Le Vietnam veut transformer deux fois plus de café

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Le Vietnam veut transformer deux fois plus de café

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Une grande partie de la production du robusta est exportée sous forme brute. Un changement peut pousser les prix à la hausse.

Le Vietnam, devenu en quelques années le premier producteur mondial de robusta, entend aller plus loin. Le pays s'est fixé cette année pour objectif de doubler ses capacités de transformation. Et passer de la fabrication de 88.700 tonnes de café soluble en 2014 à plus de 200.000 tonnes, indique une directive du ministère de l'Agriculture consultée par Reuters.

Aujourd'hui, 93 % du café vietnamien reste vendu à l'étranger sous forme brute, d'après le Comité de coordination du café du Vietnam (VCCB). C'est le point faible de ce secteur, estiment les autorités, qui comptent transformer un quart de la production totale de café du pays d'ici à 2020. L'an passé, les exportations de robusta lui ont rapporté 3,6 milliards de dollars : derrière le bois et la crevette, c'est le produit agricole que le pays vend le mieux à l'international, en premier lieu à l'Allemagne et aux Etats-Unis.

Exportations en baisse

Pour valoriser davantage cette production - qui a dépassé 1,3 million de tonnes en 2014, soit quatorze fois plus qu'en 1990 -, le ministère de l'Agriculture insiste sur le fait que le Vietnam doit d'abord améliorer ses chaînes de transformation existantes, plutôt que d'investir dans de nouvelles usines.

Les plantations de café recouvrent 635.000 hectares (l'équivalent du Pas-de-Calais) et le gouvernement veut réduire ces surfaces d'ici à cinq ans. Alors qu'un tiers des caféiers sont vieillissants, il envisage d'établir des zones de production de café de haute qualité. Produire moins pour produire mieux, en augmentant la production durable, afin de répondre au désir d'une partie de ses acheteurs.

La montée en puissance des capacités de transformation locales du Vietnam pourrait entraîner une hausse des cours sur les marchés internationaux. En janvier déjà, les exportations de café brut sont les plus faibles depuis trois ans. En outre, depuis quelques semaines, les opérateurs de marché ont les yeux rivés sur le premier producteur mondial de robusta, où le manque de pluies pourrait limiter la prochaine récolte. La production pourrait chuter de 7 % cette année, selon un sondage réalisé par Bloomberg auprès d'une douzaine de traders. Si l'on ajoute les craintes d'une récolte de café moins importante au Brésil et en Indonésie, Rabobank estime que les prix sont susceptibles de grimper de 19 % au deuxième trimestre.

Muryel Jacque, Les Echos

(Source: www.lesechos.fr)

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