Agent orange - La guerre du Vietnam n'est pas finie

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Agent orange - La guerre du Vietnam n'est pas finie

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Soutien aux victimes de l'agent orange © AFP

Une Française d’origine vietnamienne accuse des géants de la pétrochimie américains d’avoir produit et répandu l’Agent orange qui, aujourd’hui encore, fait de nombreuses victimes.

Entre 1961 et 1971, l'armée américaine a déversé des tonnes d'herbicide sur le sol vietnamien. But de la manœuvre : empêcher les guérilleros Vietnamiens de se cacher dans les forêts du Sud-Vietnam, détruire leurs récoltes, mais aussi dégager les abords des installations militaires américaines et y prévenir les attaques. Selon les dernières estimations, de 2,1 à 4,8 millions de Vietnamiens ont été directement exposés à ce défoliant baptisé Agent Orange.

Tran To Nga, française d'origine vietnamienne se bat pour que les fabricants reconnaissent que l'agent orange est la cause de pathologies qui affectent aujourd'hui encore de nombreux vietnamiens et leurs enfants.
L'Agent Orange

Ce sont les médias qui ont donné ce nom à l'herbicide qui est en fait rose et brunâtre, mais était stocké dans des fûts sur lesquels étaient peintes des bandes de couleur orange. Ce produit était d'usage courant dans l'agriculture aussi bien aux États-Unis qu'en URSS, dans les années 1960. On ne pensait pas alors qu'il était toxique pour l'être humain. Précision importante, au Vietnam le produit fut en moyenne surdosé d'un facteur 13, ce qui rend difficile la comparaison entre l'usage agricole et l'usage militaire.

1965 - Des avions de l'US Air Force déversent du défoliant dans le sud du Vietnam © Sipa

C'est en 1969 qu'est fait état de la contamination de l'agent orange par de la dioxine (TCDD, identique à celle de la Seveso).

La dioxine étant une molécule très stable, elle tend à rester dans l'environnement. Les concentrations peuvent se révéler extrêmement importantes dans les graisses animales, contaminant la chaîne alimentaire. Ainsi, des enfants vietnamiens nés plusieurs années après la fin de l'épandage présenteraient des taux élevés dans l'organisme. Les conséquences de cette accumulation seraient nombreuses : cécité, diabète, cancers de la prostate et du poumon, malformations congénitales.

Le combat de Tran To Nga

Chimiste de formation, Nga s'est rapidement engagée dans le combat pour la "libération" du Sud-Vietnam. Avec des centaines d’autres jeunes communistes, elle rejoint les rangs de la résistance. Et séjourne donc dans les zones "défoliées".

Nga a eu trois enfants, trois filles. La première, née en 1968, meurt à 17 mois, sans que les médecins aient pu identifier l'origine de ses maux. "Personne à l'époque n'imagine que tout cela était dû aux poisons venus du ciel", explique Nga. Ses deux autres filles sont également touchées. L’aînée est atteinte de l’alpha-thalassémie, une maladie du sang et la seconde souffre de chloracné, une maladie de la peau. "Leurs enfants ne sont pas épargnés, constate Tran To Nga, le mal se transmet et s’aggrave au fil des générations".


Nga, en 1982, avec ses deux autres filles, nées dans le maquis et en prison. © Tran To Nga

Les soldats américains eux-mêmes ignoraient les dangers de l’Agent Orange. Il a d'ailleurs fallu du temps et de nombreuses expertises pour que les autorités prennent la mesure des ravages provoqués. Au terme d’une longue bataille, les anciens combattants de l’US Army ont obtenu, à partir de 1984, le versement d’indemnités.

En engageant des poursuites en France contre une trentaine de compagnies américaines (dont Monsanto ou Dow Chemical) Tran To Nga essaie donc d’ouvrir une brèche.

La prochaine audience a lieu jeudi 15 décembre. Suivez-la sur le site Agent Orange Vietnam.

Pour connaitre l'histoire de Tran To Nga, visitez son site et écoutez d'Ici, d'ailleurs de Zoé Varier

(Source info: www.franceinter.fr)

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