Tranches de vie: Traverser une rue à Hanoi ou Saigon, tous ceux qui en reviennent vous le diront, c’est une épreuve quasi initiatique. La première traversée d’artère, au premier jour de l’arrivée au Vietnam, est comme une avancée suicidaire car il s’agit de fendre un flot continu de motos qui jamais s’arrête ni même ne ralentit, on dirait un fleuve bourdonnant inexorablement. S’abandonner à la crainte, c’est courir le risque de pourrir sur pied sur un côté d’une avenue sans jamais atteindre l’autre trottoir.  On vous l’explique à l’arrivée, il n’y  qu’une chose à faire, se lancer dans le flot des motos, sans dévier sa route et faire confiance aux conducteurs. La première fois, il faut vaincre la peur d’être avalé, écrasé, déchiqueté. Quelques jours plus tard, on n’y pense même pas. Il n’y a plus qu’un seul danger : confondre au retour en France le boulevard Saint Germain avec le boulevard Nguyễn Huệ,  traverser à Paris comme à Ho Chi Minh  boulevards et avenues, avec cette même insouciance confiante.

Une blague circulait en 1997 dans les rues de Hanoi, à propos du nouveau modèle de moto japonaise, qui venait d’arriver sur le marché et faisait fureur, la dream two, qui concurrençait le modèle précédent, la dream one ou dream tout court. Le rêve de l’économie de marché faisait salle comble. Et ce n’est que le début, la course à la consommation était ouverte..

On racontait que Martin Luther King rencontrant Ho Chi Minh au paradis, l’avait abordé en lui disant "I had a dream..". Et qu’Ho Chi minh lui aurait répondu:  “ I had a dream, too (two)”

source: vietdom.blog.lemonde.fr/category/vietnam-aujourdhui/

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