Alexis Salem, chef de BECM, Bureau d'étude en construction métallique - Photo: VOV

Alexis Salem a choisi Hanoï, la capitale du Vietnam, pour s’y installer et y créer en septembre 2014 sa propre société, BECM (Bureau d'Étude en Construction Métallique), qui est spécialisée dans l'étude et le dimensionnement de projets en construction métallique. Pour lui, les perspectives de croissance du Vietnam sont prometteuses qui s’impose comme une destination de choix pour les entrepreneurs, les chefs d’entreprise et les investisseurs étrangers.

Alexis Salem: Le principal avantage, au Vietnam, c’est la facilité avec laquelle se crée une entreprise. Il n’y a qu’à voir la facilité avec laquelle j'ai pu ouvrir ma société en deux semaines: un avocat s’est chargé des papiers et la société a été créée à mon nom, avec tout ce qui fallait comme tampons pour pouvoir commencer l’activité. C’est aussi, le Vietnam, un marché concurrentiel avec beaucoup de codes différents et parfois surprenants. Les entreprises étrangères sont vraiment bienvenues. L'État vietnamien fait énormement de choses pour pouvoir faciliter l'accès aux investisseurs étrangers. Tout viendra en temps voulu et c'est pour ça on fait confiance au Vietnam. Le Vietnam me permet de réaliser mon envie et pour ça je dis merci au Vietnam.

VOV5: Ça fait bientôt sept ans que vous êtes en activité. Que pensez-vous de l’industrie de la construction métallique au Vietnam?

Alexis Salem: Alors tout d'abord la construction au Vietnam est principalement réalisée en béton et il n’y a pas beaucoup structure métallique, ce qui fait donc que nous, nous travaillons surtout pour l'étranger, pour l'Europe et également pour l'Asie. Les principales structures que l'on trouve au Vietnam, en construction métallique, servent plutôt aux bâtiments industriels, mais la construction métallique a plein d'autres atouts et notamment pour les bâtiments plus complexes, les bâtiments publics par exemple, ou une architecture assez complexe est demandée et donc là, l'acier a toute sa place pour ce genre de construction. C'est vrai que la construction métallique au Vietnam a un grand avenir et peut encore se développer.

VOV5: Comme vous l’avez dit, les marchés étrangers jouent un rôle important pour votre société. Alors quelles sont les difficultés rencontrées par votre entreprise dans le contexte de cette crise sanitaire à très fort impact économique?

Alexis Salem: Effectivement, l'année précédente a été très très compliquée pour nous, ne serait ce que parce qu’étant donné que notre activité est basée, je dirais à 95% à l'étranger et étant donné qu'à l'étranger, le monde du bâtiment s'est arrêté pendant plus de six mois, et met du temps encore à redémarrer, nous avons perdu énormement de trésorie. Pour nous, on n'a pas pu payer les salaires sur toute l'année dernière. Il ne faudrait pas que la crise s’éternise sinon on risque d'avoir de sérieux problèmes pour l'année prochaine.

VOV5: Les impacts de la crise sanitaire ont été très forts, comment franchissez-vous ces obstacles?

Alexis Salem: On a une chance, c'est que le Vietnam a très très bien géré cette crise sanitaire, ce qui a permis d'avoir très très peu de confinement et de garder justement la possibilté aux entreprises de continuer leur travail. Ça permet effectivement, je pense, de sauver pas mal d'emploi. Ça a été beaucoup plus compliqué pour des bureaux tels que le nôtre en France du fait que le télétravail fonctionne pour un certain temps mais n'est pas adapté pour le long terme. Donc voilà, le second point est la capacité à évoluer, à trouver des nouveaux secteurs. Et ces jours de crise nous permettent, nous poussent aussi à chercher d'autres revenus, d'autres façons de travailler. 

Alexis Salem, 2è gauche - Photo: VOV

VOV5: En tant qu’investisseur français, quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite ouvrir une société au Vietnam?

Alexis Salem: Je peux dire que cela a très bien fonctionné et donc, tout dépend du secteur dans lequel la personne veut invesstir… Mais un petit conseil pour les sociétés ou les investisseurs qui souhaiterait investir au Vietnam, c'est tout simplement de trouver un avocat spécialisé pour pouvoir le faire, quelle que soit la taille de l'entreprise: un avocat vietnamien qui saurait exactement comment créer une société, sous quel statut et pour quelle condition, est pour moi la base de tout mon investissement ici.

VOV5: Alors selon vous, que faut-il faire pour améliorer l’environnement d’investissement au Vietnam?

Alexis Salem: Je pense qu’’il y a deux axes: un, faciliter les transactions, les échanges financiers vers l'étranger qui sont aujourd'hui soumis à énormement de papiers, de traductions. Et puis, faciliter l'adoption de visas pour les étrangers souhaitant investir. Il m'a semblé que le niveau d'investissement pour avoir ce genre de visa avait été rehaussé avec un montant minimum de 100 - 200 mille dollars, je ne sais pas exactement. C'est un peu dommage de mettre des freins aux investisseurs par ce biais-là. Comme je suis arrivé au Vietnam, je suis arrivé avec vraiment pas beaucoup d'argent, un investissement de 20 à 30.000 euros. C'est aussi la raison pour laquelle je suis vraiment content de venir au Vietnam pour créer ma société.

(Source info: vovworld.vn)