La Chine brise le Statut Quo en mer Méridionale

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La Chine brise le Statut Quo en mer Méridionale

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La Chine veut se défendre au-delà de ses mersManille et Hanoi font un pied de nez à PékinUne muraille de sable envenime la diplomatie en mer meridionaleLa Chine construit une île militaire entre les Philippines et le VietnamLa Chine construit des îles artificielles pour revendiquer des zones maritimesLes îles artificielles, armes secrètes de la ChinePékin étend son emprise en mer de Chine méridionale 

Suite aux évènements du mois de Mai 2014 où la Chine avait provoqué de graves tensions dans la région et en particulier au Vietnam en installant une plateforme pétrolière face à ce dernier et dans des eaux territroriales contestées ( voir notre dossier "une nouvelle guerre à éviter" ) , la Chine poursuit sa politique d'implantation sans tenir compte du droit international et menace de nouveau la paix dans la région en créant des iles artificielles militaires près des iles Spratleys en Mer Méridionale, très loin de son territoire. Il s'agit d'une manoeuvre de grande envergure tentant d'imposer par la force sa supématie, tant militaire que économique sur des iles revendiquées par  le Vietnam et les Philippines... Et ce, au risque d'enflammer de nouveau la région en brisant le statut quo qui prévalait... Une nouvelle poudrière? En attendant, Pékin se prépare militairement et menace verbalement la région "d'une guerre inévitable"

De nouvelles tensions en Janvier 2016: Escalade et menaces militaires sur toute la région, hors du territoire chinois. Un article du figaro.fr


Février 2016 : La Chine installe des missiles face au Vietnam.  Voir

 

DERNIERES NOUVELLES, 12 juillet 2016,  Jugement International de la Haye : La Chine n'a  aucun droit historique sur la Mer Méridionale et aucune base légale sur ses revendications: cliquez

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Suite au jugement de la CPA du 12/07/2016, de nombreuses associations en France protestent et s'engagent :  Déclaration commune et liste des signataires

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La Chine veut se défendre au-delà de ses mers

En pleine tension avec les États-Unis et le Japon, Pékin a publié un livre blanc sur la défense chinoise, soulignant sa volonté de projection de ses troupes au-delà de ses frontières maritimes et aériennes.

Vers quoi évolue la politique de défense chinoise ?

Le gouvernement chinois a publié un nouveau Livre blanc de la défense. Plus que jamais, Pékin veut consolider son armée dans le but de se projeter bien au-delà de ses frontières maritimes et aériennes, investissant des espaces revendiqués par d’autres puissances régionales comme le Vietnam, les Philippines et la Malaisie.

Concrètement, l’Armée populaire de libération (APL) chinoise, la plus importante du monde avec deux millions d’hommes, va confier à sa marine une responsabilité accrue. Considérant que les menaces sur son littoral sont moindres, elle va réduire l’accent mis sur la « défense côtière » et s’occuper désormais de « la protection en haute mer ».

Des capacités de frappes renforcées pour faire face à « la montée des défis »

De leur côté les forces aériennes vont passer « de la défense territoriale à la défensive et l’offensive combinée ». Enfin, son artillerie va renforcer ses capacités de « frappes de moyenne et de longue portées ».


Marine Chinoise

Dans son éditorial de mercredi 27 mai, le quotidien officiel China Daily a cherché à justifier la stratégie de défense chinoise : « Le pays fait face à une situation sécuritaire complexe ainsi qu’à une montée des défis à sa sécurité, y compris à sa porte ». Face à ce contexte singulier, la Chine « répond activement aux inquiétudes et aux incompréhensions de l’étranger sur la modernisation de ses forces de défense ».

Dans quel contexte régional paraît ce livre blanc ?

Pékin et Washington sont à couteaux tirés à propos des constructions accélérées par la Chine d’ouvrages (phares, pistes aériennes) et d’îles artificielles dans l’archipel disputé des Spratleys et celui des Paracels en mer de Chine méridionale, dont elle revendique la souveraineté sur la quasi-totalité.

Les deux archipels sont revendiqués par le Vietnam et les Philippines mais la Chine les considère comme « territoire national » où la construction de routes, immeubles, aéroports serait parfaitement normale.

Une modernisation qui suscite l’inquiétude des voisins de la Chine

De plus, la création artificielle de certains îlots est considérée par la Chine comme « bénéfiques à toute la société internationale » en aidant aux opérations de secours en mer et à la protection de l’environnement.

Soutenue par des budgets militaires en augmentation constante depuis des années, l’APL a modernisé ses forces et dispose désormais de son premier porte-avions depuis 2012 (elle en construit deux autres), suscitant l’inquiétude de ses voisins comme le Japon qui vient de réviser sa politique de défense.

Dorian Malovic 28/05/2015  Lacroix.fr

Les États-Unis ont accusé la Chine de violer les « normes internationales » en mer de Chine méridionale, lors d’un sommet sur la sécurité en Asie le week-end des 30 et 31 mai 2015 à Singapour / La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine, un enjeu stratégique majeur, et accuse les États-Unis de tenir un discours vindicatif qui menace la stabilité de la région.

La tension monte entre les États-Unis et la Chine au sujet du contrôle de zones stratégiques en mer de Chine méridionale. Cette immense région maritime est revendiquée par plusieurs nations riveraines et en particulier par Pékin, qui veut en faire une zone exclusive sous son contrôle – ce que les États-Unis considèrent comme une violation des lois maritimes internationales.

Washington s’inquiète en particulier de la récente expansion chinoise dans cette région, à partir d’îlots semi-artificiels. En termes peu diplomatiques, plusieurs de ses responsables militaires et politiques ont fait part de leur préoccupation, le week-end des 30 et 31 mai 2015 à Singapour, à l’occasion d’un forum annuel sur la sécurité en Asie (appelé « Dialogue Shangri-La »).
 

Exercices Chinois
Le secrétaire américain à la défense Ashton Carter a notamment accusé la Chine de n’être « pas en phase avec les règles et les normes internationales ». 
La tension se cristallise autour des îles Spratly, un vaste archipel corallien d’une centaine d’îles, quasiment inhabitées, s’étalant sur quelque 410 000 kilomètres carrés. Situés sur un carrefour de routes maritimes stratégiques pour le commerce mondial, ces îlots recèlent potentiellement d’importantes réserves d’hydrocarbures et sont revendiqués, pour tout ou partie, par la Chine, le Vietnam, les Philippines, Brunei, Taïwan et la Malaisie.

Opérations de remblaiement des îlots de la part de la Chine

À tel point que Pékin y mène d’énormes opérations de remblaiement, de façon à transformer des récifs coralliens en ports et en infrastructures diverses.

Le secrétaire américain à la défense, Ashton Carter, a reconnu que d’autres pays avaient mené ce type d’opérations, y compris le Vietnam avec l’édification de 48 avant-postes, les Philippines (huit), la Malaisie (cinq) et Taïwan (un).

 « Cependant, un pays est allé beaucoup plus loin et beaucoup plus vite que n’importe quel autre. Et c’est la Chine », a-t-il affirmé, appelant à « un arrêt immédiat et durable des travaux de remblaiement par tous ceux qui revendiquent » la souveraineté sur l’archipel.

Un conflit qui menace la stabilité de la région

Dimanche 31 mai, l’amiral Sun Jianguo, chef d’état-major général adjoint de l’Armée populaire de libération (APL), a minimisé les tensions et balayé les accusations américaines. « La situation en mer de Chine méridionale est dans l’ensemble sereine et stable, la liberté de navigation n’a jamais été entravée »,a-t-il affirmé au cours de ce même dialogue annuel du Shangri-La.

Dans ce contexte la question est de savoir ce que les États-Unis veulent et peuvent faire concrètement au-delà de la rhétorique. Personne ne veut une guerre mais le ministre malaisien de la défense a dit craindre que ces contentieux ne finissent par déclencher « un des conflits les plus meurtriers de notre temps, sinon de l’histoire ». 

Manille et Hanoi font un pied de nez à Pékin

28/05/2015  lefigaro.fr 

Alors que les tensions sont vives en Mer de Chine méridionale, des marins vietnamiens et philippins ont joué au football et organisé un karaoké sur une des îles contestées de l'archipel des Spratleys, ce mercredi.

Le pied de nez de Manille et de Hanoi ne manquera pas d'irriter Pékin. Alors que la tension est à son comble dans les eaux troublées de Mer de Chine méridionale, des troupes vietnamiennes et philippines ont joué, mercredi, au football et organisé un karaoké en plein air sur une des îles contestées de l'archipel des Spratleys. Les deux pays d'Asie du Sud-Est démontrent ainsi leur volonté de coopérer face à l'inquiétude provoquée par les revendications territoriales de la République populaire.

Un navire de la marine vietnamienne a déposé une soixantaine de marins vietnamiens sur l'île de Northeast Cay, contrôlée par Manille, mais revendiquée par Pékin, Hanoi et Taipei. Une centaine de soldats philippins étaient déjà stationnés sur l'île. Les pays ont mis de côté leurs disputes territoriales, pour se consacrer à des matchs de football et de volleyball. «Nous passons du bon temps ensemble. Ces activités contribuent à relever le niveau de confiance entre nos troupes dans la zone disputée et renforcera la coopération entre nos deux marines», a souligné un haut responsable de la marine philippine.

Une nouvelle coopération entre les Philippines et le Vietnam

La coopération fleurit entre le Vietnam et les Philippines depuis que les deux pays ont décidé d'oublier leurs différents dans les Spratleys afin d'unir leurs forces face à la Chine. Pékin s'est dit prêt à «défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale», ajoutant qu'elle possède «les capacité et la volonté» de le faire.

Mardi, le Conseil des affaires d'État, le gouvernement chinois, avait publié un livre blanc sur la défense de la République populaire, soulignant sa volonté de projection au-delà de ses frontières maritimes et aériennes et la construction d'ouvrages controversés en mer de Chine du sud. L'Armée populaire de libération (APL) chinoise, la plus importante au monde par le nombre avec deux millions d'hommes, va confier à sa marine une responsabilité accrue dans «la protection en haute mer» et réduire l'accent mis sur la «défense côtière», a souligné le document. Les forces aériennes chinoises vont parallèlement passer «de la défense territoriale à la défensive et l'offensive combinées».

La Chine a entrepris ces derniers mois des travaux d'assèchement et d'aménagement sur plusieurs récifs et îlots qu'elle occupe dans les Spratleys, dont la superficie terrestre a été multipliée par cinq, selon des images satellites qui montrent qu'une piste aérienne et des installations portuaires y ont été bâties. Pékin revendique 90% de la mer de Chine méridionale, mais le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, le sultanat de Brunei et Taiwan ont également des prétentions sur ces eaux potentiellement riches en hydrocarbures, traversées par des voies maritimes internationales de première importance. Et ses actions, dénoncées par ses voisins et par leurs alliés américains, qui accusent la Chine de vouloir «créer des faits sur l'eau» en érigeant une «grande muraille de sable», ont exacerbé les tensions dans la région.

«Une guerre inévitable»

Pékin a assuré vendredi avoir «refoulé» un appareil de surveillance américain qui volait à proximité d'une de ces îles artificielles, après un échange radio tendu entre l'appareil et les militaires chinois au sol. Ces derniers affirmaient que l'avion volait dans l'espace aérien chinois, alors que l'équipage américain a dit voler dans l'espace aérien international, refusant de modifier sa route. La Chine a accusé Washington de comportements «hautement irresponsables et dangereux» et prévenu que ce type de survols pouvait provoquer des «incidents non souhaités».

Lundi, le Global Times, porte-voix des faucons du Parti communiste chinois, n'a pas hésité à affirmer qu'une «guerre est inévitable» entre la Chine et les Etats-Unis concernant la mer de Chine méridionale. «Si l'essentiel, pour les Etats-Unis, c'est que la Chine cesse ses activités, alors une guerre américano-chinoise est inévitable en mer de Chine méridionale», pouvait-on lire dans ce journal, qui appelle la Chine à «se préparer minutieusement» à la possibilité d'un conflit avec les Etats-Unis. Et d'ajouter que «l'intensité du conflit sera supérieure à ce que les gens appellent habituellement une ‘friction'».

Une muraille de sable envenime la diplomatie en mer meridionale

Les Etats-Unis ont dénoncé les « activités déstabilisantes » de Pékin en mer "de Chine" méridionale. La Chine profite de sa « taille et de ses muscles pour forcer des pays dans des positions subordonnées », a critiqué le président Barack Obama en marge de sa visite en Jamaïque, le 9 avril. A Pékin, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait défendu les grands travaux entrepris par la Chine en train de créer une véritable grande muraille de sable dans une zone que plusieurs pays de l'Asie du Sud-est se disputent.

Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt

Vu du ciel, les quelques îlots artificiels ressemblent à des plages paradisiaques. Pourtant, aussi petits qu'ils soient, ces tas de sable fin amassés dans des eaux turquoise ont le potentiel d'envenimer les relations déjà tendues entre Pékin et ses voisins en mer de Chine méridionale : les Philippines, le Vietnam, la Malaisie et Taïwan, tous convoitent ces eaux autour des Spratleys que les Chinois ont baptisé, eux, les îles Nansha.

Carrefour de routes maritimes vitales pour le commerce international et potentiellement riches en hydrocarbures, cette zone loin des côtes est disputée depuis des décennies. Mais aujourd'hui, Pékin crée des faits et réclame à haute voix sa « souveraineté indiscutable » sur ces récifs. Des photos satellites ont révélé l'existence d'une véritable « grande muraille de sable ». Avec l'aide de bulldozers et de navires, l'armée chinoise construit des ports artificiels susceptibles de servir comme porte-avions en pleine mer, faisant fi des mises en garde venant des Etats-Unis.

RFI 10/04/2015

La Chine construit une île militaire entre les Philippines et le Vietnam

Pékin se soucie du bien-être de ses soldats. Si bien que le gouvernement chinois a lancé une grande campagne d’élargissement d’un fort situé entre les Philippines et le Vietnam. Un projet qui prend de plus en plus d’ampleur.

Au départ, ce n’était qu’un petit récif flanqué d’un poste militaire. Il fait désormais près de 2,2 kilomètres carrés et continue de s’étendre. Yongshu, un îlot que les Américains appellent Fiery Cross. L’endroit pose un problème diplomatique depuis 1988, date à laquelle la Chine y a installé 200 soldats.

Gaz et pétrole à profusion

L’an dernier, la République Populaire a lancé la construction d’une piste d’atterrissage, et a donc dû élargir le territoire sur la mer. Les Philippines, Taïwan, le Vietnam, qui possèdent déjà des bouts de terre dans la zone y voient une agression. Pékin explique que jusqu’ici, il était le seul à ne pas posséder de moyen d’atterrir.

Officieusement, la zone regorge de ressources en gaz et en pétrole. Y installer une activité économique pourrait permettre aux Chinois d’en revendiquer des zones exclusives.

Par Franck Hermann , mercredi 11 février 2015, Radio Monaco

 

La Chine construit des îles artificielles pour revendiquer des zones maritimes

La République populaire entend asseoir son influence sur des ilôts inhabités mais stratégiques de la mer de Chine.

Une île artificielle en forme de porte-avion. La Chine est en train d'agglomérer des milliers de tonnes de terre sur un récif corallien afin de le transformer en piste d'atterrissage. L'objectif: asseoir sa domination sur une zone stratégique très disputée, la mer de Chine.

Jusqu'à présent, la majeure partie de l'île de Fiery Cross, ou Yongshu, en Chinois, se trouvait sous l'eau, à l'exception de quelques rochers et d'une surface de béton artificielle, servant à héberger une petite garnison de soldats. Des images satellites, analysées par des experts anglo-saxons de l'IHS, ont montré que depuis quelques mois, des navires chinois draguaient les fonds environnants. Les images ont également montré que ces derniers rassemblent les sédiments sur la barrière de corail, afin de faire émerger des eaux une piste de 3000 mètres de long sur 300 mètres, au plus, de large. Un port, à l'est de l'île, serait également en train d'être créé par les dragues chinoises. Il serait suffisamment grand pour «accueillir des pétroliers ou de grands navires de guerre», selon les experts de l'IHS. 

Yongshu est située dans l'archipel des Spratleys, un territoire en plein milieu de la mer de Chine dont les récifs confettis, d'une superficie totale de 5 km2, sont répartis sur une zone de 410.000 km2. Quelques bouts de terre disputés entre le Brunei, la Malaisie, les Philippines, Taïwan et la Chine, dernière puissance à ne pas disposer de piste d'atterrissage dans les environs.

Une zone très stratégique

Dans un rapport, le ministère de la Défense français rappelle que les prétentions de Pékin sont fondées sur des arguments historiques: «La Chine prétend que des pêcheurs chinois fréquentent la mer de Chine du Sud depuis des époques aussi reculées que la période des Trois Royaumes (220-265).» Selon le rapport, il faut en réalité attendre les années 1980 pour qu'elle s'intéresse réellement à ces îles perdues. En 1987, la Chine en occupe 7. Cinq ans plus tard, elle revendique la totalité de l'archipel.

 Si la Chine s'y intéresse autant, ce n'est pas en souvenir de quelques pêcheurs ancestraux. Cette zone, inconnue du grand public, est d'un intérêt géostratégique majeur. Elle est le point de passage entre l'Océan indien et l'Océan pacifique et permet la communication de l'Europe et de l'Asie orientale. Près d'un tiers du trafic maritime commercial du monde y passe, 90% de celui de la Chine. La Corée du Sud, le Japon et Taïwan y font transiter plus de la moitié de leurs ressources énergétiques. Si les éventuelles réserves de pétrole semblent pour le moment limitées, celles de gaz semblent au contraire très importantes: la zone pourrait comporter 13% des réserves mondiales, selon le rapport du ministère de la Défense.

Le précédent des Paracels

Outre l'évidente menace que représente la militarisation chinoise, la création de cette nouvelle terre vient asseoir la revendication de souveraineté chinoise: au regard du droit international, l'attribution d'une zone économique exclusive est déterminée par la possession d'un territoire côtier.

La Chine reproduit ici une tactique déjà éprouvée un peu plus au nord, dans l'archipel inhabité des Paracels, situé en face du Vietnam, qui revendique également ces territoires. Pékin y a créé une piste et un port. Dans les années 1970, un bref engagement entre la Chine et le Sud-Vietnam avait coûté la vie à 70 marins et envoyé par le fond trois navires vietnamiens. Seulement, après cet épisode, la présence chinoise avait été confortée dans l'archipel. En mai 2014, la Chine se servait de cette base territoriale pour justifier l'installation d'une plate-forme pétrolière dans les eaux des Paracels, entraînant une importante crise diplomatique avec le Vietnam.

lefigaro.fr  11/02/15 

Les îles artificielles, armes secrètes de la Chine

La Chine crée de nouvelles îles et élargit celles qui existent déjà dans les régions qui font l'objet de litiges territoriaux en mer de Chine du Sud. 

D'après la revue militaire influente IHS Jane's Defence Weekly, Pékin tente de créer dans les régions contestées un réseau de fortifications militaires navales et aériennes grâce à cinq nouvelles îles, construites spécialement à l'aide d'un bateau-dragueur géant.

Ces conclusions de l'IHS Jane's Defence Weekly se fondent sur l'analyse de photos prises dans les régions disputées en mer de Chine du Sud par les satellites de l'entreprise spatiale européenne Airbus Defense and Space (ex-EADS, qui a changé de nom début 2014). L'activité des "magiciens" chinois, qui font sortir des îles du sable situé au fond de la mer, se concentre principalement sur l'archipel des Spratleys.

"Ce qui était autrefois un groupe de petites plateformes en béton a été remplacé par de véritables îles avec des ponts pour hélicoptères, des pistes d'atterrissage, des ports et toute l'infrastructure nécessaire pour déployer un grand contingent de troupes, a indiqué à CNN James Hardy, rédacteur en chef de l'IHS Jane's Defence Weekly. Nous sommes certains que la Chine a conçu et met activement en œuvre un programme pour créer un réseau de fortifications au cœur de l'archipel des Spratleys".

Ce dernier est situé dans la partie de sud-ouest de la mer de Chine du Sud et regroupe une centaine d'îles inhabitées, de récifs et d'atolls d'une superficie totale de 5 kilomètres carrés. Il ne connaît pour le moment aucun combat, mais pourrait devenir l'un des points les plus chauds de la planète. Pratiquement la moitié des îles Spratleys accueillent des militaires de la Chine, du Brunei, de la Malaisie, des Philippines, de Taïwan et du Viêt-Nam qui revendiquent l'archipel.

L'IHS Jane's Defence Weekly s'était déjà servi de photos par satellite dans le passé. La revue avait notamment fait sensation en dévoilant l'activité du bateau-dragueur géant Tian Jing Hao, repéré par un satellite fin 2013 — avril 2014 près des récifs de Hughes, de Johnson, de Gaven et Croix de feu près desquels, comme par magie, une piste d'atterrissage de trois kilomètres de longueur était apparue.

Tian Jing Hao travaille 24h sur 24 et 7j/7 pour drainer du fond de la mer près de 4,5 mètres cubes de sable par heure. Sa productivité a permis aux Chinois de changer radicalement la géographie de cinq récifs. Ces transformations sont facilement repérables grâce aux photos du récif de Hugues. Le 1er février 2014, il n'existait à ce niveau qu'une plateforme en béton de 380 mètres carrés. Les photos du 14 août 2014 témoignent d'un remblayage actif de sable, alors que celles du 24 janvier 2015 présentent une véritable île de 75 000 mètres carrés avec des bâtiments en état de construction active. Au printemps ou d'ici l'été 2015, le site pourrait déjà être achevé et remplir des fonctions militaires.

L'infrastructure de toutes les îles reflète un projet du même type: un bâtiment carré principal avec un radar arrondi ou une tour de DCA à ses coins.

Il est à noter que Taïwan, les Philippines et le Viêt-Nam renforcent également leurs positions dans cette région contestée mais que contrairement à la Chine, ils construisent des fortifications sur des territoires existants sans créer de nouvelles îles.

D'un point de vue juridique, la formation de nouvelles îles n'aidera pas Pékin à revendiquer ces territoires disputés car la convention de l'Onu sur le droit de la mer ne traite que des prétentions sur les îles naturelles et pas sur les territoires artificiels. Toutefois, la présence de sites militaires dans la région pourrait être un atout important en cas de conflit militaire dans l'archipel des Spratleys.

Un tel scénario est tout à fait possible. Rappelons que l'apparition d'une plateforme pétrolière chinoise dans la région contestée par le Viêt-Nam en mai 2014 avait provoqué dans ce pays des soulèvements antichinois dont la force et l'ampleur avaient frappé même les autorités de Pékin.

Les récifs de Johnson, de Cuarteron et de Gaven aggravent sans cesse les relations entre la Chine et les Philippines, qui les considèrent comme une partie de leur territoire.

De plus, le récif de Johnson a déjà connu en 1988 un affrontement entre des navires militaires chinois et vietnamiens, qui s'était soldé par des dizaines de morts.

Manille proteste également à haute voix contre les revendications chinoises. Mais Pékin n'a aucune envie de changer sa position traditionnelle, selon laquelle il n'existe aucun litige concernant la souveraineté de ces îles car ces dernières appartiennent tout simplement à la Chine et à personne d'autre.

Expert online  SPUTNIK , 21/02/2015 

Pékin étend son emprise en mer de Chine méridionale 

De notre correspondant à Pékin

De nouvelles images satellites montrent l'étendue des constructions chinoises sur des îlots artificiels de l'archipel des Spratleys. Les clichés renforcent l'inquiétude sur les ambitions territoriales de Pékin dans les eaux disputées de la mer de Chine méridionale, alors que ces bases permettront à sa marine, ses forces aériennes, ses garde-côtes et ses flottes de bateaux de pêche d'élargir considérablement leur rayon d'action.

Les travaux progressent de façon spectaculaire sur six récifs des Spratleys, où les revendications territoriales de la République populaire se confondent avec celles du Vietnam, de la Malaisie, des Philippines, de Taïwan ou encore du sultanat de Brunei, selon les images du groupe Airbus, publiées la semaine dernière par le groupe d'information IHS Jane's, spécialisé dans les affaires de défense. L'archipel des Spratleys recèlerait d'importantes réserves d'hydrocarbures et halieutiques. Et la mer de Chine méridionale sert de voie de passage entre l'Asie orientale, l'océan Indien et l'Europe, des routes commerciales stratégiques pour Pékin dans son projet de «route de la soie maritime du XXIe siècle».
 

Les images apportent pour la première fois la preuve que la Chine a érigé un polder comprenant deux quais, une usine de ciment et une plateforme d'hélicoptère sur un rocher du Hughes Reef. Le récif, qui auparavant n'émergeait des flots qu'à marée basse, se situe à quelque 200 milles nautiques des côtes philippines et à 800 milles des côtes chinoises. Selon les images analysées par IHS Janes, la Chine aurait au total entrepris des travaux semblables sur six îlots des Spratleys -Hughes Reef, Fiery Cross Reef, Gaven, Cuarteron Reef, Eldad Reef et Mischief Reef- renforçant l'inquiétude de ses voisins dans la région.
 

Avantage stratégique décisif

Fin 2014, IHS Jane's révélait que les Chinois mènent des travaux sur le Fiery Cross Reef afin d'en faire une île artificielle d'au moins trois kilomètres de long et 200 à 300 mètres de large, «assez pour construire une piste d'aviation et une aire de stationnement» pour les appareils. Un port est également en cours de construction dans l'est du récif, «qui devrait être assez grand pour accueillir des pétroliers et des navires de guerre». «L'inquiétude des pays d'Asie du Sud-Est est compréhensible, souligne un diplomate occidental. Ils sont impuissants face à Pékin. À elle seule la marine chinoise est déjà plus puissante que celles de tous ses rivaux combinées. Et les nouvelles bases donnent à Pékin un avantage stratégique décisif. C'est comme si l'Armée populaire de libération possédait des porte-avions fixes dans la région».

La République populaire pourra utiliser ces îlots artificiels pour ravitailler en carburant ses avions de chasse dans l'éventualité d'un conflit. Cependant, ils ont aussi une grande valeur pour des activités non-militaires. La Chine pourra maintenir plus efficacement ses flottes de navires de pêche et ses garde-côtes en mer de Chine du Sud en offrant la possibilité à leurs équipages de se ravitailler et de se reposer sur ces bases. En juillet, l'agence Reuters avait révélé que les autorités chinoises encourageaient les pêcheurs chinois à naviguer dans les Spratleys en leur offrant des subventions pour le carburant.

Pékin, qui revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, rejette systématiquement les protestations diplomatiques de Hanoï et de Manille et les critiques de Washington, affirmant que les «travaux s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté» de la République populaire. En réalité, Pékin considère comme une menace à sa souveraineté les constructions de ses rivaux sur les rochers de cet archipel. Notamment celles du Vietnam, qui possède 25 bases sur ces récifs. «Pour Pékin, la prochaine étape sera probablement de chasser ses voisins de ces cailloux, estime un expert. Car si la solidité des accords de défense entre les États-Unis, première puissance maritime dans la région, et le Japon en mer de Chine orientale ne fait aucun doute, l'alliance entre Washington et les pays d'Asie du Sud-Est paraît beaucoup plus fragile».

, Le figaro ,Publié le 21/02/2015

 

Commentaires

relation Chine Vietnam

 y a t il un risque de conflit entre la Chine et le Vietnam ???

Ma devise : vivre ma retraite au Vietnam

relation Chine Vietnam

 y a t il un risque de conflit entre la Chine et le Vietnam ???

Ma devise : vivre ma retraite au Vietnam
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