France-Vietnam : une idylle des créateurs qui rapprochent les cultures

Vous êtes ici : Actualité » France-Vietnam : une idylle des créateurs qui rapprochent les cultures

Culture

France-Vietnam : une idylle des créateurs qui rapprochent les cultures

France-Vietnam : une idylle des créateurs qui rapprochent les cultures
Agrandir le texte
Réduire le texte
Imprimer
Envoyer à un ami

Les « Saisons de riz » font suite à « Cercles de sable » et « Antigone Vietnam » (notre photo), des spectacles créés avec les comédiens du théâtre national Tuong.

Le théâtre Monte-Charge labellisé pour les années croisées France-Vietnam. C'est une belle reconnaissance. Le théâtre Monte-Charge fera partie des artistes et organismes qui représenteront notre pays lors des échanges culturels célébrant les quarante années de relations diplomatiques établies entre la France et le Vietnam. Dans ce cadre, la compagnie paloise interprétera son dernier spectacle « Saisons de riz », lors d'une tournée effectuée en 2013 dans plusieurs villes. Parmi elles, on trouve Hanoï, Hô-Chi-Minh-Ville, Hué, Danang, Haï Fong. Une autre tournée suivra l'année prochaine, en France cette fois-ci. En commençant par Pau, bien sûr.

Cette aventure culturelle ne doit rien au hasard. Depuis dix ans, le Monte-Charge multiplie les échanges avec un pays qui est quasiment entré dans ses gènes. « On ne peut pas s'investir plus dans une culture. Le Vietnam est devenu une partie de nous-mêmes », reconnaissent Bétina Schneeberger et Alain Destandau, les responsables de la compagnie béarnaise. Cette idylle nouée à des milliers de kilomètres de distance a déjà donné lieu à deux spectacles, « Cercles de sable » et « Ti An ». Ils ont été interprétés par les comédiens français aux côtés de leurs homologues du théâtre national Tuong. La formule adoptée est originale : les dialogues des personnages se font en français et en vietnamien. Mais ils sont conçus de telle manière que, quelle que soit la langue employée, le public comprend ce qui se dit sur scène.

----

Les spectacles que le théâtre Monte-Charge fait venir à Pau tournent bien. « Nous sommes à 310 abonnés, pour une moyenne de plus de six spectacles par personne », note Alain Destandau. Tout en remarquant que depuis le mois d'octobre, un plus grand nombre de jeunes commence à pousser les portes de la salle de la rue Rivares.

La compagnie a par ailleurs toujours en tête un projet d'animation de lieu situé à Bosquet et dans lequel les jeunes pourraient notamment se retrouver entre midi et 14 heures. Des contacts ont été pris à ce propos avec la municipalité.

En attendant, des tournées de leurs précédents spectacles, « Cercles de sable » et « Correo express », qui a été monté avec des comédiens cubains, sont envisagées en France.

Bien que son financement reste fragile (il reçoit des aides de la Ville et du Conseil général mais a vu la Région Aquitaine réduire sa subvention), le Monte-Charge nourrit aussi d'autres projets.

La compagnie travaille ainsi avec le Maroc sur un spectacle consacré à la période Al Andalous, qui a amené les Arabes à occuper l'Espagne pendant plusieurs siècles. Elle projette également de créer avec l'aide d'Elyane  Dezon-Jones une pièce consacrée à Marguerite Yourcenar.

Celle-ci sera présentée en novembre 2014 au festival de Santiago du Chili. Elle entamera ensuite une tournée en Amérique du Sud avec le soutien de l'Alliance française, et devrait être jouée aux USA, à Miami,

Chicago et Washington. Du côté du Vietnam, où ils ont déjà été décorés pour l'action qu'ils mènent en faveur de la culture, Alain Destandau et Bétina Schneeberger souhaiteraient enfin pouvoir monter un spectacle jeune public avec la troupe de théâtre de Da Nang.

Ils pourraient aussi intervenir un jour auprès des communautés minoritaires réparties le long de la frontière chinoise, en mêlant le théâtre et l'action humanitaire.

----

 L'expression d'une diversité

« Avec ''Saisons de riz'', l'aventure se poursuit », se réjouit Alain Destandau. La pièce dont il est l'auteur raconte l'histoire du peuple vietnamien depuis les mille dernières années. Elle est vécue depuis un village situé au bord d'une rizière.

« Le récit exprime deux volontés. Il reflète d'abord les 54 minorités que comprend le Vietnam, en plus de l'ethnie prédominante Qing. » Cette diversité sera illustrée par un costume imaginé par la célèbre styliste Minh Hanh. « Il comprendra les couleurs typiques de chacune de ces minorités. »

Symbole
 
L'autre grande idée consiste à réunir sur scène des comédiens vietnamiens, français, mais aussi Viet Kieu. Traduisez des personnes d'origine vietnamienne dont les familles ont quitté leur patrie pour s'installer en France, voici plus ou moins longtemps. Des gens qui, jusqu'à une période récente, étaient considérés comme des étrangers sur la terre de leurs ancêtres. « Car ils n'avaient pas participé à l'édification du pays. »

On l'a compris, l'objectif de la pièce est de « rassembler ce qui est épars ». Il existe des causes moins nobles. Bien sûr, bon nombre d'aspects pratiques restent à régler. Alain Destandau et Bétina Schneeberger souhaiteraient par exemple que la première représentation de ce spectacle, surtout conçu pour être joué en plein air, puisse avoir lieu devant l'esplanade de la cité impériale de Thang Long, à Hanoï.

Le site fait aujourd'hui partie d'une enceinte militaire. Mais il est très symbolique. L'un de ses murs a en effet conservé la trace des boulets que deux navires français, venus là en conquérants et affrétés sous le règne de Louis XVI, avaient tirés contre la citadelle. « Jouer à cet endroit serait un beau symbole. »

(source media: http://www.sudouest.fr/2013/02/08/france-vietnam-u-ne-idylledes-createur...)
 

Nouveau Envoyer à un ami