La lutte contre l’épidémie Covid-19 au Vietnam vue par la presse française

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La lutte contre l’épidémie Covid-19 au Vietnam vue par la presse française

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 Une femme portant un masque sur une rue à Hanoï pendant l'épidémie de coronavirus. Photo: AFP
 
De grands journaux français tels que Le Monde, Le Figaro, Les Echos, Courrier international, Ouest-France, La Dépêche, les chaînes d’information FranceInfo et TV5 Monde, ont publié des articles et des rapports sur l'efficacité de la lutte contre la pandémie au Vietnam.
 
Quelques titres élogieux de la presse française : « Face au Covid-19, les clés du succès vietnamien » ; « Coronavirus : le miracle vietnamien » ; « L'insolente réussite du Vietnam face au Covid-19 » ; « Coronavirus : Vietnam, le pays à zéro mort » ; « Viet Nam Zéro mort du coronavirus : comment expliquer le mystère vietnamien ? » ; « L’étonnant succès du Vietnam communiste face au coronavirus », «L’"offensive de printemps" réussie du Vietnam contre le Covid-19 »...
 
Avec seulement quelques centaines de cas et aucun décès liés au coronavirus, le Vietnam fait figure de modèle dans la lutte contre l’épidémie. Les Echos a ouvert la section des commentaires avec la phrase "il est impossible de faire mieux" au Vietnam. Courrier international a également écrit comme titre "Le grand succès du Vietnam contre le coronavirus".
 
« Par centaines, les groupes se pressaient samedi [16 mai] pour monter à bord des nombreux bateaux qui sillonnent entre les célèbres karsts du site ». Dans la baie de Hạ Long, au nord-est du Vietnam, ce n’est pas la nature mais le tourisme qui « reprend ses droits » depuis quelques jours. Comme le racontent des journalistes de l’Agence France Presse (AFP) présents sur place, le Vietnam lève progressivement les restrictions de déplacement à l’intérieur du pays en permettant l’accès à ses plages et ses sites touristiques à ses citoyens.
 
Et pour cause : avec seulement 324 cas positifs et aucun décès lié au coronavirus (chiffres arrêtés au 18 mai), le Vietnam affiche l’un des bilans les plus impressionnants du continent asiatique. Moins médiatisée que les cas de Taïwan ou de la Corée du Sud, la situation du pays n’a pourtant rien d’un miracle. Au cœur de sa réussite : identification rapide des personnes infectées, quarantaines massives et, bien sûr, mesures d’anticipation.
 
Une menace prise au sérieux très tôt
 
L'article du Figaro le 19 avril a cité l'explication de Kidong Park, représentant de l'Organisation mondiale de la santé au Vietnam, au Journal du dimanche, "Dès les premiers cas de contamination en Chine, le gouvernement vietnamien a pris la menace très au sérieux". Le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a même demandé de "Combattre l'épidémie, c'est combattre l'ennemi", a-t-il indiqué.
 
Alors qu’en France, certaines recommandations préventives n’ont été communiquées qu’à la fin du mois de février, le ministère vietnamien de la Santé alertait ainsi les agences publiques de santé dès le 16 janvier : « Instruit par l’épidémie de SARS de 2003, Hanoï a installé quelques jours plus tard un comité de gestion de crise réunissant scientifiques et ministères, réquisitionné personnels de soins retraités et étudiants en médecine, supervisé une montée en puissance de la production de masques et interdit la réouverture des écoles le 13 février », remarque notamment le quotidien Les Échos. Une menace prise d’autant plus au sérieux par les autorités que le pays partage avec la Chine, d’où est partie l'épidémie, une frontière terrestre d’environ mille kilomètres.
 
Une stratégie que certains ont qualifié de "low cost"
 
Le Figaro et Les Echos ont affirmé que le Vietnam ne disposait pas de ressources financières solides pour lutter contre les épidémies comme d'autres pays de la région comme Singapour ou la Corée du Sud. Par conséquent, le Vietnam a choisi une stratégie connue par la presse occidentale comme une "stratégie à bas coût".
 
Faute de moyens et de tests à sa disposition, le Vietnam s’est en fait lancé dans une stratégie que certains ont qualifié de low cost : « Le pays s’est donné comme priorité d’isoler les malades et de rechercher toutes les personnes avec lesquelles ces malades ont pu entrer en contact, de façon directe ou indirecte », explique le correspondant de RFI sur place, Frédéric Noir. En tout, plus de 100 000 personnes (y compris les voyageurs internationaux en provenance de l’étranger) auraient été placées en quarantaine.
 
Doit-on pour autant douter des données communiquées par le pouvoir en place ?
 
Le bilan serait-il sous-estimé ? Dans Ouest-France, le 22 avril : « S’il y avait des gens qui se rendaient massivement aux urgences, on le saurait. Il n’y a aucune entreprise gouvernementale pour masquer la situation. Avec les réseaux sociaux, très utilisés au Vietnam, ce serait de toute façon très difficile. »
 
Les enseignements à tirer de « l’exemple » vietnamien
 
Parmi les enseignements à tirer de « l’exemple » vietnamien, notons qu’il n’est pas nécessaire d’être un pays très riche et à la pointe de la technologie pour faire face au coronavirus (le Vietnam est même classé au 121ème rang mondial en termes de PIB par habitant). « La résistance à l’épidémie demande surtout des masques, du savon, de la logistique, des chambres d’hôtel disponibles et une capacité de remettre en forme l’espace public, analyse le philosophe Pierre Charbonnier dans une interview accordée Mediapart. À part les unités de soins intensifs, c’est très low tech ! Et ce qui fait la différence, c’est souvent l’implication active des citoyens informés et éduqués à l’épidémiologie.»
 
(Sources info: lecourrier.vn - usbeketrica.com - tuoitre.vn) 
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