Chúc mừng năm mới – Xuân Canh Tý 2020 , Bonne année, année du Rat 2020

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Chúc mừng năm mới – Xuân Canh Tý 2020 , Bonne année, année du Rat 2020

Chúc mừng năm mới – Xuân Canh Tý 2020 , Bonne année, année du Rat 2020
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Ne soyez pas "Rat"dins!Têt sur Seine : Pavillon BaltardVietnam : ragoût de rats au menu Rat ou chauve-souris ? L'histoire: Le massacre des rats de Hanoï en 1902Chuc Mung Nam Moi !!!  Bonne Année en vietnamienQui est du signe du rat? Votre "horoscope"Et Vous, de quel signe êtes vous?Les prochaines dates et signe de la fête du TêtQue mange-t-on le jour du Têt? (à part du rat... )Connaissez-vous le Banh Chung?La légende du Banh Chung, Gateau de riz gluant vietnamienDes us et des coutumesFete du Tet dans une famille vietnamienneLe Têt traditionnel à Hanoi, autrefois et aujourd'hui

Avant tout et pour vous mettre dans l'ambiance, quelques  vidéos a visionner

 

L'Année du Rat commencera le 25 janvier 2020 et se terminera le 11 février 2021

"La légende raconte que Bouddha qui vivait au 6e siècle avant J.C. invita tous les animaux de la terre à venir le vénérer : 12 seulement se présentèrent.
Mais avant d'arriver, il y avait une rivière à traverser et le Rat monta sur le dos du Buffle toujours ponctuel, arrivé sur l'autre berge , il sauta entre les cornes du Buffle et se présenta ainsi le premier devant Bouddha.
Bouddha, pour récompenser les 12 animaux qui avaient répondu à son invitation, leur donna alors à chacun dans l'ordre de leur arrivée le pouvoir de régner sur une année.
Mais les autres animaux, sauf le Buffle qui aide toujours le Rat et l'autorise à se servir de lui pour parvenir à ses fins, dirent que le Rat était un tricheur.
Alors Bouddha leur répondit que le Rat s'était servi de sa tête pour arriver le premier et que pour cela, il méritait bien sa première place."

Le Têt:   Est ce une bonne période pour aller au Vietnam ? VOTEZ
 

Ne soyez pas "Rat"dins!

     

La demande de lì xì (étrennes glissées dans de petites enveloppes rouges) et de cadeaux augmente fortement à l’occasion du Têt traditionnel. Pour créer la différence et la nouveauté, le marché présente de nombreux produits à l’image du rat, symbole de l’année 2020.

Le Nouvel An lunaire ne peut manquer de lì xì qui, selon la coutume, doivent apporter chance pour toute l'année. Avec cette idée en tête, de nombreux magasins ont donc importé et vendent des devises étrangères à l’image de nos amis à quatre pattes. Ces articles sont assez diversifiés comme le dollar américain, les pièces de monnaie australiennes ou la devise de Macao (Chine) notamment.

"Le Têt arrive à grands pas. Et le plus important durant sa célébration, c’est vraiment son ambiance et sa signification. C’est pourquoi, je change mes +lì xì+ en argent imprimé à l’image des animaux sacrés pour que mes enfants puissent les conserver comme souvenirs. Étant conscient de sa forte demande, j’ai passé ma commande très tôt cette année. Car plus on se rapproche du Têt, plus il est difficile de s’en procurer. Je ne parle même pas de son prix exhorbitant !", a confié Hoàng Tùng, domicilié dans l’arrondissement de Câu Giây. 

 

Têt sur Seine : Pavillon Baltard

- Paris, pavillon Baltard,  le samedi 1er février 2020, Fête du Têt sur Seine, la plus grande des manifestations en France: Si vous souhaitez découvrir le programme, le "marché" et l'ambiance  de la fête du Têt  et réserver  "online"! ( Spectacle, Cabaret, Marché, Restaurant...)  Ou sur Facebook

- Dans les autres villes de France

 

Vietnam : ragoût de rats au menu !

Fléau destructeur pour les rizières, les rongeurs sont pourchassés, capturés ou tués. Beaucoup finissent alors à la casserole car leur chair est "riche".

Tout sourire, Tran Quang Thieu brandit sa récolte du jour : une dizaine de kilos de rats attrapés dans les rizières près d'Hanoï. Véritable fléau pour les cultures vietnamiennes, ces rongeurs envahissants sont pourchassés avant d'être dégustés. Dans son village de Van Binh, Thieu et ses équipes travaillent jour et nuit dans ces champs où, selon eux, ces rongeurs dévorent jusqu'à 20 % de la production de riz. Or cette culture est essentielle pour l'économie du pays qui est le deuxième exportateur mondial.

"Comme nos voisins, avec ma famille nous avons dû abandonner d'importantes superficies de nos cultures. Les rats les détruisent. Alors à quoi bon travailler encore et faire des efforts", confie Hoang Thi Tuyet, une paysanne de 46 ans. Paysan reconverti dans la chasse aux rongeurs il y a une quinzaine d'années, Thieu est affirmatif : "C'est très difficile de capturer les rats, qui sont très malins et courent jusqu'à 2,7 mètres par seconde. Au Vietnam, il en existe 43 espèces différentes."

500 000 hectares ravagés

Tout a commencé en 1998 lorsqu'il invente des tapettes à rats diablement efficaces. Fonctionnant sans appâts, la force de ses pièges, qu'il a fait breveter, tient principalement à la puissance du clapet. Dans les campagnes, "les pertes agricoles causées par les rats sont énormes. En plus, ces animaux provoquent des incendies et des explosions en mordant les câbles électriques des maisons et des usines", explique le sexagénaire, sourire aux lèvres. "Les rats ravagent chaque année environ 500 000 hectares de rizières et causent des centaines de millions de dollars de dégâts, sans parler des risques de maladies transmissibles à l'homme", confirme Nguyen Manh Hung, de l'Institut des sciences agricoles.

"On reçoit des demandes d'intervention de tout le pays, mais nous ne pouvons pas tout faire, faute de temps", regrette Thieu, surnommé le petit "Roi". Il a en effet fait fortune. Avec ses cinq enfants, il a mis en place six compagnies spécialisées dans la chasse aux rats et a vendu 30 millions de tapettes. Sa technique est employée dans tout le Vietnam, mais aussi en Chine ou au Cambodge et les contrats de Thieu ne se limitent pas aux riziculteurs. Il a également signé des contrats avec des hôpitaux, des hôtels, des restaurants, des écoles, des ministères... et même un pour les locaux de la police de Hanoï.

300 kilos de rats en une nuit

"Une fois, nous avons éliminé en une nuit jusqu'à 300 kilos de rats dans une île touristique de Hanoï", raconte-t-il fièrement. Depuis quelques années, la population des rats a en effet explosé dans le pays en raison de l'élimination des serpents et des chats, considérés comme leurs "ennemis naturels". Dans ce contexte, dans la province de Thai Binh, au sud de Hanoï, les autorités locales ont récemment pris l'initiative de racheter les queues de rats pour encourager la dératisation et protéger les cultures sans recours aux produits chimiques. Et les chasseurs de rats peuvent ensuite revendre leur récolte. Car au Vietnam, ces rongeurs sont consommés de Hanoï dans le nord à la région du Mékong dans le sud, grenier à riz du pays.

Parmi les rats que Thieu a capturés ou tués, une partie est destinée à des restaurants. Le reste est donné aux paysans qui les mangent ou s'en servent pour fabriquer de la nourriture pour les cochons ou les poissons. "Cela fait longtemps que l'on mange du rat au Vietnam. Mais c'est notamment depuis la période de la guerre que les gens, en particulier les paysans, en consomment davantage, faute d'autres viandes", raconte Thieu. Rôtis, cuits à la vapeur ou avec des feuilles de citron: le rat est préparé en une variété de plats en fonction des coutumes locales, comme le chien ou le chat.

"La viande de rat est très grasse, comme celle du cochon de lait, et riche en protides", explique Do Van Phong, assis dans un restaurant d'Hanoï devant une assiette contenant deux gros rongeurs. La viande de rat est un plat populaire dans le pays mais il n'existe pas de chiffres officiels sur sa consommation. Toutefois, d'après les journaux locaux, chaque jour 3 ou 4 tonnes de rats sont importés du Cambodge voisin. D'après Phan Phan, habitant du village de Dinh Bang dans le nord du pays, qui a fait du rat l'une de ses spécialités : "C'est le plat que l'on doit forcément avoir dans les fêtes de famille, les mariages ou en fin d'année. Les gens pensent qu'en consommer permet de se débarrasser de la malchance."

 

Rat ou chauve-souris ?

Le chef fait danser les carcasses crues et sanglantes devant mon visage, comme si l'alternative ne pouvait être qu'alléchante. En temps normal, je dirais ni l'un ni l'autre, mais vu que c'était le réveillon du Nouvel An dans cette ville frontalière du Mékong, un petit soupçon d'aventure culinaire semblait à propos.

Le choix ne fut pas difficile : le rat sans hésitation. De par le milieu rural où nous nous trouvions, je savais qu'il s'agissait plus là d'un rat comestible que de la vermine qui hantait les couloirs du métro. Aucune idée de ce que donnait la chauve-souris cuite, mais après que notre rongeur a été haché et frit et placé dans un panier sous forme de bâtonnets de mozzarella, il était en fait assez savoureux.

Nombreux sont ceux qui partagent cet avis en Asie tropicale. Les rats sont une source populaire de protéines dans cette partie du monde, en particulier dans les communautés agricoles vietnamiennes du nord et du sud - même si vous pouvez également les trouver au menu dans certaines zones urbaines, y compris Ho Chi Minh-Ville. 

En fait, dans le delta du Mékong, la viande de rongeur coûte plus cher que le poulet, selon Grant Singleton, un scientifique qui étudie la gestion écologique des rongeurs à l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) aux Philippines. Le delta du Mékong fournit à lui seul jusqu'à 3 600 tonnes de rats vivants par an, pour une valeur d'environ deux millions de dollars.

Si cela vous surprend, c'est peut-être parce que vous imaginez un gros rat noir posé sur une assiette blanche. En vérité, il existe des dizaines d'espèces de rats, et les Vietnamiens en mangent principalement deux : le rat de rizière, qui pèse jusqu'à 225 grammes, et le rat bandicota bengalensis, qui peut atteindre 1 kg.

La notoriété qui entoure les rats des villes crée une stigmatisation inutile de la consommation de rongeurs en général, note Robert Corrigan, un spécialiste en toxicologie urbaine du RMC Pest Management Consulting, à Westchester, dans l’État de New York.

Au moins 89 espèces de rongeurs sont consommées dans le monde, de l'Asie à l'Afrique en passant par l'Amérique du Sud et les États-Unis, où les écureuils sont depuis longtemps un aliment de base.

« Cela échappe au profane que presque tous les tissus musculaires de mammifères contiennent essentiellement les mêmes protéines, qu'il s'agisse d'un steak de bœuf ou de pattes de rat », explique Corrigan.

UN GOÛT DE… LAPIN ?

Pour son article sur les rats dans le magazine National Geographic de ce mois-ci, le photographe Ian Teh a imité un captivant vétéran, « M. Thy », alors qu'il chassait les animaux sur les terres agricoles de Quang Ninh, une province du nord-est du Vietnam. 

La capture de rats est une source vitale de revenus annexes pour les agriculteurs vietnamiens, qui capturent les rats vivants dans des cages en fil de fer ou en bambou et les exportent vers de petits centres de transformation, où la viande est ensuite vendue sur les marchés locaux.

Thy a une entreprise saisonnière de capture de rongeurs, qu'il vend ou ramène à la maison pour le dîner. Selon Singleton, dans les zones rurales du Vietnam, le rat est souvent lavé avec de la bière ou du whisky de riz.

Les techniques de cuisson des rats varient. Ian Teh a vu des rats être tués en étant placés dans de l'eau chaude, bien que Singleton n'ait vu les rats se faire mettre à mort que par un sévère coup à la tête. 

Ensuite, les carcasses sont fumées, puis frites, grillées, cuites à la vapeur ou bouillies. On dit que les rats cuits à la vapeur ont un goût plus fort, et que les plus gros rats sont tout simplement meilleurs.

« Les étrangers qui mangent de la viande de rongeurs disent souvent que ça a le goût de poulet, même si c'est une viande brune qui a un goût plus faisandé que le poulet. Pour moi son goût se rapproche plus de celui du lapin », dit Singleton.

Au fil de ses voyages, il a appris que les rats étaient nutritifs, en particulier pour les femmes enceintes ; Singleton confirme que la viande est riche en protéines et faible en graisse. 

UNE CUISSON SOIGNÉE

Bien que la plupart des rats sauvages au Vietnam soient en bonne santé et pauvres en parasites, leur manipulation avant cuisson peut poser des problèmes sanitaires.

Ces mammifères sont porteurs de plus de 60 maladies pouvant affecter les humains. Dans les endroits où les rats sont nuisibles aux cultures, en particulier dans les rizières vietnamiennes, les agriculteurs posent régulièrement des poisons raticides, des anticoagulants à action lente qui peuvent prendre jusqu'à cinq jours pour tuer leurs victimes.

La crainte d'ingérer des raticides est la raison pour laquelle de nombreux Vietnamiens préfèrent acheter des rats vivants sur les marchés locaux, où ils peuvent déterminer eux-mêmes si l'animal a l'air en bonne santé. Dans la plupart des cas, bien cuire la viande est le meilleur moyen de ne pas être infecté par une maladie transmise par un rat, explique Singleton.

Sinon vous pouvez toujours opter pour la chauve-souris. 

 

 L'histoire: Le massacre des rats de Hanoï en 1902

Voici une histoire méconnue, presque taboue de l’époque de la colonisation française en Indochine. Entre ruse des locaux et idéologie hygiéniste des français, le massacre des rats à Hanoï en 1902 est l’un des épisodes les plus anecdotiques et insolites de l’histoire de la capitale vietnamienne.

Hanoï, capitale de l’Indochine française

La cité entre les fleuves devient en 1902 la nouvelle capitale de l’Indochine française et le sera jusqu’en 1945. A l’époque Paul Doumer est gouverneur général depuis 1897. Lorsqu’il arrive à Hanoï, il lance plusieurs grands projets d’infrastructures, comme le pont Paul Doumer, aujourd’hui pont Long Bien et le grand palais de l’exposition universelle de 1902-1903. Il fait de Hanoï une vitrine de la mission civilisatrice de la France en Indochine et dote la ville, du tout premier réseau électrique d’Asie.

L’héritage est aujourd’hui important dans la trame urbaine de la cité : ses vieilles façades, ses bâtiments et les avenues se croisant à angle droit, sont un héritage direct de la politique de Paul Doumer.
Ce dernier est aussi à l’origine de l’installation des toilettes, considérées à l’époque comme un symbole de propreté et donc de civilisation. Mais ces toilettes sont directement impliquées dans une histoire insolite et moins connue de Hanoï.


La rue Paul Bert, aujourd’hui phố Tràng Tiền est le symbole de l’urbanisme à la française de Hanoï


Le Grand Palais construit pour l’exposition universelle de Hanoï de 1902-1903.

L’origine du massacre des rats

Paul Doumer a doté le quartier français de l’époque d’un véritable réseau d’égouts, afin d’éliminer la saleté et favoriser l’installation des toilettes équipées de chasses d’eau dans les maisons coloniales. Alors que dans la ville « indigène », l’actuel quartier des 36 rues, le réseau était considéré par ce dernier comme « un guère système de drainage ».

Mais le réseau moderne des égouts, long de 14km, est devenu un refuge idéal pour les rats. Ce qui provoqua une préoccupation majeure pour des raisons hygiéniques, bien sûr, mais aussi du lien entre les rats et la peste bubonique (ou peste noire). Par ailleurs, la bactérie responsable de cette maladie ancrée dans la mémoire collective, la Yersinia pestis, fut découverte par le fameux Alexandre Yersin en 1894, soit quelques années auparavant. D’où cette très grande inquiétude qui s’est vite emparée auprès des colons français.

L’administration coloniale mit alors en place le recrutement d’une équipe de travailleurs vietnamiens en tant que chasseurs de rats. On raconte alors qu’ils auraient tué jusqu’à 20 000 rats en une seule journée. Mais les rats étaient toujours présents et l’administration a décidé cette fois, de mettre en place un programme de primes liées au nombre de rats tués, par jour et par chaque chasseur.

 


Le docteur franco-suisse Alexandre Yersin qui découvrit en 1894 la bacille de la peste. Il est citoyen d’honneur du Vietnam.

La ruse des chasseurs vietnamiens

Pour comptabiliser le nombre de rats tués, l’administration française demande à ses chasseurs de conserver uniquement la queue du rat, car elle ne voulait pas se charger de l’élimination des cadavres des rongeurs.  Et c’est là que la ruse vietnamienne s’est actionnée.
Les chasseurs vietnamiens ne faisaient que couper les queues afin de laisser les rats repartir encore vivants. Dans un but de les laisser se reproduire et donc de continuer à générer des profits ! Certains se sont même mis à élever des rats en les faisant passer pour des rats d’égout…

La fin de l’histoire

Le gouvernement français aboli le programme que plus tard en s’apercevant de la supercherie des chasseurs et des locaux complices de cette ruse particulièrement osée. Malheureusement en 1906, une épidémie de peste bubonique se retourne contre les vietnamiens et provoque 263 morts à travers la ville.

Paul Doumer, l’investigateur de cette politique, était déjà rentré en France. Là-bas, il fut considéré comme le gouverneur général le plus actif de l’Indochine française. Grace à cette glorieuse et lointaine expérience, il accède lentement aux différents échelons du gouvernement français, jusqu’à devenir président de la République française en 1931. Une présidence éphémère puisqu’il fut assassiné en 1932. Il emporta dans sa tombe, l’histoire du massacre des rats de Hanoï et l’une des plus grandes ruses des vietnamiens contre l’occupant français.


Portrait de Paul Doumer, gouverneur général de l’Indochine française et éphémère président de la République française.

Le livre de l’historien Michael Vann

Michael G. Vann est un historien américain spécialisé dans l’histoire des colonies françaises. On retrouve cette histoire insolite dans son livre (en anglais) : « The great Hanoi rat hunt ». Cet article s’est appuyé en partie sur ses sources, afin de proposer au public francophone, le récit de cet épisode historique.

 

Chuc Mung Nam Moi !!!  Bonne Année en vietnamien

                    

La fête du Nouvel An vietnamien, le 25 janvier cette année 2020 (en quốc ngữ Tết Nguyên Ðán, en chữ nôm 節元旦), littéralement « fête du premier jour de l'année » : en effet, il existe d'autres fêtes nommées Têt, comme le Têt trung thu, la fête de la  mi- automne (pour les enfants). Cette année est du signe du rat.

Passage à la nouvelle année

C'est de loin,  la fête la plus importante et la plus attendue de l'année: elle évoque une période magique de l’année, quand chacun oublie son malheur ou ses soucis. C'est une débauche de couleur, une explosion de pétards pour chasser et effrayer les mauvais esprits qui portent malheur, les quartiers rivalisent d'ingéniosité pour être les meilleurs dans leurs danses et leurs décorations fleuries attirent une foule compacte et tout le monde se prend en photo dans une ambiance bon enfant... En général, tout le monde prend une semaine de congés et beaucoup en profitent, si lesproches sont en province, pour aller voir leur familles ou pour recevoir des amis.

Partout dans le Monde, la communauté vietnamienne fête également le Têt, que cela soit aux Etats Unis, en France, au Canada ou ailleurs. Vous trouverez dans les quartiers asiatiques de nombreuses animations et une ambiance festive et des spectacles seront organisés dans de nombreuses villes par des associations diverses. 

La fête a lieu le jour de la pleine lune, au milieu de la période séparant le solstice d'hiver de l'équinoxe de printemps. Les festivités durent plusieurs jours. Le dragon d'or vient chasser les derniers mauvais esprits qui pourraient hanter les lieux.  C'est aussi une occasion pour manger, de bien manger, de boire et bien boire.

Bref, si nous devions comparer, cette fête serait  le condensé du  nouvel an, de Noel, de  la Toussaint et synonyme de vacances tout à la fois...


Le Têt est généralement fêté le même jour que le Nouvel An chinois, puisque le Viêt Nam et la Chine possèdent le même calendrier, de type luni-solaire. Néanmoins, la période d'observation de la nouvelle lune qui marque le début de l'année peut varier d'un jour selon les capitales respectives d'où elle est observée. De même, beaucoup des modalités de la fête sont identiques.

Attention : Toutes les administrations ferment, les hôtels sont bondés, les avions surbookés et tout le reste fonctionne au ralenti pendant une semaine… Ne restent que les commerces et petites échoppes qui profitent de l'aubaine.
Les festivités durent du premier jour de l'an au troisième. C'est l'occasion pour les familles d'aller à la pagode ou de visiter leurs parents, amis et beaucoup prennent une semaine de vacances pour se rendre en province si leurs proches y résident (avantage: beaucoup moins de circulation dans les rues!) .Toutefois, on prête attention à ne pas visiter trop tôt les autres familles : le premier visiteur de l'année apporte avec lui la chance ou la malchance. Pour déjouer le sort, certains chefs de famille sortent donc de leur maison à minuit et rentrent aussitôt après. On peut aussi inviter une personne qui a réussi ou jugée particulièrement chanceuse.
La formule de salutation rituelle est « phúc lộc thọ » (« bonheur, prospérité, longévité »). Les enfants reçoivent de l'argent dans des enveloppes rouges et tous font éclater des pétards.

La première des trois journées de fête est consacrée au culte des ancêtres, le second aux membres de la famille et le dernier au mort

                    

 

Qui est du signe du rat? Votre "horoscope"

Les personnes nées au cours des années 1924, 1936, 1948, 1960, 1972, 1984, 1996, 2008, 2020, devraient, normalement, appartenir au signe du rat. Néanmoins, l’année du zodiaque débute, en règle générale, au moment du Nouvel An vietnamien, à savoir, entre la fin du mois de janvier et de la mi- février. De ce fait, si vous êtes né en janvier ou en février de l’une des années rappelées ci- dessus, vous pourriez, tout aussi bien, être du signe du rat ou du signe de l'année d'avant, le cochon.

Années du Rat Dates Type de Rat
1924 5 Février 1924 – 23 Janvier 1925 Rat de Bois
1936 24 Janvier 1936 – 10 Février 1937 Rat de Feu
1948 10 Février 1948 – 28 Janvier 1949 Rat de Terre
1960 28 Janvier 1960 – 14 Février 1961 Rat de Métal
1972 15 Février 1972 – 2 Février 1973 Rat d’Eau
1984 2 Février 1984 – 19 Février 1985 Rat de Bois
1996 19 Février 1996 – 6 Février 1997 Rat de Feu
2008 7 Février 2008 –25 Janvier 2009 Rat de Terre
2020 25 Janvier 2020 – 11 Février 2021 Rat de Métal

Et Vous, de quel signe êtes vous?

Si vous êtes nés avant la date du début du nouvel an, votre signe est celui de l'année précédente.

Selon votre année de naissance, découvrez quel est votre signe du zodiaque vietnamien !

 

Rat
 
(Tý)

Buffle
(Sủu)

Tigre
(Dần)

Chat
(Mẹo)

Dragon
(Thìn)

Serpent
(Tị)

Cheval
(Ngọ)

Chèvre
(Mùi)

Singe
(Thân)

Coq
(Dậu)

Chien
(Tuất)

Cochon
(Hợi)

1912

1913

1914

1915

1916

1917

1918

1919

1920

1921

1922

1923

1924

1925

1926

1927

1928

1929

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

 2015

2016 

2017

2018

2019

 

2020: Rat!!!!

Pour ceux qui y croient...

Le Rat est le premier des douze signes du zodiaque vietnamien, il commence donc un cycle de 12 ans, dans un climat entreprenant.

2020 est une année parfaite pour lancer un projet, concrétiser une idée, voire changer de vie et repartir sur de nouvelles bases. C'est une année de choix et de décisions qui risquent d'engager les 12 prochaines années. Il est donc important de bien réfléchir avant de prendre une initiative importante, même si l'ambiance encourage fortement une évolution rapide et positive des objectifs.

Chacun doit se réveiller et appréhender le sens qu'il désire donner à son avenir. La paresse, la négligence ou la désinvolture risquent d'avoir des conséquences plus lourdes que d'habitude car c'est tout un cycle, un pan entier de notre vie qui en sera affecté : retardé ou dévié.

2020 est une année volontaire et passionnée grâce à l'élément métal. Cette influence métallique renforce encore l'esprit d'initiative du Rat, au point d'induire dans certains cas une trop grande confiance en soi, un manque de prudence ou de recul qui diminuerait alors les chances de succès. Le Rat de métal est très attaché à son indépendance et à sa liberté mais il ne faut pas couper ses chaînes trop brutalement. Il est donc important, cette année, de construire les choses dans l'ordre et la rigueur, avec fermeté et bon sens.

Cette année 2020 encourage plus les réalisations personnelles que les collaborations mais il reste primordial d'harmoniser les relations, de ne pas faire cavalier seul, de comprendre que la solidarité rapporte plus que l'égocentrisme et de ne pas se laisser envahir par une vanité contraire aux intérêts collectifs.

Mais cette année du Rat de métal, si elle est mal gérée, est aussi la porte ouverte à des luttes, des affrontements et des polémiques, chacun ayant tendance à tirer la couverture à soi pourtant, seuls ceux qui auront soigneusement mûri leurs plans et solidement argumenté leurs projets sortiront victorieux de cette année test.

C'est une belle année pour changer de cap, tenter de nouvelles expériences et trouver enfin des réponses à des problèmes anciens.

 

L’astrologie vietnamienne
 

Le zodiaque vietnamien est constitué de douze signes représentés chacun par un animal, réel ou mythologique : le Rat, le Buffle, le Tigre, le Chat, le Dragon, le Serpent, le Cheval, la Chèvre, le Singe, le Coq, le Chien et le Cochon. À la différence d’autres pays d’Asie aussi influencés par la culture chinoise, au Vietnam, il n’y pas d’année du Lapin qui est remplacée par celle du Chat. Le chat est un animal attaché à la vie quotidienne des Vietnamiens, c’est pourquoi les ancêtres ont remplacé le Lapin par le Chat.

Ces signes peuvent subir l’influence des éléments suivants : Eau, Feu, Bois, Métal ou Terre, chacun étant plus orienté vers les énergies Yin ou Yang. Ces éléments offrent la possibilité d’affiner le portrait astral, en atténuant ou renforçant certains traits de caractère. À chaque année correspond un signe et un élément. Si les signes se succèdent toujours de la même façon d’année en année, les éléments régissent deux années consécutives.

Le calendrier vietnamien est ainsi fondé sur un cycle de 60 ans, résultat d’associations entre 12 rameaux terrestres - cycle du temps de 12 ans placés sous le signe des 12 animaux symboliques - et dix troncs célestes - cycle de dix ans gouvernés par les cinq éléments. Chaque année de ce système luni-solaire a un élément céleste et un signe zodiacal.

Par exemple, 1961 correspond à l’Année Tân Sửu (Métal façonné et Buffle). Après une période de 12 ans, le Buffle est de nouveau à l’honneur, mais il a un autre élément céleste : Quý qui veut dire «Eau à usage», et l’an 1973 est désigné Quý Sửu.

Les 12 animaux symboliques.   Photo : CTV/CVN

Au bout de 60 ans, le cycle recommencera et l’an 2021, tout comme 1961, s’appellera Tân Sửu. Voici les dix troncs célestes : Giáp - Bois général, Ất - Bois allumé, Bính - Feu allumé, Đinh - Feu latent, Mậu - Terre inculte, Kỷ - Terre cultivée, Canh - Métal général, Tân - Métal façonné, Nhâm - Eau naturelle et Quý - Eau à usage.

L’origine des 12 signes

Il y a quelques légendes expliquant l’origine des signes du zodiaque vietnamien.  La plupart disent que c’est lors d’une réunion dirigée par le Bouddha ou l’Empereur de Jade que furent  nommés les animaux gardiens de l’année. Une légende explique de la manière suivante l’ordre des douze signes : Bouddha ayant convoqué les animaux avant d’atteindre le Nirvana, seuls 12 se présentèrent.

Pour les remercier, il leur promit de donner leur nom à chaque année, dans l’ordre de leur arrivée, c’est-à-dire rat, buffle, tigre, chat (lapin pour les autres pays d’Asie), dragon, serpent, cheval, chèvre, singe, coq, chien et cochon. Le buffle, accoutumé à arpenter les rizières, aurait dû arriver le premier. Mais le malin rat avait grimpé sur son dos et sauta en arrivant, battant sur le fil le malheureux bovin !

Des tranches d’heures d’une journée
 

Dans la culture vietnamienne, les signes sont aussi attachés à des créneaux horaires, par tranches de deux heures : de 23h00 à 01h00, le rat est le plus actif ; de 01h00 à 03h00, le buffle rumine ; de 03h00 à 05h00, le tigre rôde; de 05h00 à 07h00, le chat se lève ; de 07h00 à 09h00, toujours selon la mythologie, le dragon répand la pluie ; le serpent devient vif entre 09h00 et 11h00 ; de 11h00 à 13h00, le cheval céleste traverse le Ciel ; de 13h00 à 15h00, les herbes broutées par la chèvre repoussent ; le singe s’ébat de 15h00 à 17h00 ; entre 17h00 et 19h00, les volailles rentrent au poulailler ; le chien commence sa veille entre 19h00 et 21h00 ; enfin, entre 21h00 et 23h00, le cochon fait de la graisse en dormant.
 

 

 

Les prochaines dates et signe de la fête du Têt
 

  • vendredi 12 février 2021, année du Buffle, sous l'élement du Métal
  • mardi 1er février 2022, année du Tigre, sous l'élement de l'Eau

 

Que mange-t-on le jour du Têt? (à part du rat... ) 

                  

Des plats de fête longuement préparés, des fruits et des plats typiques mais surtout  deux principaux gâteaux traditionnels  qui se confectionnent en famille et qui s'offrent mais réservés uniquement pour cette période et que vous retrouverez dans tous les magasins ou dans la rue:  " le banh tét " et le " banh Chung " qui se mange en général avec  du porc au caramel et des oeufs.

Bánh chưng et bánh dầy: gâteau de riz gluant enrobé de feuilles de bananier et fourré de viande de porc et de germe de soja. Le bánh chưng (forme carrée) et le bánh giầy (forme de boudin) sont des incontournables et sont accompagnés de Dưa Hành et Củ Kiệu : légumes en saumure vinaigrée. La recette du Banh Chung

Une légende symbolise ces plats:

La tradition veut que ces gâteaux à base de riz gluant, et de pois verts remontent à la dynastie des rois Hung. Un jour, un de ces rois demanda à ses fils de lui présenter le mets le plus rare et le plus raffiné pour l'offrir aux ancêtres. Les princes partirent à travers le monde, à l'exception de Lang Lieu, le vingt-deuxième et plus jeune. Orphelin de mère depuis peu il ne trouvait la force d'entreprendre un long et difficile voyage au résultat incertain. Une nuit, alors qu'il dormait, un génie lui dicta une recette à l'oreille, lui indiquant par la même occasion qu'il n'y avait pas, de par le monde, de mets plus précieux que le riz. A son réveil, le jeune prince suivit les directives du génie. Il prit une première ration de riz gluant qu'il fit cuire à la vapeur et en confectionna un gâteau rond, rond comme le ciel, le l'appela Banh day. Puis il prit de nouveau du riz gluant, cru, et l'enveloppa dans une large feuille après l'avoir fourré de tranches de viande (lard) qui symbolisent les dix mille êtres de la création. Ce gâteau est carré, carré comme la terre, et il l'appela Banh Chung. Le jour des offrandes arrivé, le roi goûta à tous les plats, commençant par celui de l'aîné, pour terminer par celui du benjamin. Le verdict paternel fut sans hésitation. Les gâteaux de Lang Lieu emportèrent, et de loin, sa saveur, prouvant, s'il en était besoin, qu'il n'est pas nécessaire de courir le monde pour trouver ce qui est bon. Le roi prit alors deux grandes décisions : il transmit son trône à son benjamin, et surtout décida que désormais les gâteaux Banh Chung et Banh Day feraient partie de la fête du Têt. Ces gâteaux font partie des quatre choses indispensables pour la fête du nouvel an, les trois autres étant : des tranches de lard, des oignons salés ou fermentés, des papiers auspicieux rouges inscrits de sentences parallèles calligraphiées.

Vous trouverez également partout des Mứt: fruits secs et sucrés, tout comme les bánh chưng et bánh dầy, ils ne sont consommés qu’à cette occasion.

Pour accompagner tous ces plats, on boit en général de la Bière, de l'alcool de riz, du Cognac,du Whisky ou du Vin...

                   

 

Connaissez-vous le Banh Chung?

 par Anne-Laure Pham (l'express.fr  STYLE)

Il m’est impossible de ne rien ingurgiter le matin. Et je peux TOUT ingurgiter le matin. Du riz blanc avec jambon et oeuf mollet, ou avec du nuoc-mam, ou bien des tartines de miel, crème amandes et pâte Speculoos, ou bien du muesli… Ca varie selon l’humeur sucrée-salée. L’objectif étant bien sûr d’éviter ce damné coup de fringale de 11h11. 

Pour cela, j’ai une autre arme imparable: le "bánh chưng", gâteau au riz gluant vietnamien, fourré de porc et d’haricots de soja. On le prépare et mange pour le Tet, fête du nouvel an.

Heureusement, ce délice est trouvable toute l’année dans les épiceries asiatiques (autour de 5-6 euros), le confectionner soi-même relevant du challenge (il faut au moins 5h de cuisson!). Je n’ai jamais eu le privilège d’en goûter un fait-maison (soupir), qui renferme forcément moins de conservateurs et plus de saveurs que la version industrielle.

 Il en existe aussi de forme cylindrique ("bánh tày"), toujours emballé de feuilles de bananier, ou d’exotiques "lá dong" au Vietnam. Sa forme carrée symboliserait à l’origine la Terre, et ses ingrédients, toute la richesse de la planète. D’autres voient dans le "bánh chưng" la puissance virile, et la grâce féminine dans le "bánh tày". Tout un poème yin yang hein! 

Bon, j’avoue, les quelques cobayes de mes amis n’ont pas exulté en y goûtant. C’est vert en surface (la faute à la feuille de bananier), ça colle aux doigts, ça a un bête goût de riz à la viande, c’est pas pratique à découper, c’est super gras, ça ressemble à du gloubiboulga. Ce qui le rend d’autant plus sympathique! Et ça vous calerait un estomac d’ours.

Voir une vidéo : Fabrication artisanale d'un Banh Chung

 

La légende du Banh Chung, Gateau de riz gluant vietnamien

Le fils du premier roi Van-Lang, le Viêt-Nam d'autrefois, règnait sous le nom de Hùng-Vuong. Il avait trois épouses, chacune d'elles donnant naissance à un garçon. Le fils de la première, Long, épousa Kim, orgueilleuse et jalouse. Le fils de la seconde, Hô`, épousa Ngoc, méchante et acariâtre envers son mari. Le fils de la troisième décédée, Van, vivait avec sa grand'mère maternelle et s'occupait des travaux agricoles. Il pratiquait la culture sur brûlis, cultivait les légumes ou allait pêcher aux heures de loisir. La grand'mère maria Van à Xuân, une demoiselle sage et la borieuse du village. Le couple menait une vie modeste mais heureuse.

Un jour, convoqués par le roi, ils devaient vendre leurs deux buffles pour préparer le voyage. A la cour, ils virent leurs ainés et leurs épouses habillés élégamment et parés de bijoux. Van et Xuân se sentaient confus. Tout le monde se moquait d'eux en leur reprochant de se présenter au roi sous une simple apparence. Par contre, le roi se montrait affectueux pour Van, orphelin de mère. Accablé par la vieillesse et en règne depuis 50 ans, le roi voulut céder le trône à celui qui pût préparer les mets les plus savoureux. Les épouses des deux grands , confiantes de leur talent, rivalisaient pour gagner le trône à leur mari. Seuls, Van et Xuân étaient très inquiets car ils étaient très pauvres.

Une nuit, dans un songe, Van vit sa mère qui lui fit savoir qu'il serait l'élu du trône. Il lui suffisait de faire un gâteau de riz gluant, en forme de carré avec de la viande, de la graisse au milieu pour symboliser le coeur. Le gateau carré représentait la terre car on croyait à cette époque que la terre était carrée. Van se réveilla et raconta le songe à sa femme. Le couple décida de suivre les conseils de leur mère pour confectionner les gâteaux, puis les faire bouillir dans une marmite en argile cuite. Au jour fixé, les deux brus Kim et Ngoc offrirent au roi des plats coûteux. Mais ce dernier ne trouva rien d'exceptionnel. Quant aux gâteaux offerts par Van et Xuân, il fut ravi par leur délicatesse et par leur signification.(Il fallait gouverner le pays avec sagesse). Il combla Van de louanges et le désigna comme son successeur. Pour sa générosité, Van n'hésista à élever au titre de vicomtes ses frères.
 

Des us et des coutumes

Ça commence à frétiller dans les magasins et dans les foyers. Un peu comme on peut voir poindre l’ouragan à l’horizon, le Têt (Nouvel An lunaire) approche. Pas de velours qui vont devenir grandes enjambées. Une ambiance déconcertante pour un étranger.
 
Pour beaucoup d’Occidentaux, le mot tradition résonne avec folklore ou nostalgie. La fête traditionnelle, c’est celle que l’on court pendant les vacances, où des figurants rejouent le film de temps oubliés, mis en scène par l’office de tourisme du coin, pour la plus grande joie de badauds venus se prendre une bouffée d’histoire locale dans l’odeur des merguez-frites ou de la barbe à papa.
 
Le plat traditionnel, c’est celui qui fait le bonheur des restaurateurs, traiteurs et autres commerces de bouche, dont la recette tirée de vieux grimoires de cuisine, émoustille les papilles de tous les nostalgiques de la bonne cuisine d’antan. Ici, la tradition n’est pas… encore un produit commercial destiné à attirer le curieux. Même, si le tourisme surfe dessus avec délice, il reste attaché à la vie quotidienne de la plupart des Vietnamiens. Ce qui n’est pas sans surprendre l’immigré que je suis.
 
Génie y es-tu?
 
De toutes les coutumes qui rythment la vie des Vietnamiens, celles du Têt me paraissent les plus étranges. Certes, j’ai l’habitude de l’agitation consumériste de l’avant Noël ou Jour de l’An, du côté des grands boulevards parisiens et des moins grands provinciaux. Certes, la pratique de l’étrenne et du cadeau m’est familière, mais le moins que je puisse dire, c’est qu’au Vietnam tout semble dans la démesure irrationnelle, quand on a été nourri au lait de la logique cartésienne. Tout commence par ce fameux génie du foyer qui loge chez moi depuis le dernier Têt.
 
Ça, pour être discret, il est discret. J’ai eu beau fouillé mes armoires, soulevé toutes les malles de ma phòng kho (la chambre fourre-tout qui équivaut au grenier dans les chaumières normandes ou autres…), jamais je n’ai trouvé l’endroit où ce génie avait élu domicile. Avouez que c’est un peu gênant de savoir que vous avez quelqu’un chez vous, que vous ne voyez jamais, mais qui observe vos faits et gestes en permanence, y compris dans l’intimité! À tel point qu’on finit par l’oublier. Sauf qu’à l’approche du Têt, il se charge bien de rappeler sa présence virtuelle. Brusquement, dans la tête de chaque Vietnamien, une petite voix prend de l’ampleur: "N’oublie pas, sept jours avant le Têt, dans quelques semaines, dans quelques jours, le Génie du foyer (Ông Táo) va faire son rapport sur la famille auprès de l’Empereur de Jade. Et, si le rapport est mauvais, alors tu risques d’avoir une année difficile, voire si il est très mauvais, une année écourtée par suite de disparition prématurée".
 
Alors forcément, quand ce genre de menace plane sur sa tête, on a tout intérêt à arranger le coup avec le génie, surtout si notre conscience est aussi chargée qu’une mule en période de transhumance… Voilà pourquoi, chacun se retrousse les manches, sort les seaux, serpillères, balais, pinceaux et autres instruments de ravalements du placard, et se met à astiquer la maison de fond en comble. On lave, rince, décrasse, décape, récure, blanchit, brique à n’en plus finir.
 
À croire que chaque maison était devenue une écurie d’Augias. D’ailleurs, le travail est parfois tellement herculéen que des esprits avertis ont créé des entreprises de personnel intérimaire pour aider à cette opération nettoyage. Pour le plus grand bonheur des étudiants qui en profitent pour s’offrir un travail saisonnier et arrondir leur pécule. Mais pour satisfaire, Ông Táo, on ne s’arrête pas en si bon chemin. À son retour, le soir du Réveillon du Têt, son successeur (le contrat de génie du foyer est annuel, non-renouvelable) doit trouver une famille propre comme un sou neuf. Des corps propres dans des vêtements neufs! Bonne affaire pour le textile. Chacun doit renouveler sa garde-robe, ou pour le moins s’offrir quelques nouveaux habits.

La tradition de l’étrenne (lì xì) du Têt traditionnel. Photo: ST/CVN
 
Liquide en stock

Autrefois, chaque famille se transformait en atelier de couture, filage et tissage pour répondre à cette injonction. Aujourd’hui, les motos et les voitures envahissent les parkings des supermarchés pendant que leurs propriétaires font de même avec les rayons vêtements. Et, tant qu’à faire, ils en profitent aussi pour passer au rayon cadeaux, parfumerie, bazar, alimentation… Car, la tradition du Têt, c’est aussi ce qu’il y a sur la table et ce qu’il y a dans la poche.
 
Aujourd’hui, je passe sous silence les arts de la table pour cette grande fête. J’y reviendrai… Je vais juste vous faire part de mon étonnement, même après 25 ans d’accoutumance de la culture vietnamienne pour les étrennes du Têt. Un vrai choc culturel! Avant de venir habiter au Vietnam, j’avais pour coutume d’offrir des étrennes sous forme d’objets censés faire plaisir au récipiendaire, harmonieusement emballés dans un papier coloré, argenté ou doré, doté d’un nœud qui a défaut d’être gordien, apportait une touche esthétique à l’ensemble.
 
Utilitaire ou pas, l’objet était déballé à force de cri de joie et de surprise qui montrait combien j’étais observateur et avais bien perçu les plus profonds désirs de ceux à qui j’offrais ces étrennes. Du moins étais-ce la règle de politesse. Après peu importait où finissait mon offrande… On ne me demandait jamais combien ça m’avait coûté, même si on pouvait l’estimer. Quand on aime on ne compte pas. La tradition de l’étrenne (lì xì) du Têt, le lì xì m’a démontré le contraire: quand on aime, on compte.
 
Quelques semaines avant le Têt, la chasse aux billets neufs est ouverte, on assiège les banques pour retirer des fonds sous forme de billets tout frais sortis de l’imprimerie, bien lisses, bien propres, pour les glisser dans de petites enveloppes rouges que l’on va offrir à ceux qui nous sont chers… où dont nous souhaitons recevoir les faveurs. Et, parfois l’enveloppe est grasse et grosse. En voyant circuler cette liquidité, il m’arrive de me demander quelle forme aurait le lì xì dans les pays où l’argent liquide a quasiment disparu au profit du paiement par carte bancaire. Pas toujours facile de respecter la tradition.
 
Je vous laisse car je dois blanchir de l’argent. Opération qui consiste à récupérer de vieux billets qui traient au fond des tiroirs et à les repasser pour leur redonner un coup de neuf.
 
Gérard BONNAFONT/CVN
 
(Source media: Le Courier du Vietnam)

 


Fete du Tet dans une famille vietnamienne

Blog de Michel Bouyssou sur blogdevoyage asie a vélo

Pendant une dizaine de jours je vais essayer de vous faire vivre la préparation et la fête elle-même, que je vais   passer dans une famille vietnamienne dans la campagne près de Danang.
Les préparatifs ont déjà commence. Une semaine avant la fête on se rend dans les cimetières pour inviter les esprits des parents morts a participer aux célébrations. J'ai accompagné Tuyet Minh et son père sur la tombe de sa mère hier. Comme pour la fête de noël chez nous les maisons sont décorées d'arbres Dans la région ou je me trouve il vendent sur le bord des routes des orangers couverts d'oranges plantes dans des pots. On décore aussi la maison avec des fleurs (on voit sur la photo Tuyet Minh mettre des fleurs sur l'autel qui occupe une place importante au centre de la maison)..
Dans le village ou je me trouve j'ai aussi remarque que beaucoup de familles repeignaient leurs maisons a la chaux.
Ils s'achètent aussi de nouveaux habits pour la fête. Il faut bien commencer la nouvelle année, pour ne pas attirer les mauvais esprits. Je me suis aussi acheté des habits neufs pour la fête. Les vendeurs des rues profitent de l'occasion pour vendre des pochettes rouges dans lesquelles on glissera des grosses sommes de "li xi" (l'argent de la chance) que l'on offrira aux enfants.
Dans la famille dans laquelle je vie j'ai déjà partage quelques repas bien arroses avec de l'alcool de riz et de la bière. Faut dire qu'ils s'y prennent assez tôt car il sont onze enfants
 
Pour la fête toute la famille se réunie aussi pour minimiser les frais le pere de Tuyet Minh a planté dans le jardin devant la maison, les plantes ( xa lach ) pour faire une soupe qui accompagnera le riz.

Aujourd'hui j'ai été invitée par une famille a venir leur rendre visite le premier jour de la nouvelle année. J'ai lu dans mon guide que le premier visiteur de la journée devait être une personne très "convenable" le visiteur idéal doit être un homme de préférence riche, marie et père de plusieurs enfants. Toujours d'après mon livre, c'est rarement un étranger, je mesure donc l'honneur qui m'est fait.

 La fête du Tet (nouvel an) dure trois jours pendant lesquels tout est ferme. Il est donc nécessaire de bien se préparer. Comme beaucoup de vietnamien je me suis refait une beauté a cette occasion et j'ai profité des talent de coiffeuse de la sœur de Tuyet Minh. Le dernier jour de l'année nous avons assisté a un spectacle donne par la cellule locale du parti et le soir a minuit a un feu d'artifice. Avant de de se souhaiter une bonne année. Les terrasses des cafés affichaient complet et déjà la bière coulait a flot. Le lendemain la fête se passe plutôt en famille, autour d'une bonne table, bien garnie. Toute la famille était réunie a cette occasion, et tous les amis viennent leur rendre visite, ce qui est prétexte a boire un peu. Apres le repas nous aussi nous avons rendu visite aux amis. C'est comme ca pendant trois jours.  J'avais choisi le dernier jour pour rentrer a Saigon et la séparation a été difficile il ne voulait pas me laisser partir et toute la famille et les amis m'ont accompagné a l'aéroport.

                  

Le Têt traditionnel à Hanoi, autrefois et aujourd'hui

"Le printemps, c'est la saison de réjouissances", dit une maxime vietnamienne. Et le Têt traditionnel tombe en cette heureuse période. Berceau de la civilisation rizicole, Hanoi présente des coutumes festives propres à elle. De bien belles coutumes qui agrémentent encore le charme éternel de la capitale conféré par ses paysages naturels et architecturaux.

(courrier du Vietnam ) Au Vietnam, le Têt est la fête du Nouvel An lunaire. Occasion pour la famille de se réunir, pour ceux travaillant loin de rentrer au bercail. Cet événement festif, le plus important de l'année, est célébré en grande pompe dans tout le pays. Hormis des festins somptueux offerts en famille, le Têt vietnamien montre par ailleurs une grande variété de particularités. Car chaque endroit a ses us et coutumes, et faut-il les respecter, n'est-ce-pas ?

Évidemment, la fêté de Nouvel An (même lunaire) commence par la nuit de réveillon. Mais à Hanoi, le Têt s'impose une semaine à l'avance, avec tout d'abord la cérémonie du culte dédié au Génie de la cuisine qui doit partir pour le ciel où il fait un "rapport annuel" sur la situation de la famille.

Deux étapes de même importance

Dans la mentalité des Hanoiens, le Têt se compose de 2 étapes aussi importantes l'une que l'autre : faire la préparation et faire la fête. La préparation du Têt veut dire les courses et l'embellissement de la maison. Outre les provisions alimentaires, on a encore une myriade de choses à payer : vêtements, bijoux, chaussures, cadeaux, objets de décoration intérieure, fleurs, bonsaïs… et aussi des offrandes pour les ancêtres. Il semble que tout le monde aime aller aux marchés du Têt qui se tiennent pour la plupart dans les rues du vieux quartier.

Les hommes se ruent vers les rues de Hàng Bô, Hàng Ngang, Hàng Luoc… pour chercher les uns une peinture représentant un plateau de fruits ou un tableau de sentences parallèles calligraphiées sur place par un lettré ; les autres un pêcher chargé de fleurs -messager du printemps et du bonheur-, ou un pied de kumquat portant fruits -symbole de la prospérité-. Les femmes font un tour dans les rues Hàng Duong, Hàng Buôm, Hàng Cân, Hàng Bac… où sont étalés, à chaque rue ses produits spécifiques : fruits confits, encens, riz gluant, denrées alimentaires, vêtements, bijoux… Les filles font du lèche-vitrine dans la rue Luong Van Can où se juxtaposent des maisons de couture de l’áo dài (tunique traditionnelle) ou s'égarent dans la foire de fleurs aux alentours du lac de l'Épée restituée, où rose, glaïeuls, narcisse, lis, camélia, chrysanthème… exposent couleur et parfum.

Mais, la préoccupation commune de tous est la préparation de banh chung -gâteau de Têt (gâteau de riz gluant farci de la viande et du soja, le tout emballé dans des feuilles d’arrow-root et cuit durant des heures). Quelle joie pour toute la famille, les enfants surtout, de se réunir autour d'un feu, attendant le moment de goûter le premier banh chung à peine cuit !

Le jour de la fin d'année, la maison semble faire peau neuve. Les murs sont recouverts d'une nouvelle couche de peinture. Les meubles sont bien nettoyés, l'autel des ancêtres joliment paré de fleurs, de bougies rouges et d'objets de culte divers. Au milieu trône un beau plateau de fruits frais, avec souvent 5 sortes représentant 5 voeux éternels des Vietnamiens : la paix, la santé, le bonheur, la prospérité et la longévité. Le pêcher aux fleurs rouges et le kumquat aux petits fruits dorés sont placés aux endroits les plus frappants de la maison.

Toute la famille s'attelle à préparer le réveillon du Nouvel An. Un grand plateau plein de plats savoureux est enfin mis sur l'autel des ancêtres. Et, à travers la fumée d'encens, les morts sont invités à revenir fêter le Têt avec leur descendance. Obligatoirement, tous les préparatifs doivent être terminés avant minuit. Car, la famille aura de la chance durant la nouvelle année si cette dernière est commencée avec du beau et du bien.

Le premier visiteur de l'an bien attendu

Minuit sonne. C'est le Giao thua, moment où "le Génie gérant du nouvel an arrive en remplacement de celui de l'an passé", selon l'explication des vieillards. Dans les crépitements et les scintillements des feux d'artifice, on brûle des baguettes d'encens et les plante sur un petit autel de fortune installé dans la cour, en plein air. Les offrandes sont jolies : un coquelet bouilli avec une rose planté dans le bec, un plat de xôi de couleur rouge (riz gluant coloré avec le fruit de momordique et cuit à la vapeur), alcool, fruits, fleurs et papiers votif. Avec tout ça on fait les adieux à l'ancien génie et accueillir le nouveau, leur exprimant les souhaits de santé et de prospérité pour la famille.

Le Jour de l'An, tout le monde se fait beau avec ses costumes de fête, mais ne sort pas tôt, car on attend le premier visiteur de l'an. Selon la coutume xông dât, quelqu'un qui arrive le premier dans la matinée du premier jour du Têt est regardé comme portant à la famille un "présage" qui peut être "heureux" ou "mauvais". Pour cette raison, les hommes qui ont réussi socialement sont invités d'avance à venir xông dât chez des connaissances, avec un sourire et un souhait de bonne année. Puis, on rend visite aux parents, on distribue des étrennes aux enfants, on adresse des vœux de bonheur aux autres. Dans les civilités cordiales au sein de la famille, un repas copieux est servi avec plaisir de tout le monde.
Les jours suivants sont aussi emplis de joie, de rires et de compliments : visites aux maîtres et amis, flâneries dans la rue, promenades dans le parc, participation aux réjouissances communautaires, comme balançoire, jeu d'échecs, représentation artistique… Et comme toujours, le Têt passe vite.

De nouvelles coutumes joignent

La capitale vietnamienne en voie d'industrialisation n'oublie pas ses coutumes festives traditionnelles. Préservées pour l'essentiel, ces coutumes se modifient cependant à la légère, par la suite de l'évolution d'une économie de marché. La vie s'est nettement améliorée, le marché abonde de marchandises sophistiquées et de produits de consommation courante, les services prospèrent… Tout cela permet qu'on se libère des préoccupations affairées dans l'étape de préparation. Reste le plaisir de faire des emplettes pour s'embellir et embellir la maison.

À côté des anciennes coutumes, apparaissent de nouvelles qui ne manquent pas de charme. La nuit de réveillon, les rues de Hanoi connaissent une animation particulière. Les jeunes affluent sur les lacs de l'Épée restituée, de l'Ouest ou les parcs de Thông Nhât, Thu Lê... là où la ville exécute des feux d'artifice. Les personnes âgées préfèrent aller à la pagode. Mais tous rentrent vers une heure du matin, avec en main un bourgeon ou une jeune feuille verte, symbole de la chance.

Malgré des variations de nuances nées au cours de l'évolution de la vie, les coutumes festives des Hanoiens demeurent toujours magnifiques et admirables, tant autrefois qu'aujourd'hui. Et éternellement !

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