Vietnam, le nouveau tigre asiatique

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Le Vietnam confirme son émergence comme grande puissance avec une population de près de 100 millions d’habitants, un PIB réel multiplié par deux tous les huit ans, un classement PISA qui le range devant la France pour les sciences et l’un des plus forts taux d’ouverture commerciale au monde. Hô-Chi-Minh-Ville demeure la vitrine des affaires, là où les hôtels de luxe se construisent, les fonds d’investissement se multiplient et où un futur Pudong émerge sur les bords de la rivière Saïgon. Le Vietnam est en passe de réussir le pari de son développement et de son ascension au rang des nations qui comptent.

L’économie vietnamienne devrait connaître l’un des – si ce n’est le – taux de croissance mondiaux les plus élevés d’ici à 2050, tirant l’économie de la sous-région. Le Vietnam a engagé, avec le Doï Moï (« ouverture »), une politique de libéralisation de son économie à partir de 1986, point de départ d’une croissance forte dont les fondamentaux (urbanisation, croissance démographique, investissements dans les infrastructures…) sont orientés à la hausse. Le sentier de croissance à long terme devrait s’établir autour de 6% par an d’ici à 2050. Le Vietnam n’a jamais attiré autant d’investissements étrangers, au premier rang desquels les Sud-Coréens, les Singapouriens, les Japonais ou les Chinois. Les Européens ont du retard à rattraper, notamment la France dont les entreprises restent encore trop absentes.

Relations complexes. Surmontant son histoire récente et ses relations complexes avec ses voisins, le Vietnam a réussi jusqu’ici à conduire une politique étrangère d’équilibre entre Washington et Pékin, tout en faisant de son ouverture commerciale le fil conducteur de ses intérêts stratégiques. La réconciliation entre Washington et Hanoï a été spectaculaire depuis la visite du président Bill Clinton en 2000. Mais le retrait de la nouvelle administration américaine du Partenariat transpacifique (TPP) est une source d’inquiétude pour les autorités vietnamiennes sur la présence tant commerciale que politique des Etats-Unis dans la région. La relation stable et équilibrée avec Pékin, premier partenaire commercial du Vietnam, commence à souffrir du nouvel expansionnisme chinois en mer de Chine et provoque des réactions d’hostilité de la jeunesse vietnamienne.

Comme son grand voisin chinois, le Vietnam demeure une locomotive « rouge ». Le Parti communiste vietnamien (PCV) constitue encore l’ossature institutionnelle du pays. A l’issue du XIIe congrès du PCV en janvier 2016, Nguyen Phú Trong a été maintenu au poste de secrétaire général, assurant la victoire des conservateurs dans la gestion politique du pays. Néanmoins, la stratégie de croissance fait l’objet d’un vaste consensus parmi les élites vietnamiennes, assurant une osmose particulière entre un régime communiste à parti unique et un capitalisme économique assumé.

Certes, le Vietnam doit encore affronter de grands défis, au premier rang desquels l’efficience globale de l’économie avec la réforme des entreprises publiques, l’assainissement du secteur bancaire, l’amélioration de la productivité globale des facteurs de production et la création d’une véritable valeur ajoutée, en développant notamment la R&D. Mais le Vietnam est d’ores et déjà un nouveau tigre asiatique.

Laurence Daziano
(Maître de conférences en économie à Sciences Po, est membre du conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique)

(Sources info: lopinion.fr & pressreader.com)

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