Ballade de Hanoi à Hoa Luu, Baie de Halong Terrestre

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Ballade de Hanoi à Hoa Luu, Baie de Halong Terrestre

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Balade de hanoi à la Baie de Halong terrestreVagabondage sur Hoa Luu

Comment s'y rendre:

Le moyen le plus simple pour s'y rendre est de partir de Hanoi, départ en minibus et bus de la gare routière Giap Bat toutes les 15 minutes. Il est ensuite nécessaire de prendre un taxi ou taxi-moto pour se rendre de la gare routière de Ninh Binh pour se rendre sur le site de Tam Coc ou de Hoa Lu. Possibilité de prendre le train jusqu'a Ninh Binh , puis taxi.
C'est un classique, mais incontournable! Evitez, si vous le pouvez, la période des vacances...
 

Balade de hanoi à la Baie de Halong terrestre

2 heures de route ! Il faut à peine 2 heures de route pour passer d'un monde à l'autre. Plus même : pour changer d'univers. Comme si, d'un coup de baguette magique, on sautait d'une planète à une autre. Il suffit seulement de 2 heures de route pour quitter le bruit incessant et la grouillante frénésie de la superbe capitale vietnamienne. Pour s'enfoncer au cœur de paysages envoûtants qui respirent la quiétude. Qui incitent à l'émerveillement. Et qui, peut-être, invitent à une certaine méditation... De Hanoi, il faut mettre le cap au Sud. Direction : la Province de Ninh Binh. Pour une balade - romantique à souhait - au sein de l'un des plus magnifiques paysages du monde : la Baie d'Halong. Enfin... une "autre" Baie d'Halong : la Baie d'Halong terrestre !

Le charme provincial du berceau historique de la nation


Située sur la rive droite du Fleuve Rouge que l'on appelle ici Sông Hông, Hanoi ("la ville en deçà du fleuve") est une cité de charme, de contrastes et d'histoire. D'abord baptisée du nom ô combien poétique de Than Long ("la cité du dragon qui prend son essor"), elle changea de nom en 1831 sous l'influence de l'empereur Minh Mang. Hanoi était née ! Au bout d'une histoire aussi longue que riche en péripéties, une histoire où se mêlent étroitement les faits réels et les légendes dont les Vietnamiens sont si friands, Hanoi est aujourd'hui une ville qui dépasse allègrement les trois millions d'habitants, si l'on tient compte des districts suburbains. Encore que l'on ne sache pas avec exactitude le nombre de personnes qui vivent dans la capitale et ses environs proches : le flux des nouveaux arrivants en provenance des campagnes et l'anarchie urbanistique en périphérie sont tels qu'il est difficile d'effectuer un recencement précis. Tout juste peut-on arriver à une estimation que l'on espère assez proche de la réalité. A quelques milliers de personnes près... Si l'on arrive à Hanoi en provenance de l'ex-Saigon (devenue Ho-Chi-Minh Ville depuis le 2 juillet 1976, date de la réunification du pays et du retour à la souveraineté nationale), le contraste est saisissant. Autant la métropole du Sud est dynamique et tournée vers le futur (mais est-ce vraiment une bonne chose dans le contexte actuel de la mondialisation ?..), autant Hanoi respire une douce nostalgie et reste fidèle à une tradition séculaire, voire millénaire. Curieusement, la ville choisie par Oncle Ho pour devenir la capitale du Viet Nam (véritable orthographe du nom, puisque aucun mot vietnamien dépasse une syllabe) réunifié n'a que peu évolué. Elle conserve par le fait même un petit charme rétro et un tantinet colonial tout à fait attachant. Même si le flot des vélos et des cyclos-pousse a tendance à céder la place au flux des mobs et des petites motos "made in Japan". Même si les berlines et minibus japonais sont de plus en plus nombreux à croiser les bonnes vieilles bagnoles soviétiques (à l'époque...) ou chinoises ainsi qu'un curieux petit camion agricole, fleuron de l'industrie automobile locale. Il n'empêche : le visage de la ville n'a heureusement pas encore fondamentalement changé. Mais il faut se dépêcher d'en profiter : le modernisme est en marche sans que l'on puisse l'arrêter, ni véritablement affirmer qu'il s'agit de progrès. Toujours plus de pollution urbaine, sans cesse plus d'embouteillages, encore plus de bruit,... : tout cela sous le fallacieux prétexte de la modernité. Pas joli, joli... La tendance semble pourtant inexorable et Hanoi a probablement ses plus beaux jours derrière elle. Il y a gros à parier que, d'ici quelques années, les rues de la capitale administrative et diplomatique du pays ressembleront de plus en plus à celles de la capitale économique. Perdant chaque jour un peu plus de son charme et de sa personnalité, Hanoi ne sera alors plus qu'une vague copie de Ho-Chi-Minh-Ville. Raison de plus pour la découvrir sans tarder !

Auprès de ma blonde (air connu)

Pour attachante qu'elle soit, Hanoi est une ville que l'on a parfois plaisir à quitter. Le bruit incessant des petites mobylettes pétaradantes, le grouillement de millions de petites fourmis coiffées - du traditionnel chapeau conique ou du casque colonial - qui semblent courir en tous sens sans jamais reprendre leur souffle, les coups de klaxon qui se succèdent les uns aux autres quasiment 24 heures sur 24, les cris perçants qui s'élèvent des étals des marchés disséminés dans la ville,... ont parfois raison du voyageur le plus endurci. Un peu de calme, quelques minutes de silence et une certaine quiétude sont les bienvenus après plusieurs jours passés à crapahuter dans la ville et à découvrir les temples, pagodes, lacs, espaces verts, lieux de culture ou de mémoire, marchés publics et autres hauts lieux historiques de la capitale vietnamienne. Il faut donc mettre le cap au Sud ! Prendre la route (sans grand attrait ni intérêt, il est vrai) vers la Province de Ninh Binh. Et s'offrir un petit crochet, à une trentaine de kilomètres de Hoa Lu, par Phat Diem qui passe pour être le bastion du catholicisme vietnamien. Pour y accéder, la route étroite joue avec les rizières, surplombe les plantations, longe une rivière où glissent des sampans lourdement chargés. Malgré le décor typiquement vietnamien, nous sommes pourtant bel et bien au cœur d'un fief papiste. De nombreuses églises émaillent le paysage, mais c'est la cathédrale de Phat Diem qui retient toute l'attention du voyageur. Construite en 1891 dans un style sino-vietnamien tout à fait fascinant, elle bénéficie d'une décoration intérieure qui n'est pas moins surprenante, mêlant avec audace les influences vietnamienne et européenne. Chaque dimanche, les messes rassemblent encore de nombreux fidèles aux yeux bridés. Ils viennent se recueillir au pied de statues représentant 6 martyrs vietnamiens canonisés par Jean-Paul II en 1988. Mais ce n'est rien comparé aux cérémonies religieuses du 1er mai : chaque année à cette date, l'évêque célèbre la Fête des Fleurs à la Vierge. Pendant la cérémonie, sur le parvis, une fanfare locale attaque avec entrain un "Auprès de ma blonde" qui contraste avec les cheveux noir jais des douces Vietnamiennes. En cette asiatique terre de Bouddhisme, la ferveur religieuse catholique et les dernières notes musicales du temps des colonies se rejoignent en un surprenant raccourci...

L'ancienne capitale du Viet Nam indépendant

Puis, voici enfin Hoa Lu ! Aujourd'hui, on a parfois un peu de mal à s'imaginer que cette petite bourgade un peu perdue fut, en son temps, la capitale du Viet Nam indépendant. C'était aux Xe et XIe siècles de notre ère, sous les dynasties Dinh, Lê et Ly. Bref, juste avant que Hanoi endosse à son tour le même rôle administratif. Jadis, une citadelle s'élevait, majestueuse, dans ce cadre magnifique. Il n'en reste malheureusement plus rien et les seules visites possibles dans la localité sont deux temples reconstruits au XVIIe siècle. Le premier, le temple Dinh Tien Hoang, est dédié à la dynastie Dinh qui règna de 968 à 980. Période au cours de laquelle le pays reçoit son nom actuel. Très harmonieux, le temple - précédé d'un joli portique au décor de céramique verte vernissée - est construit sur les fondations d'un ancien palais protégé par des remparts. Immédiatement, on s'aperçoit que ce lieu de culte a bel et bien une fonction royale : le socle en pierre du trône se dresse encore devant le sanctuaire et, vers le fond, plusieurs statues représentent le roi et ses fils. Le temple Lê Dai Hanh, deuxième sanctuaire important à Hoa Lu, porte les noms du roi Dai Hanh et de la reine Duong Van Nga. Construit à peu près sur le même modèle que le précédent, il est bien sûr dédié à la dynastie Lê qui règna sur le pays entre 980 et 1009. A l'entrée, deux petits pavillons retiennent l'attention : l'un est consacré aux offrandes, l'autre est dédié à Confucius. Mais ce sont surtout les collections qui se trouvent à l'intérieur du temple qui justifient la halte : hallebardes de processions, brûle-parfums et tambours datant du Xe au XVIIIe siècles méritent le coup d'oeil.

Embarquement à Vân Lâm

A 3 kilomètres de Hoa Lu, le petit village de Vân Lâm est un passage obligé pour celles et ceux qui désirent partir à la découverte de la Baie d'Halong terrestre. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le village n'est pas le point de départ de sentiers de randonnées ou autres chemins muletiers : au bord de la rivière Hoang Giang (Rivière Jaune) s'alignent des dizaines de petites embarcations - les thuyen - qui semblent attendre le voyageur. Qui paraissent l'inviter à une longue rêverie au fil de l'eau. Car il ne faut pas s'y tromper : malgré son nom, cette "autre" Baie d'Halong n'a de terrestre que le nom, ou à peu près. Une baie se doit de correspondre à certains critères aquatiques et environnementaux pour s'harmoniser avec l'imaginaire du voyageur : c'est le cas à Rio (Brésil), à Nosy Be (Madagascar), à Naples (Italie), à Halong (Viet Nam),... La Baie d'Halong terrestre n'échappe pas à la règle et n'a certes rien à envier à sa grande sœur, plus connue, qui passe à juste titre pour être la 8e Merveille du Monde. Sous la rame experte d'une batelière (ici, ce sont les femmes qui rament, le plus souvent à la manière traditionnelle : avec les pieds !), la thuyen glisse au sein d'un paysage d'une beauté et d'une sérénité incomparables. Pitons rocheux, cultures, sommets verdoyants, grottes mystérieuses,... vont ainsi se succéder pendant plusieurs heures. Envoûtant le voyageur. Lui faisant perdre la notion du temps. Lui faisant oublier l'agitation et la folie du monde extérieur. Un monde qui, vu d'ici, semble loin, si loin...

Paysages d'estampe

La barque à fond plat glisse lentement sur les eaux calmes. Frôle silencieusement des "pains de sucre" qui tombent de manière abrupte dans la rivière. Longe d'immenses rizières sur lesquelles sont penchés des dizaines de petits châpeaux coniques. Passe au long de roches déchiquetées, aux formes sauvages et bizarres. Joue à cache-cache avec le soleil qui disparaît derrière quelques sommets couverts d'une végétation luxuriante. Croise d'autres barques qui emmène des touristes ou transportent les gens qui habitent la région. Se laisse aborder par cette autre thuyen du fond de laquelle la rameuse sort, comme par enchantement, de jolies nappes brodées et quelques cannettes de soda. Double cette autre embarcation chargée de foin et de petites cages en fer où piaille la volaille. Ici, les maisons traditionnelles des pêcheurs ne semblent faire qu'un avec les parois rocheuses. Ici, les canards batifolent sans retenue au long des canaux. Les buffles travaillent avec nonchalance dans les rizières. Les oiseaux s'élancent à l'assaut des pitons calcaires puis, encore plus haut, à l'assaut du ciel bleu. Ici, le monde extérieur ne semble pas avoir de prise et le temps semble s'être arrêté. Comme si l'un et l'autre n'avaient jamais réussi à franchir le barrage naturel de roche et de végétation qui préserve ce site unique au monde.

Hôpital vietcong et pagodes ancestrales

Inlassablement, la rameuse poursuit son travail. Avec une régularité déconcertante, elle plie une jambe. Allonge l'autre. Coïnce les rames avec ses pieds. Elle mène sa barque sans effort apparent. Avec une quiétude qui, chez nous, passerait pour de la nonchalance. Coup de rame après coup de rame, elle dirige la thuyen vers une grande cavité qui, pendant la guerre contre l'envahisseur américain, abritait un hôpital vietcong. D'autres cavités servirent aussi de prison pour les aviateurs U.S. capturés. Et, bien sûr, de caches aux partisans vietminh pendant la guerre contre les troupes coloniales françaises. D'ailleurs, en y regardant bien (ne pas oublier une puissante lampe de poche !), certaines parois rocheuses sont encore couvertes de slogans vietminh qui en disent long sur la détermination des combattants et l'estime toute relative dans laquelle ils tenaient les troupes étrangères. Ensuite, la barque se faufile sous une enfilade de grottes. Attention à la tête ! La première grotte semble immense : elle mesure près de 130 mètres de long. Puis s'ouvre la Grotte de Jade que l'on appelle ici Bich Dông. On y découvre avec étonnement trois petites pagodes construites au XVIIe siècle. La première d'entre elles est adossée à la montagne et se niche au cœur d'un jardin luxuriant. Un petit escalier creusé à même la roche à l'occasion de la visite de l'empereur Minh Mang (c'était en 1821) mène à la deuxième pagode. La troisième et dernière pagode - en fait, un pagodon - recèle trois bouddhas et la statue d'une nonne qui, semble-t-il, est vénérée dans la région. La promenade - splendide et sereine - se poursuit. Silencieusement. Calmement. Au doux rythme des coups de rames. Une heure, deux heures, puis trois heures passent ainsi à glisser au fil de la rivière et au long des petits canaux enserrés dans les rizières. Au détour de quelques méandres, un embarcadère apparaît au loin. Des thuyen y sont alignées. Nous sommes de retour à Vân Lâm. Un monde de charme, d'authenticité et de quiétude se referme doucement derrière nous...

Philippe Chavanne

Vagabondage sur Hoa Luu

Hoa Luu, le Halong terrestre, en photos

Je préfère ce site au Halong dans l’océan. Ce sont les mêmes formations karstiques qui permettent ces découpes si reconnaissables mais où tous les monticules sont différents les uns de autres et nous parlent différemment, rappelant parfois les formes humaines ou animales, se mariant à la végétation et à l’eau.

A Hoa Luu, je profite en plus d’une sérénité propice au vagabondage de l’esprit, aux projections tous azimuts du regard et aux plaisirs des oreilles, avec les oiseaux, le vent dans les arbres et buissons, les rames glissant dans l’eau (à Halong les embarcations sont motorisées)

Et j’apprécie particulièrement qu’’en complémentarité du rapport entre l’eau, les montagnes et le ciel, vienne s’ajouter la terre, la terre d’ici, avec ses gens, leurs silhouettes glissant doucement, sur le même tempo que la musique de la nature.
Toujours les déclinaisons subtiles dont je ne me lasse pas
L’eau, les montagnes et le ciel


 

Devinette: distinguez les reflets dans l’eau et les plantes qui y poussent

 

La présence de la terre

 

Nous passons dans 8 tunnels naturels traversant les monticules. Le plus long fait 305 mètres. Nature, ombres, miroitements souterrains, stalactites, réapparition magique de la lumière  faisant redécouvrir les harmonies sensorielles toujours renouvelées. Huit fois, entrer, plonger dans les mystères, ressortir, être ébloui par la majesté de la palette des lumières et des scènes-tableaux,  c’est trop court…

 

Avis aux amateurs. A apprécier d’urgence avant pollution touristique.
 
J’ai peut-être croisé, en ce milieu de semaine hors vacances, au maximum 50 visiteurs en pirogue (aucun occidental) en une matinée.
 
 
Ma tante n’était jamais venu à Hoa Luu, situé pourtant à 80 km de son village.
 

 

 Tchen Nguyen Binh Van Tiet

 

Commentaires

Photos superbes qui me

Photos superbes qui me rappellent des moments inoubliables.

Merci pour la jolie mise en

Merci pour la jolie mise en valeur de cette ballade au fil de l'eau. J'ai eu la chance de la faire en juillet dernier sous un beau soleil et j'en garde un formidable souvenir. La beauté du site et son calme (avant la future arrivée massive et redoutable des touristes !) rendent cet endroit, de très loin, plus attractif et agréable que la célèbre baie Ha Long. Que de moments inoubliables en particulier lors des passages délicats dans des tunels naturels au plafond si bas. Et admiration totale pour ces femmes qui pilotent et font progresser des barques si lourdes de visiteurs pas toujours très disciplinés !

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