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Du vietnam à Paris, une vie empoisonnée de Mme TRAN To Nga

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Du vietnam à Paris, une vie empoisonnée

Contaminée par un pesticide répandu par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam, une femme de 73 ans, Tran To Nga, attaque en justice les fabricants de l’agent orange.

  09 Juil. 2015
En 1966, Tran To Nga dans le maquis vietnamien, peu avant que les épandages d’agent orange ne débutent.
En 1966, Tran To Nga dans le maquis vietnamien, peu avant que les épandages d’agent orange ne débutent.
DR / reproduction Bruno Coutier

Le 18 juin dernier, 18 laboratoires de pétrochimie américains, accompagnés de plus d’une vingtaine d’avocats, se sont retrouvés devant le tribunal de grande instance d’Evry (Essonne). Face à eux, une femme d’origine vietnamienne, Tran To Nga, victime d’empoisonnement à la dioxine pendant la guerre du Vietnam.

Cet herbicide, tristement connu sous le nom d’« agent orange », en référence à la couleur des bidons qui le contenaient, a été déversé sur les forêts vietnamiennes et leur population par les avions de l’armée américaine pendant une dizaine d’années. Tran To Nga en a non seulement gardé de lourdes séquelles, mais elle a également perdu son premier enfant, né en 1968, et ses deux filles ont aussi été contaminées. Aujourd’hui âgée de 73 ans, Tran To Nga, épaulée par trois avocats qui ont fait de son combat leur cause et ont accepté de la défendre gratuitement, veut obtenir justice. L’audience de procédure du 18 juin sera suivie par d’autres, en septembre, avant d’envisager un procès.

Face aux grands laboratoires américains

Dans son pavillon d’Ile-de-France, la Franco-Vietnamienne reçoit ses visiteurs avec un large sourire, sert un café vietnamien (au lait et sucré), accompagné de quelques lamelles de gingembre confit. Encombré de petites vierges Marie et de figurines de Bouddha, le salon de cette retraitée tranquille est ouvert sur un jardin fleuri de roses et de pivoines. « C’est moi qui ai tout planté, depuis mon arrivée en France dans les années 1990. J’aime cette luxuriance », sourit la maîtresse de maison. De son combat féroce contre les plus grands laboratoires américains, Monsanto et Dow Chemical en tête, elle dit : « Je suis un petit David contre les géants Goliath. »

Née en 1942 dans le delta du Mékong, dans le sud du pays, elle grandit à Saïgon (le poumon économique du pays a été rebaptisé Hô-Chi-Minh-Ville en 1975) dans une famille patriote. Elevée dans le culte de « l’oncle Hô », (Hô Chi Minh est le premier président de la République démocratique du Vietnam entre 1945 et 1969), elle fait ses études à Saïgon, au lycée Marie-Curie, et entame une formation de chimiste.

84 millions de litres d’agent orange répandus au Vietnam

En 1966, elle s’engage pour la « libération » du Sud-Vietnam, et marche pendant quatre mois aux côtés d’autres militants sur la piste Hô Chi Minh, une voie reliant le nord (communiste) au sud du pays, militairement soutenu par les Etats-Unis. Cultivée et intelligente, elle devient reporter de guerre pour l’agence de presse du Front national de libération du Sud-Vietnam. C’est durant ces années passées dans la forêt aux côtés de ses camarades qu’elle sera, comme tant d’autres, aspergée d’agent orange, un pesticide déversé sur la végétation pour la faire disparaître, et empêcher ainsi les combattants de s’y cacher. Une étude américaine estime à environ 84 millions le nombre de litres répandus au Vietnam par l’armée américaine entre 1966 et 1974.

C’est la dioxine, présente dans de trop grandes proportions dans cet herbicide, qui est à l’origine de ce drame sanitaire et écologique. Puissant perturbateur endocrinien (un agent chimique ressemblant à une hormone et provoquant des anomalies physiologiques graves), la dioxine affaiblit aussi le système immunitaire. « Les effets toxiques des pesticides chlorés, dont fait partie l’agent orange, sont largement connus, prévient André Picot, toxico-chimiste au CNRS et spécialiste du sujet. On sait que la présence de cette dioxine dans l’environnement cause des cancers et des malformations. »

« C’est avec cette même dioxine que le président ukrainien Victor Ioutchenko fut empoisonné en 2004, lui causant une très grave crise de “chloracné”, une maladie cutanée, l’une des manifestations les plus visibles de l’exposition au produit. C’est cette même dioxine qui est responsable de la catastrophe de Seveso en 1976 – un nuage toxique échappé d’un réacteur d’une usine chimique –, qui entraîna de lourds travaux de décontamination des sols de cette province de Lombardie italienne, ainsi que l’abattage de 3 300 têtes de bétail », rappelle le scientifique.

 

Aujourd’hui, par la voix de Tran To Nga, ce sont toutes les victimes vietnamiennes qui parlent.

 

Ses avocats, Mes William Bourdon et Bertrand Repolt, insistent sur le fait que seule leur cliente sera dédommagée s’ils obtiennent gain de cause. « Mais, bien sûr, la jurisprudence sera le cheval de Troie des autres victimes », expliquent-ils.

Le principal argument en faveur de la reconnaissance du préjudice de Tran To Nga est le fait que l’Etat américain a reconnu et indemnisé dans les années 1980 les dommages causés aux vétérans américains soumis à l’agent orange. « L’existence d’un lien de causalité entre la dioxine présente dans l’agent orange et de nombreuses pathologies est un acquis », explique Me Repolt.

La procédure pourrait durer des mois

En revanche, il appartiendra aux juges civils français d’établir si oui ou non une faute est imputable aux laboratoires qui ont fourni le défoliant à l’armée américaine, en connaissant sa dangerosité pour l’homme et l’usage qui allait en être fait.

« Nous allons démontrer que le contexte de guerre ne permet pas tout. La procédure risque de durer des mois, mais nous sommes confiants », confirme Me William Bourdon.

Car derrière le cas de Tran To Nga, on voit les visages des milliers d’enfants qui naissent encore au Vietnam avec de graves malformations dues aux effets de la dioxine, présente dans le corps des mères de génération en génération. Sans aucun moyen de savoir quand prendra fin cette « malédiction ».

http://www.leparisien.fr/magazine/grand-angle/du-vietnam-a-paris-une-vie-empoisonnee-09-07-2015-4931451.php

 

 

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