Mardi 10 septembre 2024, 6:17 | Dernière mise à jour : 0 minute
Pause à Saigon et aperçu de quelques enjeux de santé au Vietnam
TRANCHES DE VIE: Trang Bang – 4 180 km
Véronique et Régis nous ont également ouvert les portes de la communauté francophone de Saigon et de l’usine Sanofi de Thu Duc, auxquels nous avons pu présenter notre projet en détail et répondre aux questions posées.
Ce séjour a aussi été l’occasion pour nous de comprendre quelques aspects des enjeux de santé au Vietnam. Tout d’abord, Véronique, très active au sein de la commission sociale de l’Association des Francophones au Vietnam (AFV), nous a permis de visiter un orphelinat dans les environs de Cu Chi, géré par 3 (jeunes) sœurs de la communauté de Béatitudes. Une soixantaine d’enfants sont accueillis, soit parce que leurs parents n’ont pas les moyens de les élever, soit parce qu’ils sont handicapés et/ou orphelins. N’étant pas un établissement d’état, cet orphelinat ne vit que de dons et de l’aide de la communauté religieuse. Des membres de l’AFV viennent ainsi chaque semaine donner des cours de français aux religieuses et des bénévoles (des jeunes français la plupart du temps), viennent y passer quelques mois afin d’aider les sœurs dans leurs tâches quotidiennes.
Lors de cette rencontre nous avons pu longuement discuter (en français!) avec sœur Marie des soins dont peuvent bénéficier les enfants et les sœurs, lorsqu’ils tombent malades : les enfants scolarisés sont couverts pour les soins de base, à condition d’aller se faire soigner dans les hôpitaux publics ; mais les religieuses ne sont pas couvertes car elles ne sont pas salariées et doivent payer de leur poche tout traitement médical (ce qui a été le cas pour sœur Marie qui a eu un accident de mobylette il y a 2 mois et s’est cassé la cheville).
Il faut certes noter que le système vietnamien ne souffre pas, comme au Laos, d’un manque de compétences médicales, et beaucoup de personnes (écoliers, étudiants, fonctionnaires, nombreux salariés, personnes âgées et indigents) sont remboursées à environ 60% par un système d’assurance maladie public, cependant la grille des tarifs de référence des traitements n’a pas été revue depuis plus de 20 ans (alors que les prix des traitements facturés a quant à lui bien augmenté).
- les personnes indigentes sont couvertes pour les soins de base, à condition de se faire soigner dans les hôpitaux publics. Dans ces cas-là, l’attente est souvent très longue et la consultation expédiée en quelques minutes.
- les personnes avec un peu plus de moyens vont elles aussi aller consulter dans les hôpitaux publics (et sont ainsi remboursés au tarif de base), mais ayant plus de moyens, elles peuvent verser une « enveloppe complémentaire » au médecin, qui ainsi s’attardera plus sur leur cas et leur indiquera de meilleurs traitements.
- les classes plus à l’aise financièrement vont se faire soigner dans le système semi-privé : rendez-vous à l’hôpital le matin, puis à la consultation privée du même docteur l’après-midi, dont la facturation est libre (et non remboursée, sauf à avoir une mutuelle complémentaire privée).
- les personnes les plus aisées se font soigner uniquement dans le secteur privé, à des tarifs inaccessibles pour la plupart des familles vietnamiennes.
L’institut a été créé en 1992 suite aux nombreuses sollicitations envoyées au Professeur Carpentier de la part d’un médecin vietnamien qui regrettait le manque de moyens pour soigner les maladies cardiaques au Vietnam. Si des médecins français ont été présents lors du lancement de ce projet, l’objectif était bien l’autonomie du centre ; des formations ont donc été dispensées par des spécialistes français en France et au Vietnam.
- une unité de production d’outils et prothèses cardiaques à bas prix,
- le Centre Médical International (centre privé de médecine générale et spécialités, qui s’adresse aux expatriés), dont les revenus alimentent le fonds d’aide pour les indigents pour leur permettre d’obtenir une aide financière pour leurs soins à l’institut.
Nous avons quitté Saigon ce matin, avec la perspective de passer Noël à Phnom Penh… Les belles décorations à Saigon et la présence de quelques Pères Noël (un peu fluets…) nous ont permis de tout doucement entrer dans l’ambiance des fêtes de fin d’année.
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Commentaires
Saigon
Merci pour avoir présenté une autre facette de la grande ville de Saigon. Il n'y a pas que les vues de carte postale et c'est important de montrer les enjeux de la santé.