Crédit: Dorothée Le Hunsec

Océane à la rencontre des Bretons de l'étranger. A 41 ans, Dorothée le Hunsec est partie s'installer au Vietnam avec sa famille où elle fait découvrir aux touristes les merveilleux paysages qu'offre le pays.

Au Vietnam depuis neuf ans avec sa famille, Dorothée Le Hunsec est originaire de Kervignac, dans le secteur d'Hennebont, dans le Morbihan. "J'ai toujours aimé voyager, j'ai eu des expériences plus jeunes en Angleterre, en Amérique du Sud et aussi au Vietnam. Et c'est assez rigolo d'y revenir parce que j'y ai vécu près d'un an, en 2005 et j'ai eu l'opportunité de revenir en 2014 avec mon mari, qui a eu une expatriation. Moi, j'ai continué mon travail depuis le Vietnam et cela continue depuis 9 ans... C'était un coup de foudre et en même temps une grande claque ! J'avais 22 - 23 ans quand j'ai découvert le pays, et ce fut un choc culturel, une autre religion, d'autres vêtements, d'autres cultures, d'autres relations humaines. C'était à la fois très intense et très dur mais j'avais vraiment adoré ça... La meilleure déconnexion et découverte de tous mes voyages."

Qu'est ce qui est différenciant par rapport à la France ?

"Le bruit, les odeurs, tout ce qui est dans la rue, les vendeurs, l'animation de rue... On arrive tous à Ho Chi Minh, et ça c'est vraiment différenciant, et quand on va dans les campagnes, c'est autre chose avec les rizières, la jungle... C'est une sorte de nature, qui reprend ses droits je trouve. Dans les villes, qui sont assez chargées, on sent qu'il y a une organisation de fourmis qui est complètement différente de nos pays... Je ne dirais pas que c'est facile de s'adapter. Il y a beaucoup de personnes, qui n'aiment pas ça. Moi, j'aime la difficulté, alors je trouve que c'est enrichissant, différent, brutal, attachant, etc. Moi, je suis une vraie amoureuse du Vietnam".

« Ma grosse frustration est de ne pas parler Vietnamien. J'ai essayé à maintes reprises, je ne suis pas "mauvaise" en langues, mais les tonalités sont tellement dur, et dans la ville d'Ho Chi Minh, il y a beaucoup d'Anglais. Au bureau ou dans le business, on parle anglais. Je sais que c'est un énorme plus mais on peut le pratiquer et l'utiliser quand on est dans les campagnes, en visites ou en randonnées et c'est top d'avoir au moins des bases. Mais je ne peux pas faire une vraie conversation ou un rendez vous travail en Vietnamien.»

"Les incontournables c'est l'expérience. J'adore faire des treks dans les régions bien perdues..."

"C'est assez drôle parce que je suis venue en suivant mon mari. Après, j'ai retravaillé pour la même coopérative laitière bretonne, pour laquelle je travaillais en Bretagne avant et après le Covid-19, j'ai monté une agence de voyages spécialisée dans les voyages d'aventure pour les familles. J'ai parcouru déjà avec mes enfants - j'ai trois enfants - le Vietnam avant de monter l'agence et encore plus maintenant à vadrouiller et à essayer de trouver des endroits bien reculés, hors sentiers battus et où il y a un vrai échange avec la population, de vraies découvertes, des moments très forts".

"Au Vietnam, le contact des yeux, la façon de se toucher les bras... on sent qu'il y a des choses fortes qui se passent et c'est toujours émouvant, même après neuf ans, et c'est pour ça que j'aime autant voyager dans ce pays. J'amène un peu ma tribu, mon mari, un peu partout dans mes aventures et on réalise des voyages très authentiques pour les familles d'ici à la base, et quand les frontières ont rouvert après Covid, on a fait beaucoup de voyages pour les expatriés, la région Asie du Sud-Est et maintenant beaucoup viennent d'Europe, d'Australie, du Japon (...)"

"Le Vietnam a été, je crois, dans les top 3 des recherche de voyages. Après "après Covid" en France et puis il y a quand même un historique avec la France. C'est un pays où il y a des incontournables, puis c'est hyper diversifié. Pour moi, les incontournables c'est l'expérience, j'adore faire des treks dans les régions bien perdues. On évite d'aller dans des baies un peu plus touristiques, il y a la jungle où on voit des singes, ou les îles Vierges de Con Dao. C'est exceptionnel à chaque fois qu'on sort de la ville. Nous, notre maison est à Ho Chi Minh, et les enfants vont à l'école. C'est une sorte de routine par contre, dès qu'on sort à 2 heures de route, on en prend plein les yeux et on se dit qu'on habite dans un pays exceptionnel."

"Côté nourriture, c'est hyper varié et surtout, du nord au sud du pays, on ne mange pas la même chose. Ce n'est pas les mêmes légumes, les mêmes fruits. Forcément, il y a des nems, du tofu grillé, des riz cassés, des soupes... et d'un endroit à l'autre ce n'est pas la même façon de faire la soupe. C'est assez rigolo toute cette diversité qu'on peut trouver. Ils ne parlent pas non plus avec le même accent... et ils se chamaillent d'ailleurs entre le sud et le nord sur la façon de parler."

"Je reste très attachée à la Bretagne, on ne perd pas nos racines. Quand je me dis est-ce qu'un jour je vais revenir ? Pourtant, j'ai vécu dans d'autres régions de France, mais le retour serait breton. Cela me manque mais les Bretons sont partout. Ici, il y a un groupe de musique breton, et mon mari en fait partie s'appelle Gwennili... On a nos petites douceurs à se retrouver ensemble et à échanger, mais on retourne tous les ans en famille, bien sûr, voire quand on peut deux fois par an."

« Mon agence s'appelle "Chom-Chom Travel". Chom-Chom - c'est un fruit rouge, en français le Ran Bhoutan - on a l'impression que ça pique mais quand on l'ouvre c'est tout doux, et mes enfants l'adorent - c'est un peu comme les voyages d'aventure en famille. Mes enfants sont nés ici, alors ils n'ont pas eu à "s'habituer" : ils aiment beaucoup et en même temps ils sont très attachés à la Bretagne. Je trouve qu'ils ont quand même le sens breton, aventurier - ils aiment la diversité et mon fils est fan du far breton »

(Source  info: oceane.ouest-france.fr)