte, les forces antidrogue (policiers, garde-frontières, douaniers...) ont découvert 116...505 affaires, saisi 1.308 kg d'héroïne, 5.443 kg d'opium, 7.284 kg de haschisch, 800.607 comprimés d'ecstasy, ainsi que de nombreuses armes blanches et armes à feu. De même, des centaines de réseaux ont été démantelés et 26.597 trafiquants et consommateurs interpellés...

SEVERITE: La législation vietnamienne est particulièrement sévère face aux délits concernant le trafic de stupéfiants. En effet, le code pénal vietnamien dispose que toute personne trouvée en possession de plus de 100 grammes d'héroïne ou de cocaïne, ou bien de plus de 5 kilos d'opium, ou encore de plus de 75 kilos de cannabis, est passible d'une peine de prison à perpétuité ou de la peine de mort

  

Opium et guerre en Asie du Sud Est

Ce vaste ensemble géographique a connu depuis un siècle et demi des bouleversements considérables, dans lesquels la drogue, en l’occurence l’opium, a joué, dès le milieu du XIXème siècle, un rôle prépondérant.
Pour obtenir des débouchés pour sa production d’opium en Inde, la Grande-Bretagne a conduit de 1840 à 1842 ce qu’il est convenu d’appeler la "guerre de l’opium" contre le régime affaibli des empereurs de Chine, afin de contraindre les autorités à laisser entrer librement sur leur territoire toutes quantités d’opium que les producteurs/exportateurs britanniques jugeraient rentable d’y écouler, d’abaisser les droits de douane sur ce produit, sans tenir aucun compte de la toxicomanie ainsi générée. Cette guerre, gagnée par le Royaume Uni, a contribué à répandre massivement la consommation d’opium en Chine, et a abouti à la cession du rocher de Hong Kong à la Couronne britannique. Le site, désert à l’époque, permettait de développer un port abrité en eau profonde idéal pour transborder les marchandises, dont l’opium, importées de ou exportées sur l’immense marché chinois.
Au XX ème siècle, cette région a été profondément marquée par la guerre de conquête déclarée par le Japon contre la Chine, qui fut le prélude à la Deuxième Guerre mondiale, et déstabilisa de manière durable l’ensemble du sud-est asiatique. L’écrasement du Japon fut loin d’annoncer un retour à la stabilité. Les débuts de la "guerre froide" ont marqué les luttes conduites en Indochine contre la présence coloniale française, pendant qu’en Chine le régime du maréchal Chiang Kai Chek était vaincu au terme d’une dure guerre civile par les communistes du président Mao. La défaite française à Dien Bien Phu en 1954, suivie de la partition du Vietnam et de l’indépendance du Laos et du Cambodge, n’apportèrent pas de véritable répit à une région devenue théâtre d’affrontements entre les deux blocs. Dès le début des années 60, la présence militaire américaine au Vietnam se fit sentir, jusqu’à l’évacuation de l’ambassade de Saïgon en 1975. Ces multiples soubresauts ont eu des retombées très marquantes en matière de drogue, pour l’essentiel l’opium et ses dérivés injectables ou fumables: l’héroïne.
Jusqu’en 1954, l’armée française, pour pallier les "insuffisances budgétaires" et parvenir à financer des opérations de "contre-guerilla", encouragea et protégea des cultures de pavot dans certaines zones montagneuses du Laos tenues par des minorités telles que les Hmong (aussi appelés Méo); des appareils et des véhicules de l’armée française transportèrent l’opium ainsi produit dans des enceintes militaires de la région de Saïgon où il était raffiné puis écoulé sur les marchés internationaux par des civils, souvent liés au "milieu corse".
La guerre "américaine" au Vietnam récupéra les usages français en la matière, à une plus grande échelle, alors que parallèlement, depuis 1949 et l’avènement du pouvoir communiste en Chine, les services secrets des Etats-Unis, avec l’aide de Taiwan, entretenaient une véritable armée secrète au Nord de la Birmanie. Ces troupes, les restes d’ armées "nationalistes" du Sud de la Chine, s’étaient réfugiées avec armes et bagages dans l’état Shan (au nord-Est de la Birmanie), et le gouvernement de Rangoon n’avait pas eu les moyens de les désarmer (contrairement à ce qui avait été fait par l’armée française au nord du Tonkin au même moment).
Dès le début des années 50, il devint évident que l’emploi initialement prévu de cette armée - un élément de la reconquête de la Chine pa r le maréchal Chiang Kai Chek réfugié à Taiwan depuis l’avènement des communistes - était chimérique. Progressivement, ces troupes du KMT (Kuo Min Tang, nationaliste)privées d’objectif réaliste et dont les ressources - injection de fonds, d’armes, munitions et vivres par les services spéciaux américains - diminuaient, ont été amenées à se tourner vers des activités à la fois lucratives et adaptées à leur position géopolitique.
D’importants camps d’entrainement, des cantonnements où les soldats et leurs familles résidaient hors opérations ont été installés non loin de la frontière thaïlandaise. Cette implantation fournissait une base logistique idéale pour contrôler - c’est à dire protéger et taxer- tous les flux d’échanges entre l’Etat Shan et le nord-Est de la Birmanie d’une part, et la Thaïlande d’autre part. A la fin des années 50 et pendant les années 60, l’armée secrète du KMT, entretenue conjointement par les Etats-Unis et Taïwan, exerçait un contrôle effectif sur la partie utile du "Triangle d’or", devenu pendant cette période la première zone de la planète productrice d’opium.
Au cours des vingt dernières années, la prédominance des forces du KMT dans le "Triangle d’Or", dont les cadres ont largement dépassé l’âge de la retraite, s’est progressivement amenuisée, non sans de nombreux et parfois sanglants soubresauts, pour laisser la place à de nouveaux opérateurs, plus jeunes et mieux en phase avec les réalités géopolitiques du moment.
  
OGD (Observatoire Géopolitique des Drogues) - France
 
 

Hanoi et le traffic de drogue

Au premier semestre, la police de la ville de Hanoi a découvert et mis fin à plus de 1.870 affaires de trafic de stupéfiant avec l'arrestation de 2.360 personnes. Les parquets populaires des ressorts municipal et du district ont traité plus de 1.230 affaires avec la poursuite en jugement de 1.410 personnes, soit une croissance de 129 cas par rapport au 1er trimestre 2010. Les forces de police de tous ressorts ont démantelé 79 lieux de prostitution et arrêté 411 proxénètes et autres intermédiaires. Le comité de pilotage municipal de la prévention et de la lutte contre le VIH/sida et la prostitution a demandé aux organismes, branches et ressorts administratifs de renforcer la sensibilisation de la population à la lutte contre les fléaux sociaux.

La désintoxication obligatoire, une mesure humaine?

Selon l'Agence Vietnamienne d'Information, "Le rapport publié récemment par Human Rights Watch (HRW) est dépourvu de fondement et dénature intentionnellement la réalité qu'est le travail des personnes se trouvant en centre de désintoxication au Vietnam".

C'est ce qu'a affirmé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères (MAE), Nguyên Phuong Nga, en répondant le 9 septembre à la question de correspondants sur la réaction du Vietnam suite à la publication le 7 septembre du rapport "The Rehab Archipelago : Forced Labor and Other Abuses in Drug Detention Centers in Southern Vietnam" (L'Archipel de la réhabilitation : le travail forcé et autres mauvais traitements dans les centres de détention des drogués dans le Sud du Vietnam).

"La désintoxication obligatoire est une mesure humaine, aidant les toxicomanes dans l'incapacité de sortir seuls de la drogue à se désintoxiquer. Elle consiste pour les toxicomanes à s'isoler de la société pendant une période afin d'éviter les sollicitations à la consommation, de prendre conscience des dangers de la dépendance, de recouvrer leur santé et leurs compétences professionnelles, leur donnant ainsi les conditions d'une meilleure réintégration sociale", a précisé Nguyên Phuong Nga.

"Ce point de vue de l'État vietnamien est conforme aux principes de traitement de la toxicomanie de l'Institut national sur l'abus des drogues (NIDA) du Département de la Santé et des Services humains des États-Unis (USDHHS), de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), ainsi que de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)", a-t-elle affirmé.

"Le traitement accordé aux toxicomanes est mis en oeuvre conformément à la loi vietnamienne, laquelle considère que l'usage illicite de stupéfiants n'est pas un acte criminel mais une infraction administrative, soumise en conséquence au régime de la loi administrative", a-t-elle poursuivi.

"Dans les centres de désintoxication, tous les actes portant atteinte à la santé ou à la dignité des toxicomanes sont interdits et sanctionnés par la loi. Pendant la période de désintoxication obligatoire dans les centres de désintoxication, les drogués peuvent toujours exercer leurs droits et leurs responsabilités conformément à la loi", a-t-elle souligné.

Le travail à fins thérapeutiques relève d'un processus de guérison de l'addiction pour permettre aux toxicomanes d'améliorer leur état de santé comme leurs compétences professionnelles, ainsi qu'élever leurs responsabilités envers leur famille et la société.

"La réalité de ces dernières années montre que la désintoxication obligatoire est une mesure humaine, efficace et bénéfique pour les toxicomanes, les communautés et la société. Grâce à des méthodes thérapeutiques sur les plans de la santé, de la psychologie, de l'éducation et du travail, les centres de désintoxication ont soutenu le traitement de dizaines de milliers de toxicomanes, leur permettant de ne plus user de stupéfiants, de recouvrer leur santé et d'améliorer leur comportement en société afin de rapidement retrouver une vie normale. Le taux de récidive au Vietnam a de plus en plus tendance à se baisser", a-t-elle estimé.

Pour répondre aux questions de correspondants sur le fait que le Bureau de l'ONU au Vietnam ait proposé au pays de réexaminer les mesures de mise sous surveillance administrative des drogués et prostitués, la porte-parole du MAE a déclaré que :

"Le Vietnam et l'ONU ont activement coopéré dans la prévention et la lutte contre la drogue et la prostitution, conformément aux exigences spécifiques et à la situation au Vietnam. Le placement des prostituées et drogués dans les centres d'éducation et centres de désintoxication est une mesure humaine dont la mise en oeuvre suit la loi. Dans les centres d'éducation et établissements de désintoxication, cette dernière interdit strictement tout acte portant atteinte à l'intégrité physique et morale, comme à la dignité des personnes qui y résident. La réalité montre qu'il s'agit d'une mesure efficace qui les aide à revenir à une vie normale et à se réintégrer à la société".

AVI 2011

Longtemps hésitant, le Vietnam parie désormais sur la méthadone contre l'héroine

Depuis Can Tho, dans le sud du Vietnam, "Tu" raconte avoir arrêté l'héroïne très vite après avoir commencé son traitement de sevrage à la méthadone. Il se droguait pourtant depuis ses 13 ans.

"J'ai vu des changements après quelques jours", affirme le jeune homme de 33 ans. "La douleur a diminué, notamment aux yeux, au nez".
Tu, qui ne donne que son prénom, fait partie d'un groupe de toxicomanes traités depuis juin à la méthadone dans la nouvelle clinique de ce carrefour du delta du Mékong.
Le pays communiste, longtemps sceptique vis à vis de cette méthode contre la dépendance à l'héroïne, a de plus en plus recours au traitement.
Face aux succès engrangés à l'étranger, des médecins avaient tenté d'introduire le médicament au Vietnam dès la fin des années 1990.
Mais Hanoï privilégiait alors les centres de désintoxication, expliquent des experts. Ces centres, où les toxicomanes peuvent être envoyés de force, isolés de la société, se sont développés au fil des ans, pour atteindre, disent-ils, une capacité d'environ 60.000 places.
Mais, peu à peu, les autorités ont changé leur regard sur la méthadone.
"Il était clair qu'il y avait de plus en plus de consommateurs de drogue" au Vietnam, note un expert sous couvert d'anonymat.
Le changement de politique est aussi venu d'une meilleure "compréhension de la dépendance à la drogue, et de la façon d'y répondre", explique Eammon Murphy, du programme de l'ONU sur le sida (Onusida).
La méthadone n'est pas un traitement contre le virus du sida en soi, mais, en aidant à réduire la consommation d'héroïne, elle réduit les risques de transmission.
Selon les chiffres officiels, souvent jugés sous-estimés, le Vietnam compterait quelque 150.000 toxicomanes, dont 80% s'injecteraient de l'héroïne. Can Tho a recensé jusqu'à 40% de séropositifs parmi ses drogués, indiquent les autorités locales.
"Cela prend du temps pour reconnaître qu'il faut traiter la consommation de drogue comme un problème personnel et non pas comme +un fléau social+", souligne encore M. Murphy.
"Nous avons fait de gros efforts de préparation pour la mise en oeuvre du programme", reconnaît depuis le port de Haïphong, dans le nord-est, le docteur Vu Van Cong, pionnier de la méthadone au Vietnam.
En 2007, un décret a autorisé le produit comme traitement de substitution. Dans la foulée en 2008, Haïphong et Ho Chi Minh-Ville, l'ex-Saïgon et coeur économique dans le sud, entamaient des traitements pilotes.
Après des essais concluants, d'autres villes -- Can Tho et Hanoï, la capitale, notamment -- ont été autorisées à tenter l'expérience.
Un peu plus de 2.000 personnes bénéficient actuellement du programme méthadone dans le pays. L'objectif est de porter ce nombre à 80.000 d'ici à 2015.
Au Vietnam, médecins, ministères, policiers même, reconnaissent que le traitement est efficace contre la dépendance, qu'il aide aussi les toxicomanes à reprendre une vie normale et à réduire la criminalité.
Mais pour des résultats durables, M. Murphy insiste sur la nécessité d'un accompagnement social. Les ex-toxicomanes "doivent avoir un travail, reprendre leur vie", juge-t-il, saluant la décision de Hanoï de reconnaître la profession de travailleurs sociaux, personnages-clés dans ce processus de réintégration.
Pour certains experts, l'idéal serait aussi que les traitements à la méthadone finissent par remplacer les centres de désintoxication, des lieux où les toxicomanes travaillent sans salaire, souvent assimilés à l'univers carcéral et jugés inefficaces face à la dépendance.
Tu dit avoir passé deux ans dans l'un de ces centres et avoir replongé dans la drogue deux, trois jours après sa sortie, comme "la plupart des gens".
Le jeune homme vient désormais tous les matins à la clinique boire ses 70 milligrammes de méthadone. Aujourd'hui, affirme-t-il, sa "sensation de manque a totalement disparu".
 
AFP, 30/08/2010
 
 

Elargir le programme de désintoxication par méthadone

 
D'ici 2012, la production domestique de méthadone devrait répondre au moins à 50% des besoins de traitement pour 15.600 toxicomanes de 11 provinces et ville comme Diên Biên, Son La, Dà Nang, Nam Dinh, Hai Duong, Tuyên Quang... Cet objectif a été proposé lors du projet de production et d'utilisation de la méthadone au Vietnam comme cure de désintoxication pour la période 2010-2015.

Chu Quôc An, chef adjoint du Département de prévention et de lutte contre le VIH/sida (ministère de la Santé), fait savoir que d'ici 2015, 245 établissements médicaux proposeront un traitement par méthadone, lesquels devraient permettre de soigner 80.000 personnes dans 30 provinces et villes.
Selon les prévisions, pour ce trimestre, le ministère de la Santé doit arrêter son choix quant aux établissements sanitaires qui produiront la méthadone. Cela permettra au pays d'être plus actif dans la fourniture de méthadone et les cures de désintoxication par méthadone.

En principe, afin d'assurer l'efficacité du traitement, les malades participants à ce programme doivent s'engager à respecter à la lettre les règlements fixés par le ministère de la Santé, notamment sur l'absorption quotidienne dans les centres de traitement. En outre, le ministère de la Santé étudie la possibilité de mettre sur pied des stations satellites de fourniture de méthadone au service de tous les établissements de traitement.

Par exemple, en parallèle avec le centre de fourniture de méthadone et de traitement dans la ville de Thanh Hoa, il est possible de construire d'autres stations de fourniture de méthadone à 60-70 km de la ville de Thanh Hoa. D'après Chu Quôc An, les malades pourront ainsi se rendre plus facilement dans les stations satellites pour bénéficier du traitement, même si après un temps déterminé, ils devront retourner au centre principal dans la ville de Thanh Hoa pour recevoir des consultations médicales ou des conseils.

Hoàng Thanh Hai, cadre de communication de l'organisation PEPFAR Vietnam fait savoir que les expériences de désintoxication par méthadone dans certains pays montrent qu'après neuf mois de traitement, plusieurs malades ont pu abandonné la drogue et la méthadone. Le taux de malades ayant des problèmes de santé après trois mois de traitement est passé de 9,7% à 4,9%, et ceux soumis à un risque de dépression a été ramené de 80% à 5% après 9 mois de traitement. Le nombre de personnes subissant des effets secondaires de la méthadone a par ailleurs diminué... C'est pourquoi, à côté de l'élargissement des établissements de traitement, les organismes compétents doivent renforcer les activités de communica tion afin d'aider les habitants à mieux comprendre le procédé.

Actuellement, plusieurs toxicomanes nécessitent d'avoir recours à un traitement par méthadone mais cette substance n'est pas disponible en assez grande quantité. Sur ce point, Chu Quôc An a indiqué que la méthadone n'était pas une solution valable pour tous les toxicomanes, mais seulement une des mesures d'intervention envisageables afin de diminuer les méfaits de la drogue. Dans plusieurs pays, seuls 10% à 15% des toxicomanes bénéficient de méthadone conformément aux critères médicaux fixés en la matière.

Le programme de désintoxication par la méthadone est réalisé à titre expérimental à Hai Phong et à Hô Chi Minh-Ville depuis avril 2008. Le 1er décembre 2009, Hanoi a inauguré le premier établissement de désintoxication par le biais de cette substance. Après Hanoi, Hai Phong et Hô Chi Minh-Ville, ce sera au tour de Hai Duong, Quang Ninh, Cân Tho et Dà Nang d'appliquer cette méthode de traitement. Selon Chu Quôc An, la méthadone est une des solutions pour une cure de désintoxication effective, laquelle peut être suivie à domicile ou dans un établissement sanitaire à cette fin. Actuellement, cette cure est gratuite grâce aux programmes de financement en cours, mais par la suite, ils devront en payer le coût, qui toutefois est modique. Le traitement par méthadone permet de stabiliser l'état du patient et réduit les risques tels que ceux liés aux injections intraveineuses ou administration par voie nasale, notamment en terme d'exposition à une contamination par le VIH ou l'hépatite C, ceux d'overdose, ou encore ceux liés aux activités menées pour se procurer de la drogue tels que recel, prostitution...

 
Courrier du Vietnam

 

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