Langues et lttérature

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Le Vietnam compte 54 ethnies. Chaque ethnie a sa propre langue et sa propre identité culturelle mais partage une culture unifiée. L'unité culturelle du Vienam se manifeste par l'esprit communautaire, les rapports étroits liant les ethnies dans le processus d'édification et de défense nationales. Le vietnamien est la langue générale et la langue véhiculaire commune des ethnies vivant sur le territoire du Vietnam.

Parallèlement au développement du pays, plusieurs langues étrangères sont utilisées au Vietnam au service des échanges internationaux: anglais, francais, russe, chinois, allemand...

Le fondement de la culture traditionnelle du Vietnam est la culture folklorique. C'est un riche patrimoine culturel avec des mythes et légendes, contes et récits anciens, chansons folkloriques, airs populaires et formes théâtrales abondantes. Cette culture populaire s'est développée oralement avant l'apparition de l'écriture.

Parallèlement à la littérature orale, la littérature savante a fait son apparition au Vietnam avec des oeuvres en caractères chinois (Xè siècle). Pendant une longue période, les cultures de l'Inde, de la Chine, par le truchement du bouddhisme et du confucianisme, ont exercé une profonde influence sur la littérature et l'écriture vietnamiennes. Néanmoins, l'identité de la culture vietnamienne s'est préservée et s'est développée avec l'apparition de la littérature en caractères nôm (transformation des caractères chinois selon la phonétique vietnamienne) au XIIIè siècle.

En particulier, au XVIIe siècle des missionnaires occidentaux ont utilisé l'alphabet latin pour transcrire la langue vietnamienne, donnant naissance au quoc ngu qui s'est répandu et est devenu par la suite l'écriture officielle du Vietnam. A la fin du XIXè siècle, la littérature en quoc ngu a vu le jour et s'est développée vigoureusement (prose, poésie, roman, poème...). Après la Révolution d'Août en 1945, la littérature contemporaine s'est engagée dans une nouvelle étape, portant un profond caractère national et moderne. Le Vietnam a présenté à l'étranger nombre de ses créations littéraires, tant de la littérature classique que de la littérature moderne; de nombreux auteurs et oeuvres vietnamiens sont ainsi connus du monde.

L’ethnie principale est constituée par les Viet (85 % de la population), appelés aussi Kinh. Les Viet parlent le vietnamien, une langue appartenant à la famille austro-asiatique et présentant de nombreux points communs avec le thaï (les tons) et le khmer (le vocabulaire), tout en ayant intégré des milliers de mots chinois. Sous sa forme orale, le vietnamien présente des différences importantes d’accent et de vocabulaire entre le Nord, le Centre et le Sud. Ainsi, on distingue le parler du Nord autour d'Hanoï, la capitale; le parler du Centre autour d'Huê, l'ancienne capitale impériale; le parler du Sud autour de Saigon devenue aujourd'hui Hi Chi Minh-Ville. Bien que l’intercompréhension entre les trois variantes demeure relativement aisée, il subsiste certaines difficultés entre le Nord et le Sud, notamment en ce qui a trait au vocabulaire scientifique. Après la partition du Vietnam de 1955, le Nord fut soumis à l'influence communiste et s'est montré plus réfractaire aux mots étrangers, alors que le Sud, d'allégeance américaine, fut américanisée. Il est résultat des emprunts massifs aux termes sino-vietnamiens au nord, des emprunts massifs à l'anglais au sud. 

Le Vietnam faisait partie d'un royaume vassal de la Chine, quelque deux siècles avant notre ère. C'est à ce moment que la langue vietnamienne a émergé. L'occupation chinoise allait durer mille ans, avec ce que cela implique au point de vue linguistique. Le vietnamien a donc subi des influences très importantes de la part du chinois, mais également des langues thaïes. Le vietnamien a évolué pour devenir une langue tonale et monosyllabique. Les Vietnamiens ont utilisé les caractères chinois jusqu’au jusqu'au XIIIe siècle. Tout comme pour le chinois, les mots vietnamiens contenaient deux symboles: le premier indiquait la signification et le second la prononciation. Puis, les Vietnamiens ont inventé leur propre système d'écriture: le Chu-nôm. Le grand inconvénient de cette écriture, c'est qu'elle impliquait aussi la connaissance du chinois. Mais ce système avait l'avantage de maintenir la tradition historique et culturelle avec le chinois.

Ce n'est qu'au XVIIe siècle que, Alexandre de Rhodes (15911660), un jésuite français de nationalité portugaise, introduisit l'alphabet phonétique romanisé toujours en vigueur actuellement: le quôc ngu, mot désignant à la fois cette écriture en alphabet latin et la langue vietnamienne. C'est ce jésuite qui, le premier, a classé les phonèmes de la langue vietnamienne. Par ses publications, il a systématisé, perfectionné et vulgarisé le nouveau mode d'écriture. Le premier dictionnaire vietnamien utilisant cette écriture fut le Dictionarium Annamiticumm Lusitanum et Latinum d'Alexandre de Rhodes, imprimé à Rome en 1651. L'Administration coloniale française était très favorable au quôc ngu, parce qu'elle y voyait une étape vers l'apprentissage de l'écriture et de la langue française. Elle considérait aussi le vietnamien comme un «patois» déchu par quatorze siècles de colonisation chinoise. Toutefois, le nouvel alphabet romanisé s'est implanté difficilement pour toutes sortes de raisons, dont des raisons politiques et idéologiques. Il a fini par s'imposer, mais seulement après la Seconde Guerre mondiale. C'est après l'indépendance que le gouvernement vietnamien a décidé d'alphabétiser les masses avec l'écriture quôc ngu, jugée plus facile que l'ancienne écriture nôm.

Le vietnamien est une langue tonale (au nombre de six), dotée aujourd'hui d’un alphabet latin.  Ces six tons sont représentés par les accents suivants : 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

Ton

  = haut-montant; par exemple, Maù (une joue)

Ton

  = bas-descendant, par exemple, Maø (mais, qui, lequel)

Ton

  = descendant-remontant, glottal; par exemple, Maû (tombe)

Ton

  = haut-montant, brisé; par exemple, Maõ (cheval)

Ton

  = bas-descendant bref, glottal; par exemple, Maï (jeune pousse de riz)

S.O.

  = sans accent, ton moyen

L'alphabet vietnamien n'a pas de lettre f (remplacée par le graphème Ph équivalant au son [f]) ni de z (remplacé par le graphème Gi équivalant au son [z]). De plus, afin de tenir compte des tons, les lettres peuvent porter des signes diacritiques différents (voir l'illustration de gauche).

Le vietnamien  d'aujourd'hui peut encore s'écrire à l'aide de caractères chinois (le chu nôm) dans des occasions spéciales ou comme forme d’art, mais la graphie romanisée, le quôc ngu, est devenue l'écriture officielle du pays. Malgré une influence chinoise omniprésente, le Vietnam demeure le seul pays du Sud-Est asiatique à posséder une écriture romanisée.

Cette alphabétisation du vietnamien a malheureusement contribué à couper la langue de son héritage culturel et historique. À l'exception d'une poignée d'intellectuels, plus personne ne connaît aujourd'hui l'écriture qui a été utilisée durant de nombreux siècles. Les Vietnamiens ont été coupés de leur histoire, de leur culture et de leur littérature. Plus aucun Vietnamien ne peut lire aujourd'hui la version originale des œuvres littéraires des siècles passés, ni les innombrables inscriptions qui ornent les pagodes, les temples et les sanctuaires dans les villes et villages du pays. Plus personne ne peut lire les poètes que le pays a produits, ni les annales impériales qui racontent l'histoire du Vietnam. Personne ne peut vérifier ce qu'affirment les historiens contemporains sur l'histoire du pays. Le passé n'est intelligible que par des spécialistes, dont les intellectuels chinois eux-mêmes.

Néanmoins, l'alphabet romanisé a permis d'alphabétiser des masses considérables de citoyens en un temps record, d'enregistrer des pans entiers de la culture populaire et de la langue parlée, et de tisser un lien entre les classes cultivées, qui ont entamé la révolution, et les classes rurales. Bref, l'alphabet romanisé a contribué à unifier la société vietnamienne pour une plus grande cohésion nationale.     

A Á À Ả Ã Ạ

Ă Ắ Ằ Ẳ Ẵ Ặ

 Ấ Ầ Ẩ Ẫ Ậ

E É È Ẻ Ẽ Ẹ

Ê Ế Ề Ể Ễ Ệ

I Í Ì Ỉ Ĩ Ị

O Ó Ò Ỏ Õ Ọ

Ơ Ớ Ờ Ở Ỡ Ợ

Ô Ố Ồ Ổ Ỗ Ộ

U Ú Ù Ủ Ũ Ụ

Ư Ứ Ừ Ử Ữ Ự

Y Ý Ỳ Ỷ Ỹ Ỵ

XEMPLE d'enseigne:


Enseigne du temple bouddhiste Phat Duong Linh Son

Ajoutons quelques mots sur les noms de famille vietnamiens. Tout étranger est quelque peu surpris de la fréquence de certains noms, tels Nguyen, Tran, Phan, Lê, Pham, Dô, Vu, Dang, etc. La plupart de ces noms sont d'origine chinoise et ils sont été imposés par les Chinois au début du premier millénaire afin de faciliter l'administration locale. Les Nguyen forment près de 50 % des noms de famille du Vietnam, Nguyen étant le nom de la dernière dynastie impériale vietnamienne, qui a compté 13 souverains, de 1802 à 1945.

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