Un espace de création caché dans une zone désaffectée

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La machine-outil du bar Barbetta est transformée en table de DJ.

En attendant d’être démoli et reconstruit en un nouveau centre moderne, l’ancien atelier de la Compagnie de produits pharmaceutiques N°2 est en apparence à l’abandon. Pourtant, c’est la nouvelle destination de prédilection des jeunes hanoïens.

«Le Paris de Hanoi», c’est ainsi que la zone 9 (un autre nom de l’ancien atelier) est surnommée par les jeunes. Située rue Trân Thanh Tông, au centre de la capitale, et conçue dans un style architectural français, elle comprend cinq immeubles de plusieurs étages, et est maintenant considérée comme un espace de création expérimental pour les artistes vietnamiens.

À l’extérieur de la zone 9.

Lorsque le passant ou le visiteur se rend sur les lieux pour la première fois, il a davantage l’impression d’entrer dans un endroit sordide et désaffecté que dans une galerie artistique. Les immeubles et les allées se ressemblent. Tout indique que les bâtiments sont abandonnés. L’extérieur est quasi-désert, les murs sont en mauvais état, et les ouvertures sont cassées. Qui a construit cet endroit ? Qui est le propriétaire ? Quelles étaient ses activités ? Les questions sont ouvertes.

Pourtant, si le visiteur pousse sa curiosité jusqu’à pénétrer au cœur de cette zone, il découvrira un monde bien caché, des artistes qui semblent avoir eu besoin de s’exiler dans un lieu insolite pour déployer leur créativité. Ainsi, les immeubles A et B sont devenus des studio de création, et les immeubles C et D un quartier commercial et un pub underground de plus en plus populaire.

Les espaces de création

Dans les deux premiers, les artistes hanoiens utilisent notamment cet espace pour expérimenter de nouveaux styles artistiques actuellement en pleine émergence - bodypainting, art de l’installation -, ou pour exposer des collections privées. Le vintage étant de plus en plus tendance, les objets anciens qui décorent l’espace attirent l’œil du visiteur avec habileté. Pourtant ce n’est pas l’objectif. La liberté de certains artistes étant exclusive et individualiste, les profanes ne sont pas les bienvenus dans cet espace de création.

Toutefois, si vous vous sentez méprisés dans ces ateliers, vous serez le roi du quartier commercial. De nombreuses boutiques et cafétérias y sont conçues selon des styles différents. Ici, les chalands avides d’originalité peuvent chercher et acheter des produits (vêtements, chaussures, parfums, bijoux...) reconnus comme étant fabriqués main. Les visiteurs peuvent aussi s’asseoir pendant des heures pour sélectionner des produits ou siroter un cocktail.

Les boutiques

La zone 9 nouvelle génération est ouverte depuis un an, et attire de plus en plus de visiteurs. Manh Minh, étudiant de l’Université des sciences sociales et humaines, déclare : «J’aime y aller. Parce que des choses nouvelles apparaissent chaque jour».
Avec plus de 30 salles de styles différents, le choix des visites est vaste et on ne voit pas le temps passer. Chaque jour, les artistes présentent de nouvelles œuvres ou changent la disposition de l’espace. Le peintre Phuong Vu Manh, l’un des premiers arrivés dans cette zone, confie : «Vivre près des artistes est inspirant, j’ai toujours de nouvelles idées».

De fait, certains artistes créent à l’infini avec de l’ancien qu’ils exploitent chaque jour différemment. Un visiteur souligne : «Ils font du neuf avec du vieux en un tour de main. C’est incroyable».

Les chaises sont pratiquées avec les outils abandonnés.


Certains des vieux objets utilisés par les artistes passent dans les boutiques de temps à autre, afin d’attirer les clients. L’ancienne table de machine à coudre et l’ancien canapé se mêlent parfois aux cintres faits de brindilles sèches et aux bouteilles de Coca-Cola recyclées en luminaire. Les armoires sont peintes en noir pour mettre en valeur les mannequins. Les chaises sont fabriquées avec des portes anciennes. Le propriétaire du bar Barbetta a transformé une machine-outil en table de DJ.

Issus du génie civil, du théâtre, du cinéma ou de la mode, la plupart des propriétaires de ces magasins disent avoir un peu de sang «art». Cette convergence des disciplines crée une certaine compétition qui booste la création et attire l’attention. Et sous la lumière électrique, la vie nocturne de la zone 9 est aussi très vivante. Les DJ de Hanoi réunissent chaque week-end. Vietnamiens et étrangers pour des soirées endiablées à l’ambiance underground. Un lieu unique à Hanoi qui propulse dans le quartier «Tây de Saigon», ou dans une boîte de nuit parisienne.

Notre visite s’achève. Recyclage, création, vie nocturne, tous les ingrédients sont réunis pour une découverte des plus insolites dans une ville souvent trop conventionnelle.

Quang Châu/CVN

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ca a l'air super !

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