Village de l’amitié - Un refuge pour les victimes de la dioxine

Vous êtes ici : Actualité » Village de l’amitié - Un refuge pour les victimes de la dioxine

Société

Village de l’amitié - Un refuge pour les victimes de la dioxine

Village de l’amitié - Un refuge pour les victimes de la dioxine
Agrandir le texte
Réduire le texte
Imprimer
Envoyer à un ami

(raymondviger.wordpress.com) - Situé à Van Canh, à 11 km d’Hanoï, le Village de l’Amitié est probablement l’un des plus beaux symboles de coopération internationale. Pourtant, on ne peut s’empêcher d’avoir un pincement au cœur en le visitant. Milieu de vie de 120 enfants et vétérans souffrant de problèmes de santé sévères reliés à l’agent orange, le Village est la preuve tangible que les Vietnamiens vivent encore avec les fantômes de la guerre.

Entre les salles de classe et la clinique déambulent de jeunes vietnamiens à la tête ou aux yeux surdimensionnés. D’autres, à l’allure physique normale, éprouvent des problèmes psychologiques. Certains se déplacent en chaise roulante, d’autres ne peuvent se mouvoir seuls.

Pourtant, ces enfants sont considérés comme chanceux. Premièrement parce que parmi les 300 000 jeunes vietnamiens malades, plusieurs n’auront jamais accès à de l’aide, faute de ressources disponibles. Deuxièmement,  le Village de l’Amitié de Van Canh est probablement le plus gros et le mieux adapté des 63 centres dédiés aux victimes de l’agent orange. Avec ses dix maisons servant à loger les victimes et le personnel, son centre médical, sa cafétéria et ses nombreuses salles de classe, le Village de l’Amitié est un milieu de vie où plus de 60 employés et bénévoles mettent la main à la pâte. «Chaque province du Viêt-Nam a un centre pour accueillir les victimes de l’agent orange. Souvent, ces centres sont petits et les victimes ne peuvent pas y coucher ni recevoir des traitements», explique le directeur du Village de l’Amitié, Dang Vu Dung.

Réconcilier les anciens combattants

 Le Village de l’Amitié de Van Canh est le résultat d’un projet de réconciliation entre les anciens combattants, alliés ou ennemis d’hier. Le projet a été mis sur pied en 1988 par George Mizo, un vétéran de l’armée américaine. Des anciens combattants de plusieurs pays se sont joints au projet en finançant la création d’un village qui viendrait en aide aux Vietnamiens qui vivent encore avec les conséquences de la guerre. En organisant des campagnes de financement partout à travers le monde, ils permettent aujourd’hui le bon fonctionnement du Village sans que les familles n’aient à débourser un sou.

Habituellement pensionnaires du Village durant deux ou trois ans, les victimes apprennent un métier qui leur assurera une autonomie financière. Cet apprentissage peut également être salvateur pour la famille des victimes qui comptent souvent plus d’un membre souffrant de problèmes de santé causés par la dioxine. «J’ai déjà visité une famille qui comptait dix enfants malades de l’agent orange. À chaque nouvelle grossesse, le père espérait la naissance d’un enfant en santé qui pourrait travailler et faire vivre sa famille. Cela n’est jamais arrivé. C’est donc la mère qui avait le poids de la famille sur les épaules et qui devait assurer sa survie», raconte le vice-président de l’Association vietnamienne des victimes de l’agent orange (VAVA), Nguyen Trong Nhan.

Éducation adaptée

Dans la classe d’informatique, les élèves apprennent à utiliser différents logiciels. Dans la pièce suivante, une dizaine de jeunes Vietnamiens reproduisent des photos en brodant minutieusement sur un tissu. Quelques mètres plus loin, des jeunes filles fabriquent des fleurs avec du tissus. Leurs petits doigts créent avec une dextérité épatante des objets qui seront vendus pour financer le Village. Au terme de leur séjour, les adolescents reçoivent une atttestation qui  certifie leur capacité à travailler.

En plus des classes de formation professionnelle, les jeunes reçoivent une éducation scolaire adaptée à leur capacité. Ceux qui détiennent de plus grande capacités intellectuelles quittent le Village durant la journée pour se rendre à l’école locale traditionnelle. «Actuellement, nous avons dix enfants qui vont à l’école primaire et trois à l’école secondaire de Van Canh. Il y a deux ans, nous avons eu un pensionnaire qui fréquentait l’université», raconte l’interprète et la secrétaire du Village, Nguyen Ngoc Ha.

Isabelle Larose

(source : raymondviger.wordpress.com )
 

Nouveau Envoyer à un ami