Hanoi de Delphine Guardiola

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Hanoi de Delphine Guardiola

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Delphine Guardiola

Si vous êtes allés récemment à Hanoi Rock City, qui est un lieu incontournable pour les expatriés à Hanoi, vous avez certainement été frappés par de grandes fresques murales particulièrement originales. Vous vous êtes alors demandé qui pouvait bien en être l'auteur. Eh bien, il s'agit d'une certaine Delphine Guardiola, ou Dede, une Française aux multiples talents, qui a la ferme intention d'apporter un souffle nouveau à Hanoi Rock City. Et comme elle n'est pas du genre à faire les choses à moitié, elle s'est installée pour de bon au Vietnam. Ça va décoiffer!... 

Delphine Guardiola

Dede Guardiola : J’ai beaucoup d’opportunités de vie ici, de mon avenir en fait. Je me sens beaucoup plus à l’aise au Vietnam en général, je ne sens pas de jugement comme on peut l’avoir en France. C’est peut-être pour moi un départ à zéro. Il faut que je trouve ici un boulot et j’ai vu toutes les possibilités d’emploi qui s’offrent à moi, et aussi les opportunités de vie. Ça a été un petit peu flippant au début. Je suis partie plusieurs jours après avoir décidé de m’installer à Hanoi, parce j’ai besoin de prendre du recul, de savoir exactement ce que j’ai envie de faire. Mais oui, c’est vraiment ça qui m’a motivé à rester, c’est le côté paisible de vie et la possibilité de réaliser les projets sans avoir trop de complications.

VOVworld : Vous peignez, mais vous donnez aussi des cours de danse et animez quelques ateliers, alors qui êtes-vous vraiment ?

Dede Guardiola : Je me vois plutôt comme une artiste. Je ne me dirais pas danseuse, parce que je ne suis pas professionnelle. J’adore danser, je danse depuis que je suis toute petite. Je n’ai pas le niveau pour pouvoir enseigner les personnes qui va le faire professionnellement. C’est vraiment un plaisir de pouvoir le partager avec les personnes qui ont envie de s’amuser. Et après, pour moi, le design de vêtements et la peinture se rejoignent. Je suis justement en train de travailler sur un projet où j’associe les deux. C’est vrai que la mode de nos jours a pris un chemin qui est totalement opposé à ma vision de la mode, qui va tout simplement vers un produit marketing. C’est une des raisons pour lesquelles j’arrêté de travailler dans la mode en France. C’est parce qu’il n’y a plus beaucoup de créations, même les plus grandes marques, les plus avant-gardistes, les plus conceptuels, sont maintenant dirigés par des groupes commerciaux qui vont leur donner des produits marketing à développer. Moi, ce qui m’intéresse dans la mode, c’est la création avec le textile, le volume, c’est de pouvoir s’amuser. Et donc je suis en train de développer un concept où je vais associer le live painting qui est une spécialité ici à Hanoi, avec le vêtement. Et j’arrêtais de me présenter comme fashion designer, parce que le mot « fashion » a quelque chose qui ne me correspond pas dans les mentalités générales. Donc je suis artiste, artiste textile, je fais du vêtement d’art.

VOVworld : Qu’est-ce qui vous inspire le plus dans votre travail ?

Dede Guardiola : C’est l’humanité. Je trouve l’inspiration dans les personnes que je rencontre. J’ai besoin d’échanger avec les gens. J’ai besoin de les rencontrer, de les côtoyer, et ce sont les moments que je passe avec eux qui m’inspirent. Je m’imprègne de leurs émotions, de ce qu’ils dégagent. Et c’est ça qui m’a donné des idées pour créer.

VOVworld : Parlez-nous un peu de votre projet actuel.

Dede Guardiola : Je suis en train de développer le concept de Hanoi Rock City, j’ai déjà peint plusieurs murs dans ce lieu. Ça change, Hanoi Rock City, quand je suis arrivée à Hanoi. C’était un lieu de fêtes, de soirées, d’événements,… le week-end où la majorité des gens arrivent après minuit. Là on essaye de développer un concept de jour, parce que c’est un espace superbe qui peut accueillir énormément de monde, mais qu’on n’utilisait pas dans la journée. Donc on a développé ce concept-là, on a ouvert un shop de second-hand, on a des workshops de temps à autre, j’anime des cours d’art plastique pour les enfants samedi matin… et on a ouvert un café avec le déjeuner tous les jours de la semaine. Moi, je m’occupe de tout ce qui est visuel pour ce concept de jour : peindre les murs, faire les affiches, les logos,… C’est un gros projet où je fais le lien entre chacune de ces petits groupes, et on crée une réelle communauté dans ce lieu-là.

VOVworld : Et on peut dire que vous avez maintenant l’opportunité de vivre vos passions au quotidien ?

Dede Guardiola : Voilà c’est ça. C’est ce que j’apprécie particulièrement à Hanoi. C’est une ville créative et ouverte à la créativité. Toutes les personnes que j’ai rencontrées, que ce soit des Vietnamiens ou des voyageurs, elles ont toutes quelque chose à donner. La créativité est partout. Les personnes qui ont grandi ici ne s’en rendent pas compte forcément, mais quand je vois la capacité de certaines personnes qui remplissent des choses sur un petit scooter, je pense c’est génial, c’est déjà hyper créatif. Et une mentalité que j’apprécie énormément ici, c’est que tout problème a une solution. Et il y a une entraide qui est très belle, en général. Quand on a envie de créer, on nous donne l’opportunité de le faire. On ne m’a jamais dit non. 

Hoa Ha

(Source info: VOVworld)

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